Les poches de l’Atlantique est le nom donné aux poches de résistance allemandes subsistantes sur le littoral ouest-européen lors de la Seconde Guerre mondiale, entre la fin de la bataille de Normandie en août 1944, marquant le début de la libération de l’Europe du nord-ouest, et la capitulation du Troisième Reich en mai 1945.
Bien que la France fut libérée en 1944, trois « poches » persistent dans l’hexagone. Il s’agit de la poche de ROYAN, libérée le 17 avril 1945, celle de LORIENT, libérée le 10 mai 1945 et enfin celle de SAINT-NAZAIRE, libérée le 11 mai 1945.
La poche de LORIENT sera libérée, après d’âpres négociations, finalement le 10 mai 1945, laissant une ville en ruines envahie par les tas de pierres et les ronces.
Avant, enfin, cette libération il y eut d’abord le 7 mai 1945 avec la signature de la reddition à ETEL (ci-dessous un extrait du journal OUEST-FRANCE du 7 mai 2025)
La reddition allemande reconstituée à Étel

La signature de la reddition de la poche de Lorient a été reconstituée.
Reportage
« Ils arrivent, ils arrivent ! » Au loin, sur la ria, une baleinière approche, toutes rames dehors. À son bord, trois officiers allemands et une infirmière de la Croix-Rouge. Le bateau accoste sur le quai d’Étel. Les soldats descendent, sont accueillis par une délégation des Forces françaises de l’intérieur. Tous s’assoient autour d’une table. Un document circule, que les officiels signent. Le colonel Borst vient de signer l’acte de reddition de l’armée allemande. La paix, enfin.
Mercredi, 7 mai 2025 à Étel, l’association les Bunkers mémoire de guerre (LBMG) a reconstitué et rejoué la signature de la reddition de la poche de Lorient, le 7 mai 1945, dont les derniers pourparlers se sont tenus de part et d’autre de la ria d’Étel. À 15 h, une rencontre a lieu au café Carrour, à Plouhinec. Mais les Allemands renâclent à signer une capitulation sans condition. Ils demandent un délai de 48 heures. Les Américains refusent, menacent de bombarder Lorient. Une nouvelle entrevue est fixée à 20 h à Étel, côté Alliés. L’acte sera finalement signé au café breton. Le 10 mai, le général allemand Fahrmbacher remettra symboliquement son arme au général américain Kramer, dans une prairie à Caudan.
La scène a été restituée sur le port, devant un public attentif, silencieux quand le commentateur évoque les jours d’après : le retrait des Allemands, la découverte de charniers à Penthièvre et Port-Louis, cette Lorient « martyrisée et mutilée », selon les termes du général de Gaulle, l’émotion pointe. Avant de vifs applaudissements.
Revivre l’histoire, pour mieux mesurer la portée de ces évènements.
« Nous venons de vivre un moment important, conclut au micro Guy Hercend, le maire de la commune. Ce 7 mai, que nous vivons et commémorons, est un hommage, une reconnaissance infinie pour ces soldats morts pour notre liberté. C’était il y a 80 ans : les témoins de cette guerre disparaissent, et avec eux une part de la mémoire de ce conflit. Il nous revient désormais d’entretenir ce devoir de mémoire, et de dire à nos enfants à quel point il est essentiel de maintenir la paix. »
Cet article a été réalisé par Sybille LAURENT,
Journaliste de Ouest-France édition d’Auray
Notre délégation était bien représentée par M. et Mme THÉRY Patrice et Hermine, respectivement porte-drapeau et secrétaire.
Libération de la poche de Lorient : entre émotion et fête populaire
Les cérémonies du 80e anniversaire de la libération de la Poche de Lorient se tenaient en deux sites distincts : l’ancienne base de sous-marins le matin, et le champ de la reddition allemande à Caudan, l’après-midi.
Thierry Creux / Ouest-France
La dernière ville bretonne se souvenait de sa libération le 10 mai 1945. Avec la ministre, Patricia Mirallès, les cérémonies se sont enchaînées toute la journée devant plus de 17 000 personnes.
L’événement
Aux premiers accents du bagad de Lann-Bihoué, une pluie battante s’abat sur l’ancienne base de sous-marins de Keroman à Lorient. Plusieurs centaines de personnes assistent, face au sous-marin Flore et entre les immenses bunkers K1 et K2 bâtis lors de la Seconde guerre, à la cérémonie du 80e anniversaire de la libération de la Poche de Lorient.
Cette date du 10 mai 1945, marque la reddition du dernier bastion du troisième Reich, après 9 mois de combats acharnés. Roger Macé, dans son 99e printemps, venu de sa commune de Peillac, n’aurait raté ce moment sous aucun prétexte. « J’aime revenir sur cette base, glisse-t-il ému et souriant. Mon père était l’un des premiers à y pénétrer le 10 mai 1945 avec son escadron, le 19e Dragon, dont j’aperçois en ce moment le porte-drapeau. Il s’était porté volontaire pour guider la troupe au milieu des champs de mines qui encerclaient la base… »
Roger, lui-même engagé dans les rangs des FTP/FFI dans les pas de son père, et quelques autres ce matin, sont parmi les derniers témoins de ces années tragiques et de cette résistance nécessaire. « Je voudrais que les jeunes s’intéressent un peu plus à cette période, dit-il, il n’y aura bientôt plus personne pour parler de ce que nous avons vécu. C’est ainsi, hélas… »
« Pour préserver la paix, il faut s’engager »
Invitée de cette cérémonie exceptionnelle, Patricia Mirallès, ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, le sait. Elle se bat pour que cette mémoire soit transmise. « Nous avons lancé La mission de commémorations des 80 ans de la libération de la France, en sachant qu’elles se feraient avec les derniers survivants de cette époque. Il faut donc décupler nos efforts pour récolter les témoignages. J’ai aussi souhaité remettre la lumière sur ces poches, de Royan à Lorient en passant par Saint-Nazaire. Il faut désormais compter sur notre jeunesse. Leur transmettre cette histoire. Ils la raconteront à leur manière, autrement, avec d’autres outils. Ils ont compris que, pour préserver la paix, il faut s’engager »
L’historien Christophe Cérino, président du conseil scientifique de ce 80e anniversaire, évoque aussi cette mémoire.
Citant Elie Wiesel : « Un bourreau tue toujours deux fois… », dit-il. Il faut garder en nous le questionnement. Il enrichit le propos historique, nous aide à porter un regard contemporain sur ce qui se passe aujourd’hui, en Ukraine notamment. Les commémorations s’inscrivent dans un long héritage. Celle d’aujourd’hui se joue sur un site emblématique de la Seconde guerre mondiale, aujourd’hui lieu de mémoire collective ».
« Ici, s’est tu le fracas des armes ».
« Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ». Fabrice Loher, maire de Lorient, citant cette fois le Maréchal Foch, formule le vœu « de faire vivre cette mémoire, ces histoires d’hommes et femmes qui ont vécu ces douloureux évènements pour les transmettre aux générations à venir ». Annonçant, sur le site de la base de sous-marins, « la création d’un espace dédié à l’Histoire de Lorient durant la Seconde guerre ».
Il contextualise aussi, reliant le passé au présent : « notre paix européenne est remise en cause par la guerre d’agression russe en Ukraine. La résistance des Ukrainiens nous replonge dans l’intensité de notre propre combat pour la liberté et les images des villes détruites ressemblent tellement à Lorient en 1945… ».
Ce samedi encore, dans cette prairie de Caudan, à 16 h, heure de la reddition allemande le 10 mai 1945, la ministre a évoqué la nécessité de faire vivre ces lieux de mémoire en France. « Souvent simples, loin des dorures, ils se confondent parfois avec le paysage. C’est ici que le fracas des armes s’est tu. C’est ici que nous rendons hommage à la résistance, aux héros de l’ombre ».
Article réalisé par M. Pierre WADOUX.
Journaliste de OUEST-FRANCE (pays de LORIENT)
Journal du 11 mai 2025








STÈLE DE LA REDDITION
Cette stèle commémore un évènement majeur de la fin de la seconde guerre mondiale.
Le 10 mai 1945, dans une prairie à Caudan, le général Farhrmbacher, commandant les troupes allemandes de la poche de Lorient, remettait symboliquement son arme de service au général Kramer, commandant la 66e division d’infanterie américaine. Cette cérémonie à Caudan a marqué la capitulation de la poche de Lorient, trois jours après la signature de l’acte de reddition à Étel.
« Symbole de l’histoire »
La stèle est un symbole de l’histoire, un hommage vivant à l’histoire de Caudan, des combattants qui permirent la libération du pays. En la déplaçant ici, elle retrouve un lieu historique , a souligné le maire Fabrice Vély. Dans les faits, le 10 mai 1945, c’est dans une prairie à Caudan, à deux pas du bourg, qu’allait se dérouler cet évènement qui marquera la capitulation Allemande






Reportage réalisé par Mme O. LE HIR
Présidente FNAPOG 56
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