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Nous avons l’honneur de partager la ferveur de la population de Pourrières, cette commune du Var réunie au pied du monument aux Morts, en ce 11 novembre 2023.

Un hommage vibrant à ceux qui ont laissé leur vie pour une FRANCE libre, un hommage qui marquera sans nul doute la mémoire collective en présence d’adjoints et de conseillers municipaux ,de personnalités.

Un hommage  rehaussé par la présence des sapeurs pompiers et Jeunes Sapeurs Pompiers du secteur et d’une délégation d’élèves du lycée militaire d’Aix en Provence et de leur Major.

 

Sébastien Bourlin, Maire de la commune, s’est adressé à la foule dans un fervent élan patriotique.

Les mots choisis par cet Élu honorent l’histoire de notre Patrie et de ses Défenseurs. Il a retracé les heures sombres de cette guerre qui laissa 1300.000  enfants orphelins devenus par la volonté de Clemenceau « les pupilles de la Nation »

Merci Monsieur le Maire, merci à tous ceux qui vous entourent et par fierté républicaine, j’ajouterai qu’avec Pourriéres, j’ai une histoire familiale !

Sacha a déposé la gerbe du lycée accompagné par une de ses jeunes camarades sous les yeux de ses parents !

Sans doute sa Mère avait elle ceint l’écharpe tricolore.

Tous deux représentaient notre Fédération.

                                                 

 

« Il y a 105 ans, le 11 novembre 1918 annonçait la fin des combats, que personne n’osait plus espérer.

 

Cette date mettait fin au long cortège de morts, de blessés, de mutilés, de traumatisés, de veuves et d’orphelins qui accompagnait la Grande Guerre depuis plus de quatre ans.

 

Le 105ème anniversaire du conflit mondial est l’occasion pour les Françaises et les Français de commémorer cette journée avec une émotion particulière, tant cette histoire est liée pour chacune et chacun d’entre nous, à une histoire familiale.

 

Commémorer le 11 novembre, c’est répondre à la nécessité du souvenir, de l’hommage aux morts et de l’expression de notre reconnaissance.

 

Commémorer le 11 novembre, c’est aussi comprendre le droit des anciens combattants hérités de cette guerre et l’indispensable structure d’aide, de soutien et d’accompagnement.

 

Créé dans l’urgence des combats en 1916, l’Office national des mutilés et réformés, qui deviendra l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, et dont nous célébrons le 107ème anniversaire cette année, remplit toujours, un siècle plus tard, ses missions historiques de reconnaissance, de solidarité et de réparation au profit de toutes les générations combattantes, de la Seconde Guerre mondiale aux opérations extérieures menées depuis et en ce moment même, en passant par les soldats engagés en Indochine et en Afrique du Nord.

 

 

Il y a 103 ans, le 10 novembre 1920, La Grande Guerre est achevée depuis deux ans. Auguste THIN, alors âgé de 21 ans, soldat de deuxième classe et pupille de la Nation, est choisi pour désigner l’un des huit cercueils anonymes disposés dans la citadelle de Verdun, qui serait placé le lendemain dans la tombe du Soldat inconnu sous l’ Arc de triomphe à Paris. Il dépose alors un bouquet d’œillets blancs et rouges sur le cercueil d’un soldat. Un parmi tous les combattants des Flandres, de l’Artois, de la Somme, Du Chemin-des -Dames, de Lorraine, de la Meuse……….Un de ces braves !

 

Un des poilus qui participa à une interminable guerre. Un de ces français qui oeuvra à la tâche incommensurable de la Victoire.

 

Un parmi des milliers qui est devenu le Soldat inconnu.

 

Le 11 novembre 1920, le peuple de France l’accompagne solennellement sous les voûtes de l’Arc de Triomphe.

La patrie, reconnaissante et unanime, s’incline respectueusement devant son cercueil, en saluant la mémoire de tous les soldats morts sous le drapeau tricolore.

 

Depuis 100 ans exactement, la Flamme du Souvenir veille, nuit et jour, sur sa tombe.

 

Chaque soir, elle est ravivée pour que jamais ne s’éteigne la mémoire. La sépulture du Soldat inconnu est devenue le lieu de recueillement national et le tombeau symbolique de tous ceux qui donnent leur vie pour La France.

 

De même, il y a 3 ans, Maurice GENEVOIX entrait au Panthéon en l’honneur du peuple de 14 – 18. Maurice GENEVOIX n’est pas entré seul dans le temple de la Nation. Il y est entré en porte-étendard de « ceux de 14 ». Il y est entré avec ses millions de frères d’armes, ceux dont il a immortalisé le souvenir, l’héroïsme et les souffrances à travers ses écrits.

Il y est entré avec toute la société, de la première ligne à l’arrière, mobilisée face à l’adversité et qui a tenu avec une admirable endurance.

 

8 millions de soldats combattirent sous les couleurs de notre drapeau, aucun d’entre eux ne revint totalement indemne. Des centaines de milliers furent blessés dans leur chair comme dans leur âme. 1 400 000 tombèrent au champ d’honneur. Nous ne les oublions pas, nous les honorons.

 

Chaque 11 novembre est un moment d’unité nationale et de cohésion autour de ceux qui donnent leur vie pour La France, de ceux qui servent avec dévouement et courage.

 

En ces instants, au souvenir des évènements passés et aux prises avec les épreuves de notre temps, au regard des conflits actuels, nous nous rappelons que c’est tout un peuple, uni et solidaire, qui fit la guerre, qui la supporta et en triompha.

Gloire à nos soldats ! Vive La République ! Et Vive La France »

 

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Pierre écrivait le 26 novembre à son épouse…..
La lettre de ce poilu dit les violences de cette guerre, cette dure vie dans les tranchées….
Elle a été lue lors de l’hommage du 11 novembre à Pourrières

Pierre, 22 septembre 1916, Verdun :
« Ma chère Édith,
La vie ici est très dure. Dans les tranchées, l’odeur de la mort règne. Les rats nous envahissent, les parasites nous
rongent la peau ; nous vivons dans la boue, elle nous envahit, nous ralentit et arrache nos grolles. Le froid se
rajoute à ces supplices. Ce vent glacial qui nous gèle les os, il nous poursuit chaque jour. La nuit, il nous est
impossible de dormir. Être prêt, à chaque instant, prêt à attaquer, prêt à tuer. Tuer, ceci est le maître-mot de
notre histoire. Ils nous répètent qu’il faut tuer pour survivre, je dirais plutôt vivre pour tuer. C’est comme
cela que je vis chaque minute de cet enfer. Sans hygiène.
Sans repos. Sans joie. Sans vie.
Cela n’est rien comparé au trou morbide où ils nous envoient. Sur le champ de bataille, on ne trouve que des
cadavres, des pauvres soldats pourrissant sur la terre imprégnée de sang. Les obus, les mines, détruisent tout
sur leur passage. Arbres, maisons, et le peu de végétation qu’il reste. Tout est en ruine. L’odeur des
charniers, le bruit des canons, les cris des soldats…
L’atmosphère qui règne sur ce champ de carnage terroriserait un gosse pour toute sa vie. Elle nous
terrorise déjà.
Lundi, je suis monté au front. Ils m’ont touché à la jambe. Je t’écris cette lettre alors que je devrais être aux
côtés des autres, à me battre pour ma patrie. Notre patrie, elle ne nous aide pas vraiment. Ils nous envoient
massacrer des hommes, alors qu’eux, ils restent assis dans leurs bureaux ; mais en réalité, je suis sûr qu’ils
sont morts de peur.
Ah ! Ce que j’aimerais recevoir une lettre. Cette lettre, celle qu’on attend tous, pouvoir revenir en perme. Ce que
j’aimerais te revoir, ma chère épouse ! Retrouver un peu de confort, passer du temps avec notre petit garçon…
Est-ce que tout le monde va bien ? Ne pensez pas à toutes ces horreurs. Je ne veux pas que vous subissiez
cela par ma faute. Prends bien soin de toi, de notre fils, et de mes parents. Et, même si je ne reviens pas, je
veillerai toujours sur toi. Je pense à vous tous les jours, et la seule force qui me permet encore de survivre, c’est
de savoir que j’ai une famille qui m’attend, à la maison.

J’espère être à vos côtés très prochainement, à bientôt ma belle Édith, je t’aime.
Pierre »

Pierre, 26 novembre 1916, Verdun :
« Ma bien-aimée,
Je n’ai pas eu beaucoup d’occasion pour vous écrire depuis mon retour sur le front mais si je vous écris en ce
jour c’est pour vous expliquer la dureté et la violence de cette guerre. La bataille de Verdun est la pire que j’ai
connue, non seulement physiquement car nous sommes restés huit jours sans dormir mais aussi mentalement : la
puanteur des cadavres est devenue insupportable et je ne souhaite à personne de voir ce que j’ai pu voir ; nos
amis, nos pères, nos frères, ils sont morts sous nos yeux et il n’y a pas de mot pour décrire cela. Les maisons, les
écoles, les églises, il ne reste plus rien, tout a été ravagé, saccagé par les marmites, les arbres aussi sont
maintenant inexistants. Il n’y a en fait plus aucune vie à cet endroit car tuer des êtres humains ce n’est pas une
vie…
S’ajoutent à cela, la boue, le froid, la pluie et malheureusement nos compagnons allongés sur le sol… Il
devient impossible de marcher dans notre nouvelle et peut-être dernière « demeure … » Il faut lutter pour
survivre, prier pour que les rats ne mangent pas le peu de pain que l’on peut avoir, que les poux n’envahissent
pas notre corps ou encore que la boue ne s’incruste pas dans le petit bol de soupe que l’on a. Le plus dur à
supporter je pense est le froid ; le manque de chaleur est irremplaçable, les couvertures que l’on peut nous donner
sont grignotées par les rats. L’hygiène est aussi déplorable, si vous saviez ce que je donnerais pour prendre une douche !
Il faut aussi que l’on porte des masques à gaz, j’ai entendu dire que les civils aussi en portaient ? Cela est préférable, nous lançons désormais
du gaz sur l’ennemi, plus efficace d’après là-haut…
Je dois vous avouer que je n’ai plus beaucoup d’espoir en ce qui concerne la liberté, je n’ai même plus du tout
d’espoir. Je souffre… Comment vais-je survivre ? Je n’y arriverai pas. Votre présence me manque énormément.
Mon sang coule encore et encore… Pourquoi en suis-je arrivé là ? Embrassez bien mes parents pour moi et les
vôtres aussi, dites-leur bien que je suis sincèrement désolé de ne pas être revenu. Embrassez aussi ma petite
Juliette et dites à Jean que son père était un héros.
Et vous, ma douce, je suis malheureux de vous faire mes adieux sur un bout de papier, restez forte, ne m’oubliez
pas. Votre amour qui pense à vous et qui vous aime de tout son cœur.
Pierre »

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