Jean, Alexandre, François, Etienne Bouin, né à Marseille le 21 décembre 1888, athlète français, spécialiste de la course de fond, cross-country, 5 000 et 10 000 mètres.
Outre une médaille d’Argent aux Jeux olympiques d’été de 1912 sur 5 000 mères, il a gagné trois fois de suite le Cross des nations, considéré alors comme le championnat du monde de la discipline.
Il a également été détenteur de sept records du monde sur différentes distances et durées :
(10 000 et 15 000 mètres, 3, 6 et 11 miles, la demi-heure et l’heure).
Ses principales médailles : (argent 1, bronze 1 aux Jeux olympiques, Or 3, argent 1 aux Cross des nations, Or 6, argent 1, bronze 1 aux championnats de France).
Quelques photos ci-dessous au cours de compétitions ↓↓ :
Domicilié à Saint-Charles, scolarisé il a comme instituteur Joseph Pagnol, père de Marcel, popularisé par la « Gloire de mon père ». A cette époque, il a comme camarade son futur grand ami, Joseph Granier dont sa sœur Rose devient bien plus tard sa compagne.
Adolescent, il pratique de façon intensive plusieurs sports dont l’escrime et la gymnastique où il rencontre Louis Pautex, marathonien localement célèbre qui deviendra son mentor.
En 1903, il commence la pratique de l’athlétisme et le 28 février 1904, il remporte la première course à laquelle il participe, un cross-country de 10 000 mètres avec handicap. Il est remarqué par un banquier de la Canebière qui lui offre un emploi de coursier et il rentre au « Phocée Club de Marseille ». Avec ce club, il remporte un nouveau cross le 14 mars puis 14 des 17 courses auxquelles il participe sur la saison 1904.
A partir de 1905, il courre dans de nombreuses villes de France et pays voisins où il remporte de nombreuses épreuves.
Ses performances y sont mentionnées dans le premier paragraphe.
Il est alors l’un des précurseurs de la méthode dite naturelle d’entrainement à travers les forêts où il couvre une vingtaine de kilomètres par jour en terrain varié et il s’intéresse à tous les aspects de la course à pied « entrainement, alimentation, hygiène de vie ». Qu’il évoquera dans son livre paru en 1912 : « Comment on devient champion de course à pied » : mais aussi, « spécificité, progressivité et diversité » ↓.
Une quarantaine d’années plus tard, cette méthode d’entrainement sera reprise au début et pendant sa carrière par Fausto Coppi l’un des plus grands champions du cyclisme mondial.
Son record du monde du 10 000 mètres établit à Colombes le 16 novembre 1911 ne sera battu que 10 ans plus tard par un autre grand champion : « Paavo Nurmi, athlète finlandais qui régnera sur le plan mondial pendant 14 ans, de 1920 à 1934, où il établira 22 records du monde du 1 500 au 20 000 mètres et remportera 12 médailles d’or des jeux olympiques ».
C’est en 1913 que Jean Bouin (*) ↓ s’installe dans la capitale en compagnie de sa compagne Rose Granier où il se lie rapidement l’amitié de Jérôme Peyre originaire de Marseille, boulanger reconverti en masseur, surnommé « Pastaire » qui a une clientèle de sportifs de haut niveau dont :
Roland Garros (*) ↑, Louis Darragon, François Faber (*) ↑, Georges Carpentier avec lesquels il devient ami mais aussi avec Maurice Chevalier et Mistinguett que lui a présenté le masseur.
« (*) dans un même destin : mort au Champ d’Honneur ».
Le 2 août 1914, alors qu’il vient de remporter le 800 mètres à Bruxelles lors d’une compétition Belgique-France, Jean Bouin est mobilisé et incorporé comme soldat de 2ème classe (avec fonction d’instructeur de sports des armées) au 163ème régiment d’infanterie à Nice. Il lui est fait une proposition, émanant du général Galliéni, pour rester à l’arrière qu’il refuse.
Une soi-disant hypertrophie cardiaque aurait pu lui permettre d’être affecté dans une unité auxiliaire mais il exige d’être incorporé dans une unité combattante. Il prend le train pour le front, le 13 septembre, il croise sur le quai son cousin Louis Bouin de Carpentras à qui il remet le chronomètre en or reçu de ses admirateurs marseillais en 1909.
Son régiment se positionne à proximité de Saint-Mihiel, près de la frontière allemande. Il est messager chargé de la transmission de courriers entre les différentes lignes de front. Il est tué le 29 septembre à Xivray, lors de l’attaque du « Mont Sec » à l’issue de la première bataille de la Marne, atteint par plusieurs éclats d’obus d’artillerie.
Rose Granier se rend à proximité du front pour l’identifier et il est enterré au château de Bouconville-sur-Madt sous le feu ennemi.
Son corps est rapatrié à l’issue du conflit, le 27 juin 1922 avec trente-neuf autres militaires. Il est inhumé au cimetière Saint-Pierre à Marseille.
Reconnu Gloire du sports, il reçoit à titre posthume la Médaille Militaire.
Son tableau d’Honneur en quelques photos ci-dessous↓↓
Plusieurs enceintes sportives sont batisées au nom de « stade Jean Bouin » ainsi que de nomreuses voies et bâtiments en France.
A Barcelone deuis 1920 se tient la course populaire « La Jean Bouin » internationale depuis 1946 et organisée par le quotidien Mundo Deportivo.
En 1960, une stelle est érigée à Bouconville-sur-Madt, inaugurée en présence de Alain Mimoun près de la zône où il fut tué au combat.
Le club « Petit Jean Bouin » situé à proximité du complexe de Roland Garros est rebaptisé ainsi en 1916 en son honneur.
Serge Clay
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