SEMINAIRE FRANCO ALLEMAND DU 02 FEVRIER 2019

Organisé par l’OPMNAM et l’ADEIF

FOYER DU FEC STRASBOURG

PREAMBULE

Oublier le passé nazi n’est ni souhaitable ni possible, pour nous autres Alsaciens et Mosellans il est impossible d’effacer les images de l’après-guerre. Les ponts provisoires jetés sur les rivières, les maisons bombardées, les ruines dont on nous défendait l’accès, les pochoirs sur les murs

« Luftschutzkeller », les croix de Lorraine dont nous ne connaissions ni le sens ni le but. Les graffitis sur les murs des blockhaus de notre jeunesse, les impacts de balles dans les murs, un ensemble de traces indélébiles qui illustraient notre quotidien. Mais nous avions rangé cela au catalogue du passé, même quelques carcasses de blindés traînaient encore au détour d’un chemin. Quand une fois par an, les services de la navigation vidaient le canal de la Marne au Rhin, c’était la chasse au trésor, des caisses de munition, des bandes d’appro de mitrailleuses avec leurs cartouches. Enfoncées dans la vase, des obus de mortier et des armes, fusils, cartouchières et casques lourds un univers proche mais déjà loin, nous savions que c’étaient les traces de la guerre, c’était notre terrain de jeu.

Le peuple allemand s’était trompé de leader, son réveil fut brutal en mai 1945 et personne ne voulait constater son désarroi alors il a reconstruit avec sa volonté et son efficacité qui provoqueront admiration et jalousie. Ils sont (les Allemands) devenus des victimes, victimes de qui de quoi, ne l’avaient-ils pas cherché, à force d’avaler les couleuvres des politiques et des « gourous » en place, presque tous avaient cru au règne des Mille ans, le peuple est si facile à tromper et à corrompre. Comment se fait-il que les populations aient pu assister aux pires exactions envers ceux qui ne pensaient pas comme eux ou tout simplement contre les imprudents qui avaient lâché quelques mots de trop ? Tous s’étaient réfugiés derrière les chimères de la supériorité du peuple Germanique. Les Alsaciens qui habitaient le long du Rhin voyaient bien le pays maudit sur l’autre rive, mais à part quelques militaires, seuls les bateliers avaient une fois de plus eu accès aux eaux internationales. Après-guerre la vie a repris et les chalands se remplissaient à nouveau de minerai de fer et de charbon. Le Rhin avait repris son chemin paisible et nous avons tant bien que mal grandis, entre les tombes des soldats inconnus perdus dans la forêt du Ried.

Pour nous orphelins de Pères Malgré Nous la sentence fut sans appel, nos papas ne reviendraient jamais vu l’enfer qu’ils ont subi. Nous aurons la lourde tâche de remonter avec nos faibles épaules, l’édifice familial mis gravement à mal et nous aurons le devoir de remplacer celui que nous ne connaitrions jamais ? Cela étant nous n’étions pas les seuls orphelins de guerre de la seconde guerre mondiale, mais nous étions seuls dix fois plus seuls, abandonnés par nos élus, par les politiques et en particulier par notre ministère de tutelle. Ce ministre a osé dire que nous ne serions pas « victimes de l’extrême barbarie nazie ». Méprisés les laissés pour compte, oubliés les mendiants d’après-guerre que la solidarité familiale avait secouru. Nous avons reconstruit notre vie au mieux, à présent nous avons 70 ans et plus, beaucoup ne sont plus de ce monde mais nous réclamons justice, pour le préjudice que nous avons subi. Notre plainte envers l’Etat allemand sera déposée par notre avocat auprès des services compétents, au besoin nous nous adresserons à la Cour Européenne des Droits de l’Homme. N’oublions jamais 35 000 vies humaines manquent à l’appel, par suite de la contrainte suprême appliquée pour l’exemple, plus de 500 incorporés de Force Alsaciens Mosellans, ont été exécutés, fusillés, guillotinés, pendus, par les Allemands, pour avoir refusé de participer à l’exercice de la folie d’un peuple. 1750 familles ont été raflées au petit matin pour n’avoir pas su envoyer leur conscrit dans les rangs des nazis. Or ce peuple par l’intermédiaire de ses représentants a eu l’outrecuidance de revendiquer un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU en 2018 ? Une farce me direz-vous, non, sans même présenter ses excuses pour les crimes commis l’Allemagne veut reprendre sa place au concert des Nations ? Qu’ils réfléchissent d’abord avant de vouloir parader devant le monde entier, un acte de contrition serait au minimum indispensable pour ouvrir les portes du théâtre. Le contentieux même s’il est ancien, ne peut s’effacer d’un coup de chiffon, la vie de nos pères et de leurs camarades est trop précieuse à nos yeux.

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DE L’IMPUNITE DES JUGES DU REICHSKRIEGSGERICHT

Le Professeur Alfred WAHL pourra nous illustrer les contorsions juridiques que les anciens juges ont imaginé pour s’innocenter des très nombreuses condamnations capitales liées à leur exercice de 1939 à 1945. Un problème récurrent que la nouvelle gouvernance de la RFA a eu à affronter après 1955. Dix années après la fin du conflit, l’immense majorité des fonctionnaires de justice du Reich avaient réintégré les services des Ministères, selon une échelle inversée établie en fonction de l’appartenance au NSDAP. Les plus audacieux avaient entrepris un travail de sape au sein même du Ministère. Pour leur défense ils avaient avancé le raisonnement suivant : « lors de la période Nazie ils n‘avaient appliqué que les lois votées par le Parlement de Hitler ». Le Parlement n’étant que l’expression du peuple puisque voté par le peuple. D’autant plus que le pouvoir était détenu par une seule et même personne. C’est ainsi que les juges les plus compromis parmi les civils et les militaires ont obtenu une impunité moralement scandaleuse mais juridiquement juste. Ces lois n’avaient pas été abrogées, elles étaient encore en vigueur jusqu’en 1997.

LA JUSTICE PEUT RAISONNER JUSQU’A L’ABSURDE

Certains anciens juges Nazis des Reichskriegsgerichte, qui avaient été poursuivis par leurs victimes, pour leur fanatisme durant la période Nazie, ont poussé l’outrecuidance de réclamer justice après 1975, en toute logique ils ont obtenu des verdicts sévères contre les plaignants.

  • Il était certain que cette situation ne pouvait plus durer et le Bundestag sous la pression des députés du SPD et des Verts a voté en 1997, l’ABROGATION des lois Nazies, et l’AMNISTIE. Un fait nouveau qui a provoqué une succession d’amnisties et d’INDEMNISATIONS légitimes en fonction des préjudices subis. Soulignons que les opposants au nazisme avaient été exclus du fonctionnariat et de tous postes d’Etat jusqu’à l’âge de leur
  • Sachant que les Allemands réfractaires et les déserteurs de la Wehrmacht furent réhabilités, voire indemnisés, quels arguments peuvent être opposés aux Alsaciens Mosellans qui se réclament de la même catégorie ? Plus de 500 Alsaciens Mosellans ont été exécutés durant cette barbarie pour contraindre les autres par la terreur à se plier aux lois qui ne devaient en aucun cas s’appliquer à 35 000 Alsaciens Mosellans sont morts des suites de cette barbarie il serait juste que la RFA reconnaisse et indemnise leurs descendants ou leurs ayants droit. Le Tribunal de Ludwigsburg sera compétent pour trancher la question, notre avocat se chargera de déposer les cas individuellement selon la procédure en vigueur en RFA.

DU CRIME CONTRE L’HUMANITE

Toutes les conditions sont requises pour qualifier l’Incorporation de Force dans un pays ennemi du statut

de CRIME CONTRE L’HUMANITE.

1-   Un crime de masse 

2 –  Un crime appliqué dans la durée                                                  

3-   Un crime prémédité

Toute ces conditions sont réunies pour permettre au Professeur J.-L. VONAU de nous brosser le tableau juridique avec l’argumentation scientifique qui s’y rapporte. Il serait temps que cette injustice soit reconnue par les dirigeants de la RFA qui préfèrent se voiler la face en omettant d’analyser la question sur le fond. Les réponses évasives et insultantes du Ministère des Affaires Etrangères en sont la preuve.

 

INTERVENTION DU PROFESSEUR DR ANDREAS SCHEULEN

POUR CONCLURE LE PROFESSEUR DR ANDREAS SCHEULEN NOUS ECLAIRERA SUR LA MARCHE A SUIVRE ET LES OBSTACLES QUE NOUS DEVRONS FRANCHIR FORT DES SUCCES OBTENUS DANS SES PROCEDURES CONCERNANT LES VICTIMES DES CRIMES ENVERS LES INVALIDES LES HANDICAPES, LES TSIGANES, L’EUTHANASIE, LES STERILISATIONS, COMMIS PAR LES NAZIS ET LEURS COMPLICES DURANT LES ANNEES NOIRES DE 1933 A 1945.

Gérard MICHEL Président de l’OPMAM

(Orphelins de Pères Malgré Nous d’Alsace Moselle) 51, rue Laegert – 67117 HANSCHUHEIM 06 85 10 00 74

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