Oberschaeffolsheim : Joseph Hubscher, ancien de Tambov, fête ses 100 ans… avec un timide déconfinement
Né à Oberschaeffolsheim le 27 avril 1920, Joseph Hubscher en a vu du pays durant sa longue existence ! Désormais pensionnaire de la maison de retraite Le Brulig, à la Montagne-Verte, il est exceptionnellement autorisé à recevoir de la visite le jour de son anniversaire.
Aîné d’une fratrie de sept enfants, Joseph Hubscher en est le dernier survivant. Né dans une famille d’agriculteurs, il était destiné à reprendre la ferme familiale, à Oberschaeffolsheim, mais il a préféré aller travailler au moulin du village. Il raconte que porter de lourds sacs de farine ne lui plaisait pas davantage que le travail de la terre…
Puis, il y eut la guerre. Un jour, en rejoignant le front avec un copain de Rottelsheim, sur un chariot tiré par des chevaux, Joseph Hubscher a été fait prisonnier, puis emmené au camp de Tambov, où il est resté jusqu’en juillet 1944. Il se souvient que, « tous les jours au réveil, nous étions entourés de morts ». Lors d’un appel pour le transfert de 1500 prisonniers alsaciens et lorrains, « j’ai entendu le nom de mon frère Ernest, je ne l’avais même pas reconnu » ! Joseph Hubscher et les autres ont ainsi été transférés en Afrique du Nord en passant par l’Iran, l’Irak, jusqu’à Alger. En cours de route, atteint de paludisme, il a dû être hospitalisé à Haïfa et c’est seul qu’il a poursuivi la route.
Parmi la fratrie Hubscher, quatre garçons furent incorporés de force et tous sont rentrés à la maison – le cadet avait des éclats d’obus dans les poumons, mais il a survécu. À son retour, Joseph Hubscher a intégré les CRS, où il a fait carrière et beaucoup voyagé : Martinique, Guadeloupe, Trinidad, Barbade et Afrique du Nord. Un ami lui a présenté sa sœur et, à l’âge 39 ans, il a épousé Charlotte, décédée en 2003. Le couple n’a pas eu d’enfant.
Jusqu’en 2014, le futur centenaire a vécu seul, il est ensuite allé habiter chez sa filleule Danièle-Liliane et son mari, à Ostwald, où il était choyé. En 2017, il est entré à la maison de retraite Le Brulig, où il passe de bons moments qui, avant le confinement, étaient ponctués de visites régulières de sa filleule et de son mari. Pour son anniversaire, ce lundi 27 avril, il peut enfin les revoir – masques, gants et distanciation de rigueur – et recevra de leur part vin et chocolats, dont il raffole. Le centenaire est encore en relative bonne santé : il lit tous les jours les DNA sans lunettes !
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