PARADIS…… ……plutôt l’enfer !
27 Mai 1940
Hameau de Paradis, rattaché à la commune de LESTREM (62), un Lundi qui se voulait comme les autres.
Hélas la cruauté en décida autrement car 97 prisonniers anglais sont passés par les armes tenues par les hommes de la 14 éme compagnie SS TOTENKOPF (tête de mort) , créée en Octobre 1939, un crime horrible décidé par Fritz KNÜCHLEIN Hauptsturmfhürer ( colonel).
Que s’est-il passé ce Lundi.
Des soldats du 1er bataillon « Royal Scotch » et du 2 éme bataillon « Royal Norfolk Regiment » se replient vers Dunkerque pour embarquer vers la Grande Bretagne.
Ils sont nombreux dans ce cas mais à ces 2 bataillons on demande de ralentir voire de stopper l’avance allemande, de se battre jusqu’à la dernière balle, le dernier homme.
Ils établissent leur QG dans une ferme de PARADIS et organisent le freinage des allemands et leur propre défense
Dans les 1 ers échanges de tirs le Colonel SS GOTZE est tué ce qui prive les SS de toit commandement et les rend furieux. Ils vont tuer sans vergogne, sans discernement tout ce qui se trouve sur leur chemin.
Les anglais tiennent bon, aidé par le canal qui a freiné les allemands mais le manque de munitions les oblige à se rendre.
Ils sont rassemblés, conduits devant un mur de la ferme CRETON et sont froidement exécutés, ils étaient 97.
Mais deux hommes vont en rechaper en faisant momentanément le mort, bien qu’ils soient sur un tas de cadavres, d’autant que les SS achèvent à coups de baïonnette tous les corps qui bougent encore.
Ce 2 miraculés sont Albert POOLEY (né le 28 Janvier 1912) de Southall (Londres) et William O’CALLAGHAN de DEREHAM (dans le Norfolk).
Le 1er attend la nuit pour sortir sans danger de sa détestable situation mais un bruit attire son attention, il écoute attentivement et réalise que c’est un ronflement, celui de O’CALLAGHAN. Il l’aide à sortir de cette pénible situation.
Tous les deux sont blessés, le plus grave étant POOLEY avec une balle dans le genou et c’est O’CALLAGHAN qui va le porter jusqu’à la porcherie d’une ferme voisine. Pendant 2 ou 3 jours ils vont se nourrir avec ce qu’ils trouvent sur place, des pommes de terre, jusqu’à ce que la fermière Mme DUQUESNE CRETON et son fils Victor les découvrent. Elle les soigne, les nourrit et les cache.
Peu de temps après la 251 éme division de l’armée régulière, la WEHRMACHT, les capturent. Ils sont prisonniers de guerre mais blessés ils sont dirigés vers un hôpital, celui de Béthune, pour se faire soigner et être transféré ensuite dans un camp de PG. Cependant POOLEY trop malade sera renvoyé en Grande Bretagne après 3 ans d’hôpital à l’été 1943, suite à un échange de prisonnier via la Croix Rouge.
Un fois rétabli POOLEY rédige son rapport car c’est la procédure habituelle en évoquant les faits ci-dessus. L’autorité militaire ne le croit pas allant même jusqu’à lui dire que sa mémoire lui joue des tours.
Qu’à cela ne tienne Albert POOLEY va retourner à ses frais à PARADIS en 1948 pour rassembler des preuves. Il a emporté avec lui la balle extraite de son genou.
Arrivé sur place il va chez Mme DUQUESNE CRETON qui croît voir un fantôme, elle le pensait mort, les souvenirs reviennent, Mme DUQUESNE contacte les autorités locales qui vont s’investir pour ce problème.
Du mur des « fusillés « des balles seront extraites qui, après expertise, s’avéreront identiques à celle « du genou » de POOLEY : la preuve est là c’est indéniable.
De retour en Angleterre Bert POOLEY recontacte l’autorité militaire qui le prend au sérieux. Vérification des faits effectués, confirmés ensuite par Bill O’CALLAGHAN en 1945, c’est un procès qui est demandé. Il aura lieu à HAMBOURG, en Août 1948 (POOLEY reconnaissant et désignant bien Fritz KNÜKCHLEIN qui sera condamné à mort. Il sera pendu le 21 Janvier 1949 à HEMELIN (D).
En 1945 les 95 corps sont exhumés pour être déposés au cimetière communal rebaptisé « PARADIS WAR CIMITERY » et 20 autres corps du Royal Scott y seront ajoutés.
Un nommé GAETAN du village participa à cette opération, non sans que son père lui ait recommandé de mettre une cravate pour donner plus de solennité à ces sépultures, raconte que certains cadavres étaient nus sans possibilité d’identification. En réalité la moitié environ sera identifiée.
Une autre habitante ayant fui les allemands témoigna qu’à son retour une partie de la ferme avait brûlée, que la terre avait été retournée et formait un léger amoncellement et que les habitants au courant des faits évitaient ou ne voulaient pas en parler. Quant aux jeunes ajouta- t-elle ils sont loin de s’intéresser à ces événement
Bob B…. en réchappe lui aussi en prenant la sortie opposée masquée par de la fumée. Il apprendra par la suite ce qui est arrivé à ses compagnons de guerre en lisant un journal relatant le procès de HAMBOURG.
Enfin ARTHUR 97 ans (en 2015) soldat anglais se rend chaque année à PARADIS pour la commémoration annuelle. C’est aussi un Prisonnier de Guerre incarcéré en Pologne qui tenta 2 fois de s’évader, il y parvint et après 4 mois de marche à travers la Pologne et l’Allemagne sans ressources alimentaires. Il est récupéré par l’armée US. Son épouse est inhumée à PARADIS et quand l’heure sera venue il la rejoindra sur cette terre française.
Deux mois après la mort de FK une dame allemande se présenta chez Mme PARADIS la priant de signer un document sur lequel était indiqué que les anglais utilisaient des balles DUM DUM (explosives) bien entendu elle refusa et poussa cette intruse en dehors de chez elle, cette femme était veuve KNÜCHLEIN,que voulait elle ?
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Sources : sites internet français (« le Maitron » entre autres), anglais. Journal Eastern Daily Express.
Film : les fantômes de PARADIS d’Hélène CHAUVIN
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