Au détour de rencontres, d’échanges avec nos Familles, Enfants, Amis nous découvrons et vous faisons vivre des destinées discrètes, voire même secrètes mais dont les noms, s’ils sont gravés dans le marbre d’une stèle , ne doivent jamais disparaître de la Mémoire collective !

Merci chers Enfants de nous aider à les faire survivre et de nous accompagner sur ces chemins de Mémoire !

Christiane Dormois

Né le 20 janvier 1924 à Tourves, tué au combat le 19 août 1944 à Pourrières (Var) ; employé de commerce, ouvrier mineur ; socialiste SFIO ; réseau Alliance-Forces françaises de l’Intérieur (FFI)

Issu d’une famille de six enfants, fils d’Henri Marcel Rougiers et de Rose Julie Brémond, célibataire Paul Rougiers était employé de commerce mais sans doute, comme beaucoup de jeunes hommes de la région, il travaillait dans les mines de bauxite pour échapper au STO (Service du travail obligatoire).

Militant socialiste, secrétaire adjoint de la section des Jeunes socialistes de Tourves en 1936, il s’était engagé dans la Résistance comme son frère Albert. Il avait participé à la protection du poste émetteur que le réseau Alliance faisait fonctionner dans le secteur en 1944 et avait rejoint le maquis que les Milices socialistes avait installé lors de la mobilisation du 6 juin 1944 dans le massif de la Sainte-Victoire, à La Clap, hameau abandonné près de Vauvenargues (Bouches-du-Rhône).

Il y avait conduit des aviateurs américains tombés le 10 juillet 1944.

Il en était l’un des agents de liaison. Depuis le débarquement du 15 août 1944 sur les plages du Var , il était chargé avec Louis Paranque de missions de renseignements sur les mouvements des troupes allemandes notamment sur la RN7, axe majeur et objectif premier des troupes américaines.

Le 19 août, Paranque et Rougiers circulaient à vélo et en armes aux environs de Pourrières, à l’est de la Sainte-Victoire. Repérant un convoi se dirigeant vers le village, ils avertirent les résistants locaux installés en embuscade dans les gorges de la route de Pourrières à Rians (Var), mais, chemin faisant, ils furent abattus aux Vallons, non loin du lieu-dit le Pain de munition en croisant une importante colonne allemande venant en sens inverse et transportant avec elle des jeunes gens pris en otages à Seillons-Source d’Argens (Var).

Leurs corps furent découverts le 24 août. Deux autres résistants, Jacques Brosseau et Félix Fabre , membres de la guérilla de Pourrières, furent abattus ce jour-là par le même convoi.

Il reçut la mention de « Mort pour la France » et fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec étoile d’argent et citation à l’ordre de la division.

Il fut homologué comme sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC), des FFI et obtint le titre de « Déporté et interné résistant » (DIR).

Le nom de Paul Rougiers fut donné au groupe des Jeunesses socialistes de Tourves peu après Libération, ainsi qu’à une rue de Tourves. Il figure sur le mémorial de l’Alliance, à Paris (Ier arr.), sur le monument aux morts de Tourves et sur la plaque des morts pour la France 1939-1945 qui se trouve dans le hall de la mairie.

Une stèle à la mémoire de Rougiers et Paranque fut érigée par souscription publique sur les lieux de leur mort et un petit monument à leur mémoire et à celle de Roger Sotgiu fut inauguré dans l’enceinte du stade municipal de Tourves le 11 novembre 1946.

Sources :

⎯ site internet Mémoire des homme SHD Caen AC 21 P 147395. ⎯ presse locale. ⎯Le cinquantenaire de la libération de Tourves 1944-1994, Association d’histoire populaire tourvaine, août 1994. ⎯ « La Seconde Guerre mondiale à Tourves »

 

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