Chers Députés et Sénateurs,
A l’occasion du 80ème anniversaire…
Sous les voûtes de notre République, il est des cœurs battants d’une douleur silencieuse, une douleur héritée de l’histoire, transmise par des enfants devenus les pupilles de la nation (Mon père né le 21 février 1944 à Oran a été reconnu soutien de famille par la préfecture des Pyrénées Orientales puis par les anciens combattants orphelin de guerre et ensuite par le tribunal pupille de la nation).
Ceux dont les pères sont décédés suite à des maladies contractées durant la guerre, et souvent oubliés, n’ont jamais eu l’honneur de voir leur sacrifice reconnu « Morts pour la France ».
Mon grand-père, José Antonio RAMOS, né le 10 août 1914 à Prudon (département d’Oran en Algérie), classe 35, soutien de famille, mobilisé entre 1936 et 1945, pour 3 ans de service militaire et 6 ans de guerre, a hérité d’une maladie en 1940 et il a été reconnu en invalidité au taux de 100 % avant de succomber des suites de son affection de guerre dans un service de pneumologie dans le cadre de l’article 115_
Je vous écris aujourd’hui, portée par la voix de ceux qui ne peuvent plus parler, pour réclamer justice et reconnaissance.
Contre une injustice silencieuse…où la mémoire collective s’efface…
Ces enfants, orphelins d’une guerre qui les a privés de leurs pères, portent en eux les cicatrices d’une perte irréparable. Pourtant, leur douleur est souvent passée sous silence, leur histoire effacée des mémoires officielles. Leurs pères, bien que meurtris par des années de mobilisation et de combat, n’ont jamais été inscrits dans le marbre de la reconnaissance nationale. Ils sont tombés sans que la nation ne leur accorde le titre de « Mort pour la France », laissant leurs descendants dans l’ombre du non-reconnu. Ce fut le cas de mon grand-père.
La reconnaissance de « Mort pour la France » est plus qu’un simple titre ; c’est un acte symbolique qui honore le sacrifice ultime. Ne pas prendre en considération cette reconnaissance à ceux qui sont tombés pour notre liberté revient à nier leur contribution, à effacer leur bravoure des annales de notre histoire. En faisant la sourde oreille à cette reconnaissance, nous perpétuons une injustice, ajoutant de la douleur à des cœurs déjà meurtris.
Je, soussignée, appelle à l’éveil des consciences afin de permettre à ces familles de voir enfin leurs proches honorés comme il se doit. Nous demandons une réévaluation des dossiers, une reconnaissance posthume pour ceux dont le sacrifice a été oublié. Il est temps de réparer cette injustice historique, de rendre hommage à ces héros anonymes.
Chers Députés et Sénateurs, n’oubliez pas que sous le ciel de notre liberté, chaque étoile brille grâce au sacrifice d’un homme. Nous vous demandons d’écouter le murmure de ces étoiles, de reconnaître leur lumière. Que chaque enfant de la nation puisse dire avec fierté : « Mon père est mort pour la France ». Répondez à cet appel avec justice, avec humanité, et faites briller à jamais la lumière de la reconnaissance.
Avec l’ensemble des membres de ma famille, nous vous remercions pour votre attention et votre engagement envers la justice et la mémoire.
Sincèrement,
STEPHANIE RAMOS
Petite-fille
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