Pourtant, à l’instar des Luxembourgeois ou des Belges, ce sont quelque 134 000 Mosellans et Alsaciens qui furent contraints de servir sous les drapeaux du IIIe Reich et de combattre, non seulement dans les unités de la Wehrmacht mais aussi au sein de la Waffen-SS. Parmi eux, très peu furent volontaires ; 2. 100 à peine, sur près de 200. 000 jeunes gens concernés entre 1940 et 1942. Mais à partir d’août 1942, le Reich change de ton : les classes 22, 23 et 24 sont appelées d’office. Vingt et une autres suivront dont les recrues serviront dans leur immense majorité sur le front de l’Est dans les pires conditions. Sans parler de la défiance de la hiérarchie pour ces troupes que l’on soupçonne, très souvent à raison d’ailleurs, d’être demeurés Français de cœur : longtemps la consigne sera de ne pas dépasser les 5 % de Malgré-Nous au sein des unités.
Pour les réfractaires, les pires représailles sont mises en œuvre, non seulement sur leur personne s’ils sont capturés, mais aussi sur leurs proches, leurs familles : internement, exécution, rien ne leur est épargné.
Après la guerre, le bilan est terrible : entre 30 000 et 40.000 Malgré-Nous ont été tués ; 30.000 autres ont été blessés et 10.000 resteront invalides.
Enfin, près de 20.000 sont portés disparus dont 12.000 dans les seuls camps soviétiques, dont celui de Tambov, de sinistre mémoire , où ils seront retenus prisonniers après avoir été capturés ou s’être rendus. Certains connaîtront même les rigueurs de la captivité dans les camps américains, ces derniers les ayant assimilés à des Allemands sans faire aucune nuance.
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