Camp de Saint-Sulpice la Pointe et de Brens (Tarn)

Saint-Sulpice : camp de concentration de 3.5 ha situé dans le Tarn au lieu-dit « les Pescayres », mais destiné à l’origine à accueillir, de fin mai 1940 au 21 septembre, environ 1500 réfugiés belges qui seront répartis dans les familles tarnaises, la Wehrmacht ayant envahi la Belgique.
16 octobre 1940 : Marcel Peyrouton, ministre de l’Intérieur, demande la transformation de ces structures en d’autres plus rigides. Edification d’une clôture de barbelés, haute de 3 m, et miradors.
Ce seront 20 baraquements en bois qui seront édifiés, dont un pour les cuisines, un autre pour le réfectoire et enfin des sanitaires primaires. Ces éléments sont peu isolés et sujets aux courants d’air affectant la santé des occupants. La baraque 19 est réservée aux « droits communs ».


28 janvier 1941 : arrivée de 253 détenus, arrêtés en 1940, il s’agit de communistes, anarchistes, syndicalistes (200), allemands de confession chrétienne (dont un médecin dont la fiancée allemande est juive) et déchus de leur nationalité, toute cette population est qualifiée « d’indésirables », ce sont les « ennemis » de Vichy.
8 février : ce sont 800 autres arrivants, dont 293 venant d’Oraison (Alpes de Hautes Provence) site venant de fermer
Des surveillants de ce camp iront à la maison d’arrêt de Castres, inactive depuis 1926 mais réouverte pour l’occasion, afin d’encadrer 35 détenus « spéciaux » qui y seront transférés le 3 avril 1941.


Novembre 1941 : par décision préfectorale, 3 femmes seront acheminées à la prison de Castres, car dangereuses pour le régime de Vichy. Il s’agit de Louise Aubert communiste et institutrice, Germaine Cognet communiste et institutrice et Charlotte Destrumaut communiste, fréquentant les officiers allemands, surnommée « la Vierge Rouge »


1942 : 200 Russes y transiteront. Les internés sont d’origine nationale pour la majorité, il faut y ajouter Russes et juifs étrangers. Les effectifs du camp baisseront en 1943-1944 à cause du STO (loi du 16 février 1943).
26 août 1942 : c’est la rafle du Tarn à 5 h 30, 226 juifs seront arrêtés (ils seront ensuite déportés à Auschwitz le 2 septembre suivant, conséquence.de la conférence de Wansee janvier 1942 = solution finale)
Environ 4500 à 4600 personnes fréquenteront ce camp de janvier 1941 au 23 août 1944, date de la libération. Mais quelques « collabos » ou suspectés comme tels, y feront un bref séjour.
Juillet 1944 : les 623 derniers détenus sont dirigés vers Buchenwald, plus de la, moitié y périra.
Janvier 1945 : 1100 personnes de nationalité allemande dont 800 femmes venant de Strasbourg y seront internées.
1er février 1946 : dissolution du camp.
1er mars suivant, il est transféré au Ministère de la Justice pour devenir un centre pénitentiaire (prison asile de Pescayres), centre de semi-liberté ou de détention régional.

    plaque apposée sur mur de la gare de Saint-Sulpice le30 mai 2015 (photo ACER)

BRENS (1939)
Fonctionne en parallèle de Saint-Sulpice, il est situé à 26 km au NE.
Au 15 mai 1940, ce camp comprend 20 baraques implantées au lieu-dit « Des Rives ». Il est centre d’accueil et d’hébergement pour réfugiés comme les 1600 belges, dont 400 enfants, lors de leur exode de 1940, pour juifs étrangers pour devenir en fin de compte un camp de concentration pour femmes.


En 1941, seront transférés au camp de Noë et du Récébédou (Haute-Garonne)
Venant de Rieucros (Ariège) 326 femmes arrivent avec 26 enfants le 14 février 1942, la plupart d’entre elles seront déportées à Auschwitz, le 26 août 1942.
Y séjourneront quelques temps « les Mongols » supplétifs de l’Armée rouge.


Ce camp fermera le 4 juin 1944, les 150 dernières prisonnières sont dirigées vers le camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques), d’où la plupart s’évadera. Ce camp était à l’origine prévu pour les réfugiés républicains espagnols.

                                      stèle du 14 septembre 1969 (haut) et 15 août 2015 (bas)

Sources : divers sites internet. Archives du Tarn.

Note : un rescapé de ce camp, alors âgé de 10 ans, Henri Steiner a fait l’objet d’un article sur ce site le 10 janvier 2024

 

 

 

Aller au contenu principal