Claire STEINBERG

Née le 1er juillet 1918 à Hînçeski (Roumanie), ses parents Idel et Païa lui donnèrent le prénom de HALA, elle était la cadette de 3 enfants, une sœur   et un frère.

Mais en Roumanie, l’antisémitisme était déjà actif depuis 1920. La population juive était principalement visée, écartée de la société roumaine, leurs biens volés, exclue de certains, domaines, déchue de leur nationalité, rayée des  postes administratifs et parfois opprimée. En 1938 furent éditées les lois antisémites1.

Ainsi de nombreux ressortissants de confession juive prirent la décision de quitter le pays. La famille STEINBERG fit ce choix. HALA et sa famille s’installèrent donc à Toulouse.

Samuel son frère, médecin, était déjà dans cette ville, naturalisé Français.

Sa sœur aînée, était aussi à Toulouse, entrée dans la résistance locale elle fut arrêtée en 1944. Et Claire le fut également en essayant de la libérer. La gestapo, ignorant qu’elle était juive, la considéra comme détenue politique et la désigna pour un travail forcé, tout en la dépouillant des 2 broches qu’elle portait.

Trois mois après Claire fut déporté à Ravensbrück via le camp de Royalieu à Compiègne (Oise), où elle arriva après 3 jours de train, le 3 février 1944. Sitôt enregistrée on lui tatoua son n° matricule : 27979.

Quatre mois plus tard elle est transférée au camp d’Hanovre-Limmer, où elle est affectée à la fabrication des masques à gaz.

Après le débarquement du 6 juin, les alliés progressent, les nazis inquiets commencent à évacuer les camps de concentration, effaçant par la même occasion des traces de leurs méfaits.

Ce fut la période des funestes « marches de la mort », 60 km pour rejoindre Bergen-Belsen après 2 jours de galère, (le mot est bien faible), celles, ceux qui ne pouvaient suivre étaient exécutés.

Enfin, une semaine après leur arrivée, l’Armée Britannique libéra le camp et ses 53 000 détenus. Trop tard pour certains qui, malades du typhus en général, succombaient. Même Claire qui l’avait, en réchappa.

Elle rentre en France en 1945, et reprend une vie normale. Se marie à Boulogne-sur-Seine, le 18 décembre 1948 avec Maglach (Michel) Wagnapel, rescapé de la Shoah. Deux fils naîtront.

Son frère Samuel fut déporté à Auschwitz2.

Les enfants ne connaissaient pas le passé de leurs parents. C’est ainsi qu’un jour un des fils, Jacques, médecin à Paris, reçu un colis dont il devina le contenu. Car il avait reçu le 4 juillet 2079 un courrier3 lui faisant part des 2 broches de sa mère, récupérées par « Arolsen», avec choix de venir le récupérer sur place ou envoi postal.

Le colis ouvert, non sans de fortes émotions, les 2 broches étaient bien présentes ainsi que diverses copies de documents. Jacques entrepris ensuite des recherches pour retracer le parcours de sa mère Claire, décédée à l’automne 1995.

 

Notes :

       1°) en juin 1941, le Maréchal Ion Antonescu, (une sorte de Pétain Roumain) pro-nazi, chef d’un gouvernement d’extrême droite faisait plus que les nazis demandaient. Il voulait éradiquer les juifs. Entre 100 000 et 200 000 selon les sources furent massacrés. Notamment à Iasi (Moldavie) où 14 000 juifs seront exterminés.

Beaucoup furent sauvés, 20 000, grâce à l’intervention d’un avocat Roumain Travan Popovici. (44 % seulement des prévisions gouvernementales eurent lieu).

Ion Antonescu sera jugé après-guerre, condamné à mort le 17 mai 1946 et exécuté.

     2°) Claire l’a reconnu lors d’une émission télévisée, documentaire sur Auschwitz, mais il était décédé depuis longtemps.

    3°) signé, daté du 27 juin 2019, par Nathalie Letierce-Liébig du service des recherches.

    4°) Actuellement à Toulouse du 20 juin au 10 juillet, cette expo #Stolen Memory Archives Arolsen se tient au centre des Ramblas de l’Allée Jean Jaurès.

       Deux parties pour cela : l’une pour les objets rendus aux 700 familles identifiées et l’autre pour les 2500 à restituer, si identification.

       Expo allant, en septembre à Bessan (Hérault) et à Vichy (Allier) en Octobre.

    Un livre : « Ils ont surgi de la nuit » d’Elise Karlin

Sources :  internet , la Dépêche du Midi.

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