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                                                      Denise BLOCH           les femmes dans la résistance (6/13)

Son père est Jacques Henri BLOCH marié avec Suzanne Levi- Strauss, elle a 3 frères servant dans l’armée française.

En 1942 la situation à Paris devenant dangereuse, la famille part s’installer à Lyon le 17 juillet, en zone libre. Ils évitent ainsi la rafle du Vel d’hiv et la déportation vers les camps de la mort. Elle est secrétaire et assistante de Jean Maxime ARON (alias Joseph) ingénieur juif, ex dirigeant de Citroën et chef d’un réseau résistant créé par Philippe de Crevoisier de Vomécourt, aristocrate de la région de Limoges. Elle a la charge des messages. Elle est fiancée, officieusement à Dominique Mendelsohn   pour les besoins de la cause.

Juillet : recrutée par René PIERCY (Adolphe/Etienne) ainsi que son fiancé. Fait partie du réseau « Détective » d’Henri SEVENET (Rodolphe) avec un opérateur radio Brian STONEHOUSE (Célestin). Elle tiendra un rôle de courrier.

24 Octobre : CHARLET porte un message à STONEHOUSE qui transmet depuis un château à FEYZIN (Sud de Lyon) pendant 3 heures. Cette longue transmission fait qu’il est repéré, la police française les arrête tous les deux.

Le soir Denise BLOCH et ARON déambulant dans la ville, reconnaissent STONEHOUSE emmené vers le poste de police. Ils vont maintenant se méfier et agir autrement.

Le 26 elle quitte LYON pour Marseille où elle a un rendez-vous avec l’agent Adrien HESS dit l’allemand qui sera arrêté lui aussi le lendemain. Elle est volontaire pour transporter des documents à la place d’ARON. Ce dernier et Henri SEVENET insistent pour l’accompagner car femme seule donc potentiellement en danger.

A la gare ARON est arrêté car trahi. Henri SEVENET s’en sort et Denise aussi, qui a pris une sortie différente. Elle retrouve Amédée GONTRAN.

Le 3 novembre Denise BLOCH, Henri SEVENET et Amédée GONTRAN se cachent à Saint Laurent de Chamousset, près de Lyon, chez Madame Saint Victor.

Le 10 elle part se réfugier pendant 2 mois dans un village de pécheurs à Villefranche sur Mer à l’est de Nice, interrompant toute activité clandestine, se faisant teindre en blonde pour berner la police qui a sa photo.

Janvier 1943, elle arrive à Toulouse et est présentée à Maurice DUPONT du réseau DIPLOMAT par Henri SEVENET pour qu’il la fasse passer en Espagne via Oloron Sainte Marie. Mais trop de neige et trop de patrouilles allemandes les font revenir à Toulouse. Elle y fait connaissance de George STARR (Hilaire) du réseau Wheelwright. On la confie à Philippe de VOMECOURT avec qui elle va travailler à Agen ( Lot et Garonne).

Le 13 avril deux agents juifs Perschuk (Eugéne) et Marcus Bloom le radio sont arrêtés. Sans possibilité de transmettre son rapport George STARR l’envoie le porter à Londres accompagnée de Maurice DUPONT, le 29 Avril ils quittent Agen pour Londres pour un périple de 22 jours.

De Toulouse ils passent à Montréjeau, Cier de Luchon, arrivent vers 15 heures à Bausen après 17 heures de marche de jour et nuit dans la neige, accompagnés de 2 guides. Les carabiniers espagnols confisquent tous les papiers donc le rapport). A Lerida, elle rencontre le consul britannique qui lui fournira de nouveaux papiers. Le 5 mai, Madrid (où elle reste 5 jours avec 4 aviateurs alliés). Et enfin Gibraltar le 15 Mai.

Le 20 mai elle part pour Londres où elle arrive le lendemain. Elle fait un rapport oral au SOE (l’écrit ayant été pris par les carabiniers) elle signale le manque d’argent, d’armes et de munitions, d’équipements et d’émetteurs radio.

 Engagée au FANY (First Nursing Aid Yeomany) elle y suit un entrainement complet pendant 9 mois.

Dans la nuit du 2 au 3 mars 1944 elle est parachutée en France vers Chartres avec Robert BENOIST. Elle y occupera encore un poste de courrier, de radio (codage et opérateur) dans le réseau CLERGYMAN que robert BENOIST doit réactiver dans la région nantaise. A cela s’ajoutent : sabotages de pylônes, de voies ferrées de lignes téléphoniques pour perturber les communications allemandes avant le D.DAY.

Après un bref passage à Paris Denise fait un premier repérage vers Nantes et transmet ses premiers messages le 15 Mars. Ils retournent à Paris chez Robert BENOIST au Sud-Ouest de Paris. Ils établissent un contact avec Jean Pierre WIMILLE. Et un second opérateur radio André Garnier. Robert BENOIST met son groupe à la disposition de « Turma Vengeance », résistants de DOURDAN. Le 18 Juin ils s’installent à la villa « Cécile », dans un village à côté de Sermaise.

En ce lieu Denise BLOCH fait ses opérations radio, pendant que les autres recupérent les parachutages.

Le 18 Juin dans la nuit, Robert BENOIST est arrêté à Paris.

Le 19 juin, alors que le dîner se prépare un bruit de véhicules se fait entendre au loin et quelques instants plus tard une douzaine de voitures entourent la villa « Cécile »: Denise BLOCH est arrêtée à son tour avec tout le groupe SOE (Charlotte, Mme Tayssedre, Mme Wimille, Robert Tayssedre et Garnier ) sauf Wimille le premier à réagir et qui réussit à fuir et à se cacher dans un ruisseau proche pendant 2 heures. Maurice le frère de Robert BENOIST aurait eu des contacts avec Vichy et la gestapo !.

 Interrogée, torturée puis envoyée à Ravensbrück, ensuite à Torgan (district de Leipzig) et à Königsberg sur la rivière Oder, y souffrant du froid et de la faim et de la gangrène.

Elle retournera à RAVENSBRÜCK en janvier 1945 et y sera exécutée vers le 5 février sur ordre venant de Berlin et appliqué par le commandant du camp Fritz Suhren. Son corps sera déposé dans un four crématoire.

 

Distinctions :

   Chevalier de la Légion d’honneur

   Médaille de la résistance avec rosette.

   Croix de Guerre avec Palme.

 

Née le 09/10/1921 à Paris, Madeleine Clarisse BLOCH est assistante sociale au service n°22 de l’Union générale des israélites de France situé au 21 bis rue des Tournelles à Paris. Son secteur d’activité couvre le 3ème arrondissement de Paris. Elle habite au Centre Secrétan à Paris 19ème. Arrêtée en juillet 1944, elle est internée le 22/07/1944 à Drancy, puis déportée le 31/07/1944 à Auschwitz.

                           stèle de VALENCAY ( Indre) où figure le nom de Denise BLOCH

 

Sources : pages internet. Revue spécialisée. Biographie anglaise de Denise BLOCH

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