Emilienne Mopty
Résistante : Dénoncée – Condamnée -Guillotinée
Émilienne Marie Mopty, née Wantiez, née le 29 octobre 1907 à Harnes, est une personnalité du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, résistante française de la Seconde Guerre mondiale.
Elle est la fille d’Anatole-François Wantiez, ouvrier mineur. Elle a épousé le 30 mai 1925 à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais) Adrien Mopty, mineur, et le couple a trois enfants. Militante communiste active de Montigny-en-Gohelle, elle s’illustre pendant les grèves de 1933 et de 1934.
Dès le début de la guerre, toutes les femmes de mineurs dont elle est à la tête, incitent ces derniers à lutter contre l’occupant.
Des prisonniers sont réquisitionnés pour travailler dans les mines, mais ceux-ci refusent de produire pour les Allemands, et ralentissent au maximum les cadences.
Les femmes entreprennent de barrer les routes afin d’empêcher la circulation des voitures de police et des automitrailleuses allemandes.
Elles rencontrent les maires des communes minières afin d’avoir du ravitaillement, elles rendent visite aux dirigeants des compagnies minières dans les grands bureaux. Cette grève, qui a pris fin le 10 juin 1941, a vu jusque cent mille mineurs entrer en grève, alors que tout avait initialement commencé à la fosse no 7 – 7 bis à Montigny-en-Gohelle.
À l’été 1941, des rafles sont menées et son mari Adrien, mineur, est parmi les premiers arrêtés, puis déporté en Allemagne.
Elle fait partie des francs-tireurs dans le bassin minier.
Elle organise ensuite des barrages routiers, des manifestations, transporte armes et explosifs.
À la fin du mois de septembre 1942, elle a pour mission d’attaquer un peloton d’exécution près de la citadelle ← d’Arras qu’elle prépare mais la Gestapo l’arrête après une dénonciation.
Pour la faire parler, les Allemands, qui connaissent son rôle parmi les francs-tireurs, la torturent atrocement.
Elle est traduite devant le tribunal militaire de la kommandantur d’Arras, et condamnée à mort.
Elle est décapitée le 18 janvier 1943 à Cologne, à 19 h 30 par l’armée nazie, à l’âge de trente-cinq ans.
Elle a chanté L’Internationale avant que le couperet ne tombe.
Sa dépouille sera rapatriée en France en 1948.
Arrêtés lors de la grève des mineurs de cette même année, ses deux fils Adrien et Gilbert ne pourront pas assister à son inhumation.
Elle est décorée de la médaille de la Résistance française à titre posthume (décret du 26 Juin 1956)
Son destin tragique lui a valu d’être une personnalité du bassin minier. Le 3 juin 2012, le Front de gauche organise à Montigny-en-Gohelle une marche en son souvenir, qui a réuni six mille personnes, 71 ans après une autre menée par la résistance. Le départ s’est fait sur le carreau de l’ancienne fosse no 7 – 7 bis des mines de Dourges et l’arrivée a eu lieu sur le site des grands bureaux de la Compagnie des mines de Courrières à Billy-Montigny
Une rue porte son nom dans de nombreuses communes du Pas de Calais et particulièrement à Montigny-en-Gohelle et Rouvroy >>> !
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