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La chapelle des Buis à Besançon

 

Une cérémonie où se mêle Histoire, Mémoire, transmission d’une page de culture historique

La chapelle des Buis à Besançon

Ce premier septembre 2019, le Souvenir Français nous invite au recueillement, à l’hommage, à la Mémoire, à un avenir proche où nos jeunes générations seront alors « les gardiens du Temple » et ils diront les valeurs portées par tous ceux qui ont combattu l’ennemi , les peines, les souffrances endurées pour une France Libre.

Plus qu’un rituel, et une tradition  le premier dimanche de septembre une messe est célébrée dans ce lieu symbolique érigé en 1945, à la mémoire de tous les Morts, toutes les victimes de Franche Comté durant la seconde guerre mondiale.

Plus de 6 300 noms sont gravés

dans la crypte où se tient l’office religieux.

Devant un parterre de Personnalités, de représentants d’Associations patriotiques, de citoyens tout simplement, Jean Claude Rebière Délégué Départemental du Souvenir Français a su avec passion retracer l’histoire, s’appuyant sur ce passé que nos avons tous en nous, pour évoquer aujourd’hui.

Nous revivons ensemble, pour vous chers Orphelins et Pupilles, quelques extraits de ce discours:

Pour toute guerre,  nous avons l’habitude de penser en premier lieu à ceux qui  sont morts les armes à la main, donc aux soldats (ceux de 39, 40 ) mais aussi tous ceux de la libération que nous allons commémorer dans les tous prochains jours, tous ceux d’Afrique dont a parlés il y a peu le Président Macron et dont plus de 2100 reposent à Rougemont c’est-à-dire de nombreuses personnes qui sont mortes pour notre liberté.

Mais d’une manière générale n’oublions pas ici que ce sont bien les civils qui ont payé le prix fort pour la seconde guerre mondiale. 250 000 soldats pour 360 000 civils en France.

Il ne s’agit pas aujourd’hui de mettre, des chiffres en concurrence, mais il s’agit de rappeler une vérité que l’on a parfois tendance à oublier, celle concernant le sort des populations civiles qui font les réfugiés, les morts et les blessés des conflits.  

Parmi ces civils il y a bien entendu:

La population des juifs déportés : 102 rien qu’à Besançon.

Les  Résistants c’est-à-dire ceux qui ont refusé d’entrer dans le système de Vichy ou que ce régime a chassé. Pour nos 3 départements 700 furent fusillés et plus de mille moururent en déportation.

 

Pour d’autres, ce sont pour une bonne part les circonstances qui se sont acharnées sur eux plutôt que leur combat direct contre le nazisme.

Pensons aux victimes prises au hasard, souvent par vengeance par les nazis comme les 8 du Valdahon (commémorés dimanche dernier) ou comme les 40 d’Etobon et environs.

Pensons à tous ceux qui ont été dénoncés. Je rappelle qu’en 1942 le Préfet du Doubs : M Linarès promettait dans le journal « la République de l’Est » une prime d’au minimum 50 000 Francs pour toute personne  qui par ses indications, permettrait de connaitre les auteurs des attentats commis dans le Doubs.

En1940 un menuisier gagnait 10 Francs de l’heure 

Combien de personnes ont été ainsi dénoncées pour de l’argent ou par intérêt personnel  et y laissèrent leur vie?

Combien de familles ont disparu du fait de la guerre ?    Pas d’héritier.

On parle parfois d’elles dans un livre qu’un historien aura écrit. Sinon c’est l’oubli total.

Il existe également une autre grande différence entre tous nos morts à savoir ceux qui figurent sur un des monuments aux morts de nos communes et les autres.

Ceux dont le nom est inscrit sur ces monuments font l’objet de commémorations nationales, voire locales annuelles.

Ce sont ceux qui par leur brillante action, ont obtenu reconnaissance, gloire et tous les honneurs.

Pourtant avec le temps sommes-nous toujours capables de parler, avec précision, de chacun de ceux passés ainsi à la postérité ? Ce n’est pas certain !

L’absence partielle de mémoire les concernant, voire leur disparition complète  explique souvent que des médailles à caractère militaire ou des drapeaux sont en vente sur  EBay ou dans les brocantes ? Les héritiers de ces défunts ne connaissent pas toujours les sacrifices que les anciens ont faits pour que nous soyons libres aujourd’hui.  Personne ne leur en a jamais parlé.

Eh pourtant comme l’a écrit Georges Santayana : Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le revivre.

 Ici Monseigneur Dubourg a accepté parmi les 6300 noms, de la chapelle, beaucoup de personnes qui ne sont sur aucun monument.

Ce n’est que lors de la cérémonie annuelle, que nous vivons actuellement, que nous pouvons rendre hommage à chacune d’elles.

Il n’est pas souhaitable, n’y envisageable,  matériellement de multiplier à l’infini le nombre de commémorations. Le rapport Kaspi le montre bien.

Qui se rappellera dans un siècle de tout cela ? Qui commémore  actuellement  les 2100 Bourbakis qui reposent aux Champs bruley à Besançon seulement 150 ans après leur mort?  Personne.

Ceci dit, veillons à ne pas tomber dans la concurrence des mémoires.

 C’est Bernard Henry Levy qui écrivit que la concurrence victimaire constitue, avec l’antisionisme et le négationnisme, l’un des trois axes du nouvel antisémitisme. Les Juifs, dans cette optique, « assécheraient la mémoire des autres aux seules fins de légitimer un État illégitime».

Ce qu’il nous faut surtout retenir aujourd’hui, c’est que tous les morts dont nous parlons ici ce jour— nous ont laissé le message essentiel suivant: le refus de l’indifférence de l’aveuglement.

Elles ont défendu nos valeurs essentielles qui étaient menacées : le respect de la personne humaine, de sa dignité, de sa liberté, le refus de l’intolérance et de la haine, de l’antisémitisme, de la xénophobie et du racisme.

Malgré toutes ces difficultés de recensement, sachons reconnaitre que notre région ne peut qu’être fière de ce que nos anciens ont réalisé.

Ils n’ont pas fait mentir la célèbre devise :

Comtois rends-toi !

Nenni ma foi.

 Et pour aujourd’hui ?

 Aujourd’hui nous sommes confrontés aux mêmes types de difficultés que ce qui a fait le succès des nazis.

La fameuse phrase : « L’homme est un loup pour l’homme » est là pour nous le rappeler.

Des personnes, en marge de manifestation n’ont elles pas saccagé l’Arc de Triomphe ?

DAESH et ses kamikazes continuent leurs méfaits ! 

 Leurs chefs ont promis à leurs fidèles, comme l’aurait fait Hitler, qu’ils seront sauvés et plus pour l’éternité.

Ceux qui les croient, comme le firent les SS à l’époque, se doivent, en fonction d’une idéologie  religieuse, raciste ou autre, de tuer tous ceux qui ne correspondent pas à leurs croyances, à leurs normes.

La liste est longue.

Face à l’extrémisme, il n’y a qu’une attitude à avoir : celle du refus, de l’intransigeance.  Mais ce n’est pas facile.

Dans cet objectif n’oublions pas nos soldats qui les combattent actuellement au Mali et qui y laissent parfois leur vie.

Monsieur Jean Pierre Masseret a dit : Les jeunes doivent avoir conscience qu’un pays ne fonctionne bien que dans un juste équilibre des droits et des devoirs.

Transmettre la mémoire aux jeunes est une priorité,  car c’est la jeunesse qui demain prendra le relais de témoin et assurera à son tour, la  transmission des valeurs démocratiques et humanistes qu’ont incarnées les résistants. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui, ces jeunes garçons et filles qui auront la responsabilité de la France du  XXI ème siècle.

Quel travail devons-nous alors mener pour qu’ils en aient conscience aujourd’hui?

2 phrases doivent nous servir de base de réflexion à savoir.

La première : Une nation, c’est une communauté de femmes et d’hommes solidaires, liés par des valeurs et un destin commun.

La seconde : Chacun est dépositaire de la communauté nationale et celle-ci n’existe que si chacun s’en sent pleinement responsable

Vous me direz : vous Souvenir français comment transmettez vous, cette mémoire aux jeunes ?

Et bien de plusieurs manières :

Le Souvenir Français a signé des conventions, de respect mutuel et de coopération.

Notamment:

au niveau national avec les représentants de la  légion d’honneur, de la médaille du mérite, de la médaille militaire.

au niveau départemental avec des associations comme les missions extérieures, avec les maires du Doubs (maire ruraux comme maires des grandes villes).

Nous devons tous travailler dans la même direction en respectant l’indépendance de chacun !

 Demain. 

 Chacun doit bien avoir en tête que dans un pays comme le notre,  aucune cohésion sociale  n’existe,  sans référence aux valeurs.

A un moment où montent l’individualisme et la tentation des antagonismes, ce que nous devons voir, dans le miroir que nous tend le visage de chaque être humain,ce n’est pas sa différence, mais ce qu’il y a d’universel en lui.

On ne transige pas avec l’extrémisme, car tôt ou tard nous en payons le prix.

Face à l’extrémisme,  nous devons avoir en permanence qu’une seule attitude, le  refus, l’intransigeance.Sachons-nous souvenir qu’il nous a fallu ;

 Premièrement  construire l’Europe pour mettre fin au cycle eternel du ressentiment et de la vengeance et que nous devons tout faire pour  que cette union dure éternellement.

Deuxièmement avec l’appui de chacun, dans chaque pays, avoir du courage pour changer le cours de l’histoire en Europe et tout faire pour construire durablement un continent uni et solidaire.C’est à nous, d’inventer les Jours heureux que nous voulons léguer aux générations à venir. ensemble.

C’est à nous, de réfléchir à l’avenir que nous voulons construire !!!!!!!!!

 

En conclusion je citerai  Charles Péguy qui a écrit : La liberté est un long courage

 La Marseille chantée par la foule, accompagnée de la fanfare des Sapeurs pompiers, le chant des partisans « a capella » par un ancien parachutiste et un lâcher de colombes ont suivi ce vigoureux discours chaleureusement applaudi!

Merci Jean Claude, il fait partie de notre grande Famille!!!!!!

Christiane Dormois

 

 

 

 

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