Depuis deux années, ce jeune lycéen Varois âgé de 18 ans, adhérent de la délégation Fnapog Doubs, est pour nous le symbole d’une jeunesse patriote engagée dans le devoir de mémoire, dans la volonté d’illustrer notre histoire par le recueil des récits de ces derniers Héros, humbles, discrets et qui pourtant ont été acteurs de la LIBERTE de notre NATION.
Au fil du temps, les témoignages recueillis par NEO nous ont permis de vivre ces instants privilégiés
Au fil de nos échanges, j’ai pu percevoir l’engagement de ce jeune garçon au service de ces Héros de l’ombre qui peu à peu s’éteignent.
Mais j’ai pu mesurer également son attachement à ces personnes souvent fragiles, parfois accompagnées de leurs enfants, j’ai pu mesurer la peine, le chagrin lors de leur décès inéluctable d’autant que très souvent il est appelé à les accompagner, à porter notre drapeau tricolore au cours des cérémonies de funérailles !
Au fil du temps, NEO a franchi une étape !
Il a fait se rencontrer collégiens, lycéens, Résistants et Déportés, il a animé ces séances en présence des professeurs
Il nous livre ces face à face poignants.
Dans ces récits, nous nous reconnaissons !
Cette phrase prononcée par Léonie, nous l’avons trouvée quasiment mot pour mot dans certains témoignages recueillis pour le livre blanc !
« Les Allemands m’ont volé mon enfance, ma mère n’a jamais plus souri après les sévices vécus dans le camp. Je n’ai pas reçu d’affection de sa part, je n’ai pas su en donner à mes enfants »
Interventions scolaires au collège Voltaire, par Néo Verriest
Le 17 janvier 2022, Néo Verriest a organisé au collège Voltaire de Toulon l’intervention de plusieurs enfants de la guerre, venus témoigner de leur vécu devant des collégiens très émus. C’est par l’intermédiaire de son ancienne professeure d’histoire que Néo organise dans l’établissement depuis l’année dernière ces rencontres. Chaque témoignage est introduit par Claude Agostini, professeur d’Histoire-Géographie à la retraite et pionnière dans la transmission de la mémoire. Dès les années 1960, Claude faisait témoigner résistants et déportés dans ses classes, ce qu’elle continue désormais auprès de Néo.
Le premier témoignage était celui de Jean Ghibo, adolescent dans la Résistance dans l’Ain. Jean grandit dans une famille gaulliste et patriote, il sera l’une des « petites mains » de la Résistance de 12 à 14 ans. Aujourd’hui âgé de 91 ans, Jean transmettait des messages avec son ami Henri pour le maquis des Mouvement Unis de la Résistance « camp Vallin », dit « camp Didier ». Jean s’engage par la suite dans l’armée à l’occasion des guerres d’Indochine et d’Algérie.
La seconde classe a entendu le poignant message de Léonie Konieczka, survivante des camps nazis et ancienne vice-présidente nationale d’association de victimes de guerre. Originaire d’une famille d’immigrés économiques, polonaise et catholique, Léonie est arrêtée avec ses parents en leur qualité de « ressortissants étrangers » et embarquée dans un wagon à destination d’Auschwitz. Elle survit miraculeusement grâce au déraillement de son convoi par la Résistance et est internée dans l’école désaffectée de Troyes, renommée « camp de concentration » par le préfet. Léonie est également intervenue devant deux autres classes, provoquant toujours beaucoup d’émotion chez les élèves.
« Les Allemands m’ont volé mon enfance, ma mère n’a jamais plus souri après les sévices vécus dans le camp. Je n’ai pas reçu d’affection de sa part, je n’ai pas su en donner à mes enfants » témoignait- elle devant des collégiennes en larmes.
Parmi les autres intervenants, Joëlle Giaglis, rescapée de la rafle du Vieux Port qui témoignait pour la première fois de sa vie devant un public scolaire. Issue d’une famille populaire, aux origines grecques et catholiques, profondément française, Joëlle est placée petite fille chez un couple pendant la guerre. Joëlle est arrêtée à trois ans et demi avec ce couple lors de la tristement célèbre évacuation du quartier du Vieux Port de Marseille. Emmenée en wagons à bestiaux jusqu’au camp de Fréjus, elle y reste quelques jours avant de retrouver son quartier dévasté par les dynamitages effectués.
Les rencontres de l’après-midi étaient ponctuées par les interventions de Didier Hays, professeur retraité et artiste émérite réalisant d’importantes recherches historiques sur la question de la Résistance, qui le touche de par son histoire familiale. Néo avait fait la rencontre de son père, Xavier Hays, aujourd’hui âgé de près de 96 ans, jeune résistant à Sablé-sur-Sarthe et déporté au camp d’Anrath, satellite de Buchenwald.
Les jeunes collégiens se sont montrés particulièrement émus par ces témoignages. Il convient évidemment de remercier la principale de l’établissement, Madame Marie-France Foulatier, ainsi que les trois professeures de troisième, particulièrement Madame Strobant, pour le soutien indéfectible qu’elle a toujours assuré à Néo.
Anciens déportés et résistants témoignent sous la houlette de Néo Verriest au lycée Dumont d’Urville
Le 21 janvier 2022, j’ai eu l’honneur d’organiser une journée d’interventions scolaires dans mon établissement, le lycée Dumont d’Urville, à Toulon. Devant plusieurs centaines d’élèves, ainsi que de nombreux représentants associatifs, les témoins ont défilé, relatant leur vécu pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est épaulé par le proviseur du lycée, Marc Gosselin, une poignée de professeurs d’Histoire, ainsi que de nombreuses associations, au premier rang desquels la FNAPOG du Doubs, que j’ai traversé l’éprouvante et passionnante préparation que cette journée nécessitait. Une minutieuse organisation, qui a demandé au préalable aux professeurs une réflexion historique auprès de leurs élèves, ainsi que, pour moi, une logistique certaine et minutée. A huit heures et quart, les derniers élèves installés, la première intervention de deux heures pouvait commencer.
Antoine Mignemi a fait le déplacement depuis Marseille pour témoigner de la tragique rafle du Vieux Port. Fils de réfugiés italiens, catholiques napolitains, ayant fui le fascisme mussolinien, Antoine est interné enfant au camp d’internement de Fréjus, de même que plusieurs milliers de Marseillais. « Les yeux rougis et les lèvres tremblantes », Antoine appelait la jeunesse « à témoigner à son tour ». Une autre survivante de la rafle, Joëlle Giaglis, était présente dans la salle, de même que Nicole Alberto, venue représenter son mari aujourd’hui âgé de 95 ans, Ralph Alberto, résistant interné à Fréjus, engagé à la Libération au sein de la 1ère DFL, des Forces Françaises Libres.
Hélène Robineau, rescapée de la Shoah et enfant cachée, a témoigné du parcours de son père, Robert Deloche, résistant interné au camp de Chateaubriand. Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1942, Robert Deloche s’évade du camp de Voves, entraînant ainsi dans la clandestinité la petite Hélène. D’ascendance juive de par sa mère Marguerite Kundman, devenue agent de liaison FTP, Hélène est cachée avec sa grand-mère dans la mansarde d’un cabaretier, place de Verdun à Joinville-le-Pont. Hélène accueille avec sa mère les survivants à l’hôtel Lutétia et rencontre peu après Louis Aragon, dont sa mère devient secrétaire. Membre de la FNDIRP, Hélène témoigne régulièrement de son vécu dans les établissements scolaires du Sud de la France.
Emmanuel Laquière, vétéran du débarquement en Provence, a raconté, la poitrine bardée de décorations, son vécu pendant la guerre. Pied-noir, Emmanuel s’engage après avoir pris connaissance de l’appel du Général de Gaulle dans l’armée d’Afrique. Il participe à la campagne d’Italie et au débarquement en Provence, sur les chars alliés. Emmanuel fêtera le 23 mars prochain son 100ème anniversaire, ce qui faisait de lui le doyen de l’assemblée !
Albert Chapira a fait le déplacement depuis La Londe pour relater son parcours d’enfant juif caché et de fils de résistant. Henri Chapira, étant parti à Villeurbanne en janvier 1942, pour prendre contact avec la Résistance locale, son épouse Thérèse et son fils Albert tâchent de le rejoindre en juillet 1942. Albert est arrêté à l’âge de neuf ans, dénoncé alors qu’il espérait traverser la ligne de démarcation avec sa mère. Placé à la prison de Chalon-sur-Saône, Albert est sauvé par la Croix Rouge au début du mois d’août 1942. Albert est caché à Combreux, dans le Loiret, et Droué, en Eure-et-Loir. Sa mère, Thérèse Chapira, est déportée par le convoi 35 au camp d’Auschwitz-Birkenau, où elle trouve la mort dès son arrivée.
Léonie Konieczka, survivant de la déportation, a témoigné devant des lycéens particulièrement émus. Originaire d’une famille catholique polonaise, Léonie est arrêtée avec ses parents en leur qualité de
« ressortissants étrangers » et internée au camp « dit de concentration Jules Ferry » de Troyes, grâce au départ avorté de son convoi vers les camps allemands
La secrétaire générale de la FNDIRP Anita Baudouin a fait l’honneur de sa présence et de ses brillantes interventions. Son éclairage sur des questions spécifiques, de nature plus scientifique, a été saluée par l’ensemble du corps enseignant présent et par les élèves captivés. Le propos final était donné par Claude Roddier, fille du lieutenant Sivirine, chef du maquis AS Vallier et ancienne présidente de l’ANACR du Var. En l’espace de quatre heures, plusieurs centaines d’élèves furent sensibilisés à la mémoire de la résistance, de l’internement et de la déportation, par leurs derniers témoins.
Quelques larmes, de nombreux sourires, ainsi qu’un confiant regard porté vers l’avenir.
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