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Notre ancien, se prénommait Joseph.

Dans l’Alsace Prussienne, son patronyme s’écrivait, en langue Allemande, avec un «W» WALDEJO.

Célibataire, Joseph est né le 9 mars 1826 à Sainte Marie aux Mines, une petite ville minière nichée dans l’une des étroites vallées du massif des Vosges, en Alsace.

Sa famille travaillait à la mine, lui était journalier. Ils étaient pauvres, comme nombre d’émigrés, qu’ils devaient être, puisque le nom des habitants du cru, ne se terminent jamais par «JO».

Cette famille venait-elle d’Espagne ? d’un pays des Balkans ? ou du centre de l’Europe …. ?

A ce jour, personne ne l’a encore découvert.

Avant la naissance de Joseph, l’Alsace faisait partie du Saint Empire Romain Germanique. La province était ballotée d’une principauté à l’autre, du fait des rivalités qui déchiraient les familles d’Autriche et les Bourbon.

L’Alsace est annexée par la France en 1814, mais depuis 1808 sous Napoléon III, les querelles ont toujours cours et des conflits armés se développent partout en Europe.

C’est à cette période que Joseph est appelé à l’armée. Il entre au service du 20ème de ligne le 24 octobre 1847 comme voltigeur sous le N°375 sur la liste du contingent du département du Haut Rhin. Il a 21 ans.

Clairon, il est incorporé au 3eme régiment des Zouaves. Il s’engage régulièrement à la place de riche réfractaire, comme cela se pratiquait couramment à l’époque. Il est entre autre incorporé comme remplaçant en servant pour un certain sieur Golabert.

Clairon au 3eme régiment de zouave le 27 avril 1852, il est nommé caporal clairon en 1854.

C’est avec ce titre qu’il fait de nombreuses campagnes jusqu’en 1873.

(1849 le siège de Rome -1850/ 1854 l’Afrique du nord -1854/1856 l’Orient – 1856/ 1860 l’Afrique du Nord –

1870 la Campagne contre l’Allemagne – 1871/72/73 l’Afrique Alger

Il est blessé plusieurs fois : A la bataille d’Inkermann par un obus (1854). Devant Sébastopol par un coup de baïonnette (1855) A la bataille de Rezouville en Moselle (1870).

Au titre de ses campagnes Joseph Waldejo a été distingué à plusieurs reprises. Des décorations prestigieuses lui ont été décernées.

Chevalier de l’Ordre Impérial de la Légion d’honneur – Médaille militaire avec palmes – Médaille instituée par Sa majesté la reine d’Angleterre (Crimée) avec 4 agrafes (Alma, Malakoff, Sébastopol, Solférino) – Médaille commémorative de la campagne d’Italie.

Après le conflit Franco -Allemand de 1870, l’Alsace a regagné le giron de l’Allemagne.

Le caporal clairon Joseph Waldejo toujours au 4e Zouaves Français est à Alger avec son régiment.

Il déclare à la mairie d’Alger, le 24 décembre 1873, opter pour la Nationalité Française.

Agé de 48 ans, il prend sa retraite et regagne sa région natale. Apres avoir cherché à s’installer en Alsace où il a de la famille, il prend la fuite après avoir refusé de retirer ses décorations qu’il arborait fièrement.

En juillet 1873, il est jardinier à Belfort, qui à cette époque est dans le département du Doubs.

Il épouse une veuve avec deux enfants et s’installe à Vauthiermont dernier village de France à la limite de l’Alsace.

De cette union nait tardivement, le 14 janvier 1887, un garçon prénommé lui aussi Joseph.

Notre vétéran souhaite en faire un militaire. Le jeune Joseph, après son certificat d’étude est admis comme enfant de troupe au 151eme Régiment d’infanterie de Belfort.

Malheureusement, le jeune homme sera rapidement atteint d’une tuberculose osseuse. Cette maladie mettra un frein à l’ambition militaire du père pour son fils. Elle le protègera néanmoins de la mobilisation en 1914 en raison de son handicap physique important.

Le jeune Joseph deviendra tailleur. Il aura deux filles qu’il voudra voir faire des études.

L’ainée, sage-femme, restée célibataire a transmis avec admiration l’histoire de ce grand père qui a fait de si belles batailles.

Comme lui elle reçut la Légion d’Honneur pour ses activités dont la promotion de l’accouchement sans douleur pendant et après la guerre 1939/1945.

La cadette, institutrice, a donné à la France, son jeune mari, tué au champ d’honneur. Il a lui aussi, reçu la Légion d’honneur pour un acte héroïque au combat en 1939 avant de la laisser seule avec deux petits enfants. Sans doute marquée par les récits des campagnes de son grand père elle part en Algérie en 1945.

Sa fille sera, elle aussi, promue chevalier puis officier dans cet ordre prestigieux.

Dans cette famille l’oncle a lui aussi été honoré de cette grande distinction en1914/1918 car « gueule cassée »

Notre ancien doit être fier de sa progéniture. Sa lignée, de 1820 à 2018 aura dignement suivi son exemple !

Gabrielle Valdejo peut fièrement dire : « Je suis petite fille, femme, sœur, mère, nièce, de Légionnaire »

Anne (en hommage à sa maman)

Orpheline pupille de la Nation

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