Sélectionner une page

8 juin

La guerre d’Indochine en première page de deux journaux locaux datés du 21 mars et des 8-9 mai 1954 (BIB PF 15/2 et BIB PF 1/25) 
Journée nationale d’hommage aux « Morts pour la France » en Indochine
C’est en 1887 qu’est constituée l’Indochine française, réunissant la Cochinchine, l’Annam et le Tonkin (issus du morcellement du Viêt Nam), le Cambodge puis, à partir de 1893, le Laos. La tutelle coloniale de la France, dont l’influence dans cette partie de la péninsule asiatique remonte à deux siècles, y sera sérieusement ébranlée par la seconde guerre mondiale. Les Japonais occupent l’Indochine française dès 1940. L’année suivante, le Parti communiste indochinois d’Hô Chi Minh fonde la Ligue révolutionnaire pour l’indépendance du Viêt Nam, dont la forme contractée est Viêt-minh. Après la défaite nippone, l’indépendance de la République démocratique du Viêt Nam est proclamée le 2 septembre 1945. Malgré ce contexte révolutionnaire, des négociations aboutissent aux accords du 6 mars 1946, dans lesquels la France reconnaît l’indépendance du Viêt Nam au sein de l’Union française et rétablit les droits des souverains au Cambodge et au Laos. La situation continue cependant à se détériorer et conduit, en décembre 1946, au déclenchement de la première guerre du Viêt Nam, qui durera presque huit ans. A 15 000 kilomètres de la France, ce conflit, qui ne concerne que des militaires de carrière et des engagés volontaires, se heurte à une certaine indifférence, voire une défiance de l’opinion publique, renforcée par un contexte de décolonisation et de guerre froide. En 1954, les terribles combats (du 13 mars au 7 mai) qui menèrent à la prise du camp de Diên Biên Phu par le Viêt-minh achevèrent de briser le moral des Français. La conférence internationale de Genève, portant sur l’avenir de la Corée et de l’Indochine, aboutit aux  accords du 21 juillet 1954, mettant fin à la guerre.
Le 8 juin 1980, le corps d’un soldat inconnu mort en Indochine est inhumé dans la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette, dans le Pas-de-Calais. Il rejoint, dans ce haut lieu de mémoire de la première guerre mondiale, le corps du soldat inconnu de la guerre de 1939-1945, les cendres de déportés disparus dans les camps nazis et le corps du soldat inconnu de la guerre d’Algérie. C’est cette date du 8 juin qui sera instaurée journée nationale d’hommage aux soldats morts pour la France en Indochine, par le décret du 26 mai 2005. Comme pour la journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats au Maroc et en Tunisie, célébrée le 5 décembre, c’est une date neutre, correspondant à une cérémonie en l’honneur des disparus, qui a été retenue, plutôt que le jour anniversaire d’un accord ou d’une bataille.
Lors de la première cérémonie nationale, le 8 juin 2005, un hommage a été rendu à un soldat inconnu dont le corps a été découvert en 2004 sur le site de Diên Biên Phu. Sa dépouille fut ensuite inhumée à Fréjus (département du Var), dans la nécropole du mémorial des guerres en Indochine. Au cœur de ce lieu de mémoire, inauguré en 1993, se dresse un mur du souvenir, sur lequel sont gravés les noms de près de 35 000 militaires morts pour la France en Indochine.
 

Aller au contenu principal