Les FABRE
Commune de Saint-Christophe, une ferme isolée avec un joli point de vue sur les gorges de l’Allier. Y réside la famille FABRE, des fermiers dont François le père né en 1891 dirige l’exploitation où travaillent son épouse Marie et leurs 4 enfants : Fernande, François, Maurice et Théo.
Cette famille bien tranquille jusqu’alors se rebelle et conteste les arguments du régime de Vichy et s’oppose donc au gouvernement de Philippe Pétain.
François le chef de famille, ancien combattant de 14/18 est un ardent patriote mais aussi un pacifiste dira de lui Marcel Deplagne, l’instituteur. Ce dernier est concerné, le régime de Vichy l’ayant révoqué. Il mobilise les habitants de la commune pour combattre et résister à ce régime.
De même il agira contre les réquisitions des produits agricoles, en détournant quelques produits, aidé pour la circonstance par le meunier Pierre Laroche de Chèvre-Morte près de Chambon le Château (Lozère). Ainsi le village est ravitaillé mais aussi le maquis.
A ces actes de résistance, il ajoute l’accueil et le couvert des réfugiés juifs, espagnols, réfractaires au STO et autres déserteurs qu’ils soient Arméniens, Italiens et même Allemand et un Serbe alias « Tito ». Tous ces réfugiés s’entendent relativement bien. Un jour une partie du récent maquis et 1er maquis FTP du Wadli vient s’y réfugier.
Ce qui n’empêche pas l’exécution de leur mission, comme faire évader 26 prisonniers du Puy dans la nuit du 24 au 25 avril 1943. Ce groupe de 5 résistants agit sous les ordres d’Augustin Ollier (natif de Monastier) et futur alias « Ravel »
Ils reviennent à la ferme, mais faisant suite à cet acte les gendarmes recherchent les coupables. Donc tout le groupe se disperse mais certains sont arrêtés.
Deux hommes resteront à la ferme. Raymond Duvignacun un des évadés, ainsi que 2 autres échappent à une perquisition en se cachant dans l’abreuvoir des bœufs empli de foin.
Plus tard Bonhomme et Couthaliac gardiens de la paix qui ont fait évader un maquisard anglais de l’hôpital se réfugient chez les Fabre. Quand la police arrive, ils fuient par une porte de derrière, pendant que la famille Fabre cache des plans de sabotage sous la table de la cuisine et des armes sous le fumier de l’étable.
Les policiers sont bernés, on leur offre quand même un petit verre. Ce qui n’empêchera pas cette police française ou allemande de venir perquisitionner 7 fois, mais toujours chou blanc, bien que la peur habite la famille dira Fernande la fille.
12 octobre 1943, est déclenchée une perquisition surprise. Tout le monde est arrêté, puis aligné contre le mur, face au canon des mitraillettes ou fusils
Dramatique situation, Théo a peur, il veut rester en vie. Ce qui arrivera grâce à leur sang-froid, leur courage et le sens de leurs réponses.
Dorénavant, ils s’organisent : fuite par l’arrière de la maison vers les bois proches, passage dissimulé du galetas vers la grange et l’écurie, creusement d’un réduit sous la cave pour cacher les réfugiés.
Tout cela est facilité par la position haute de cette ferme qui permet une certaine surveillance.
Proche de la libération, la Wehrmacht panique, 135 Arméniens enrôlés désertent de Langogne et rejoignent la ferme.
14 juillet 1944, les 2 fils Fabre et leur père attaquent un camion allemand près de la gare de Chapeauroux (Lozère), ce sont des soldats autrichiens et Polonais qui se rendent, mais aussi 2 SS sont arrêtés.
Le Puy en Velay et Mende ne seront libérés que les 19 et 20 août suivant, faisant des victimes parmi les résistants dans ce laps de temps.
Voilà donc, l’histoire des FABRE, 4 ans de résistance pour la liberté avec tous les risques afférents. Famille restée dans l’ombre, tout en ayant accompli son devoir de patriote, et découverte tardivement. Par chance leur ferme n’a pas été incendiée comme tant d’autres aux alentours. Après entre au parti communiste pour 2 décennies.
Ce n’est qu’ne 1977 qu’on leur remettra à la famille la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, sauf à titre posthume au père décédé 17 ans plus tôt.
Sources : divers sites internet. Documents famille Fabre.
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