Sélectionner une page

   L‘abbé Gilbert CUGNASSE      un peu de désordre dans les ordres.

Le Tarn, terre de rugby connue, mais terre de refuge beaucoup moins.

Mazamet, un 13 juin 1913, naissance de Gilbert, Louis, André CUGNASSE de parents ouvriers à l’usine de délainage des Coustelles. Il est l’ainé de 4 garçons.

De 1918 à 1924 il fréquente l’école communale de Cataunouze. Puis, sur suggestion de l’abbé Houlés,  entre au séminaire Barral à Castres en 1924 et poursuivra au grand séminaire d’Albi. Service militaire à Castelnaudary. Puis 2 ans au séminaire de Rome. Retour dans le Tarn, où il est ordonné prêtre le 11 octobre 1936. Son frère Claude suivra la même voie.

Licencié es lettres(Toulouse) il part au petit séminaire Saint Louis de Pratlong1(à 7 km du maquis de Laroque) assurer un poste de professeur et en deviendra même le directeur et chanoine en 1942.

Entre temps il est mobilisé pendant 4 mois, en 1940 comme chef brancardier en Normandie, où le 17 juin il donnera l’absolution à 27 soldats.

Il est sollicité par Monseigneur Moussaron archevêque d’Albi qui lui demande d’accueillir des réfugiés dans ce discret lieu de la Montagne Noire. Des responsables du maquis de Vabre tout proche , le Castrais Guy de Rouville (alias Pol Roux) et Dunoyer de Segonzac, feront la même démarche.

Y viendront des  résistants comme le journaliste  Hubert Beuve Mery, le philosophe Emmanuel Mounier et l’écrivain Jean-Marie Domenach venant du « centre d’Uriage »2, des réfractaires au STO et environ 17  juifs.

En février 1944 les allemands détruisent le camp de Martinou près de Lacaune, les rares survivants se réfugient au séminaire.

Le 7 août 1944 des maquisards attendent un parachutage d’armes à la ferme La Roque, mais dénoncés ils sont arrêtés par la Wehrmacht, les fermes environnantes sont détruites. Les allemands n’iront pas plus loin, le séminaire n’a pas été dénoncé.(un miracle ? ? )

Dans son discret refuge Gilbert prend soin de tout son petit monde. Quelquefois il revient avec un sac de pommes de terre sur les épaules ou avec du gibier piégé ou donné par quelque bonne âme. Puis des veaux sont restés dans cette ferme et subviennent aussi aux besoins alimentaires. Il y a 70 enfants à nourrir et près de 2 réfugiés ce qui fait que la sœur cuisinière rouspète parfois devant ces imprévus.

l’abbé en sport avec les élèves

Après guerre il devient curé d’Anglés  en  1985 et ce pendant 25 ans.

Par la suite il dira qu’il ne s‘en vante pas, ni glorifie mais qu’il n’a fait qu’accomplir son devoir, sinon il aurait eu honte de lui-même. J’ai porté secours en tant qu’humain et chrétien.

Il décède le 20 octobre 2010 à Mazamet.

Les 7 fusillés : Gilbert BLOCH (alias Patrick) 24 ans, Roger GODCHAUD 21 ans, Idelfino CAVALIERO 24 ans, Rodolphe HORWITZ 18 ans, Gabriel SICARD 23 ans, Henri BERNARD 21 ans et Victor CELESTIN 24 ans. Un monument érigé en 1946 leur est consacré.

Les réfugiés : Sigismond WOLF (luxembourgeois) d’allemand et d’anglais à Ste Marie d’albi jusqu’en 1945, Nicolas et Jacques KAMNITZER responsables du maquis, Mathias LEVY, POMPIASKI, MEYER, CAHAN, DUREL, GERSBERG, GRABANSKI, STEIN, ERGASS, SPERKER, KORNEZ, ALBERTSTEIN, WEINBERGER, Randolph LEONHARD, PATCKMANN et Max VILAR.

Distinctions :Légion d’Honneur 20 mai 2007 par Mgr CARRE. Médaille de « juste parmi les nations » le 3 mai1999 (suite à l’intervention et recherches de l’abbé Pierre Mathieu de Castres)

A  ANGLÉS une place devant l’ancien presbytère lui a été dédiée le 16 juillet 2022.

son frère Claude à l’inauguration

Sources : divers sites internet, bande audio (Yad vashem).

Notes :

1°) ancienne ferme sur la commune de Lagaze, transformée en école.Il sera fermé en 1984.

2°) école fondée par Vichy pour les cadres militaires.

 

Aller au contenu principal