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« En 1914, l’Alsace fait partie intégrante de l’Empire allemand depuis le traité de Francfort signé le 10 mai 1871. Au mois d’août 1914, les troupes françaises franchissent les crêtes des Vosges et s’avancent en pays ennemi. Quelques semaines plus tard, le front se stabilise sur le versant est du massif qui devient le seul champ de bataille de montagne du front de l’ouest. Alors que l’armée allemande bénéficie des voies d’approvisionnement existantes depuis la plaine d’Alsace en utilisant les vallées, les Français se heurtent à un problème logistique majeur, puisqu’ils ne disposent que des cols pour acheminer troupes et matériel. Ce handicap va amplifier, pour eux, les très dures conditions de la guerre en montagne.

A l’issue du conflit, des nombreux sites ayant été le théâtre de furieux combats, trois font l’objet d’une mesure de classement en 1921 : l’Hartmannswillerkopf, la Tête des Faux et le Linge.

Le site classé qui est visible aujourd’hui au Linge ne représente qu’une partie du champ de bataille qui s’étirait sur plus de deux kilomètres, de la crête du Linge aux sommets du Schratzmaennele et du Barrenkopf parsemés de vestiges qui se distinguent encore dans la forêt hors du périmètre préservé.

Cette crête secondaire va revêtir, aux yeux du haut-commandement français, une importance majeure dans le courant de l’été 1915. L’offensive déclenchée le 20 juillet a pour objectif son franchissement pour s’emparer de la vallée de Munster selon la stratégie du débordement par les hauteurs. L’armée allemande va alors transformer ce lieu, paisible et jusque-là sans histoire, en une forteresse quasiment inexpugnable pour contrecarrer ces projets. Son état de conservation permet, aujourd’hui encore, de mesurer l’impossibilité de la mission confiée aux bataillons de chasseurs  pour franchir cet obstacle imprenable. »

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