LE MUR DES NOMS
IMPRESSIONNANT et ÉMOUVANT
Telles étaient les mots de ma fille dans son message à son oncle et à moi-même lors de sa visite de l’exposition de milliers de visages sur le « LE MUR DES NOMS » à Turckheim (Alsace) les 11 -12 et 13 novembre dernier.
Ces portraits – plus de 10 000 – sont les visages des incorporés de force, les « Malgré-nous », dans l’armée allemande de 1942 à fin 1944 portés disparus.
Plus de 130 000 hommes de 17 à 35 ans étaient contraints de combattre aux côtés de la Wehrmacht et même de la Waffen SS à la suite de l’annexion de fait de l’Alsace et de la Moselle.
40 000 y ont perdu la vie dont 10 000 disparus.
Plus de 10 000 jeunes hommes attendus par leurs parents, leurs épouses, leurs enfants.
Attente sans fin partagée entre espoir et désespoir par leurs familles.
Un grand nombre de ces soldats étaient prisonniers dans les camps ou les goulags de la Russie et étaient libérés entre 1945 et 1955……
Mais il en manquait encore plus de 10 000 dont on ne connaissait pas la situation.
Morts au combat ? Ensevelis sous les décombres ? Succombés lors des marches épuisantes vers les camps de prisonniers ou morts dans ces camps ? Ont-ils une sépulture ?
Ces questions les familles se les posent encore aujourd’hui.
Pour ces disparus, le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre a établi à partir de 1947 des actes de disparition puis transformés au bout de cinq ans en actes de décès par jugement du Tribunal de 1ère Instance pouvant être annulés en cas de retour.
Revenons à la confection de ces bâches. Depuis de nombreuses années des associations d’orphelins de guerre dont l’OPMNAM – Orphelins de Pères Malgré-Nous d’Alsace et de Moselle – demandaient un Mur des Noms en dur sur le site du Mémorial d’Alsace Moselle à Schirmeck mais il n’a jamais vu le jour.
Aussi Monsieur Herold, neveu de trois oncles disparus, s’est attelé à ce travail de « bénédictin » qui lui a pris 4 ans de travail.
Il a recherché puis fait imprimer sur des bâches en plastique les visages de tous ces disparus. Nombreuses ont été les familles de ces disparus à se succéder à cette exposition.
Un pan d’histoire de cette Alsace-Moselle si peu connue.
Suzy Favrot
Fille d’un de ces disparus
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