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                   Les femmes résistantes dont on parle peu (5 ème partie).

                                   Colette de JOUVENEL

Elle est la fille de l’écrivain COLETTE et d’Henry de JOUVENEL des Ursins, politicien qui se retrouvera plus tard au front. Elle voit le jour le 3 juillet 1913 à Paris 16 ème, sa mère est alors âgée de 40 ans.

    Colette et sa mère

Jusqu’à 9 ans elle réside au château de Castel-Novel à Varetz près de Brive. (Corrèze). Elle est élevée, instruite en partie par Miss Draper une nurse anglaise. Sa mère vient très rarement la voir.

Début 1922 : fréquente le lycée Molière à Paris, puis en octobre entre au pensionnat de Saint-Germain en Laye. Cette même année ses parents divorcent. Cela perturbe sa scolarité, ses notes sont en baisse.

Septembre 1926 : entre au lycée Victor Duruy à Versailles en classe de 4 ème. Elle en sera renvoyée pour mauvais résultats. 

1927 : cette fois c’est le collège de jeunes filles de la rue du Four à Paris qui l’accueille pour ses 14 ans. Elle s’initie aux travaux de couture à la sténodactylo. Fait de sa vie un univers de liberté. S’adonne à la peinture, au dessin, à la danse, à la nage jusqu’à 18 ans.

Elle vit très peu au contact de ses parents, a une vie très mouvementée, débridée.

Juillet 1931 : travaille dans le cinéma comme assistante réalisatrice. Elle sera refusée à la « Paramount » qui ne veut pas de femme dans son équipe.

1935 : Colette part à Conakry (Guinée) pour étudier la vie des planteurs.

11 août 1935 : elle épouse à 32 ans Denis Dausse, un médecin qu’elle quitte 2 mois après, pour divorcer finalement en juillet 1936. Son père décède au mois d’octobre suivant.

La guerre déclarée, elle se réfugie en juin 1940 à Curemonte en Corrèze dans le château familial. Elle sympathise avec quelques groupes antifascistes. S’occupe et organise des actions de résistance avec l’aide de sa belle-sœur, s’implique dans OSE (Œuvre de Secours aux Enfants), essentiellement ceux dont les parents juifs ont été déportés. Elle reçoit l’aide d’un couple d’instituteurs les Videau qui établit de faux papiers ainsi que Berthe Vaissié la patronne du café « La Providence » au village.

Ils « retapent » les maisons abandonnées pour accueillir les familles sur la route de l’exode. Elle convainc un médecin de venir soigner ceux qui en ont besoin.

Politiquement elle s’oppose au STO, devient en octobre 1944 présidente du Comité Social et Sanitaire de Brive. Puis en 1945 elle est élue adjointe au maire de Curemonte.

En même temps qu’elle aide les réfugiés, elle recueille leurs instants de vie. Elle visite Oradour sur Glane, note les témoignages qu’elle peut obtenir dans une atmosphère tragique. Ravitaille les maquisards, cherche des refuges, rend visite aux familles et les rassure. Est en lien avec les « FTP » (Francs Tireurs Partisans) et l’AS (Armée Secrète).

Tout ceci, ses recueils d’informations l’amènent au journalisme. Trouve un emploi au journal clandestin « Fraternité », transmettant tout ce qu’elle a vécu, recueilli portant ainsi à la connaissance des lecteurs les dessous de la guerre. Son 1er article « travail urgent, travail social » dans Femmes Françaises révèle son engagement pour « libérer » les femmes.

30 avril 1945 : Paris, gare de Lyon elle accueille les survivantes du camp de Ravensburg.

Puis se rend en Allemagne pendant 3 semaines pour différents reportages. Le plus important sera « Eté allemand » narrant, lors de l’été 1945, dans le journal Fraternité « le nazisme et ses dérives », mais sans les photos trop choquantes.

Continue son combat pour l’égalité des sexes dans le milieu professionnel, assistant pour l’occasion du 25 novembre au 1er décembre 1945 au congrès international des femmes à Paris.

Son article, pour la défense des femmes, « L’abeille Citoyen » paru en octobre 1945, dans Vogue suscitera de nombreuses réactions.

Juillet 1948 : reprend son travail de décoratrice, puis ouvre un magasin d’antiquités rue de Verneuil Paris VII ème.

Voulait faire un musée dans l’appartement de ses parents, 9 rue Beaujolais, mais, c’est le 3ème mari de sa mère (décédé en 1977), qui en avait hérité

Elle est inhumée au Père Lachaise à Paris, enfin près de sa mère. Elle ne parviendra jamais à concrétiser son projet.

Par ses écrits elle devient « passeuse » de mémoire.

Dans les années 1948 elle est la compagne de Nicole Stéphane (née Rotschild , 1924-2007) qui  œuvre dans la résistance comme « dispatch-rider » = estafette en France et  agent de liaison en Allemagne. On lui connait 2 histoires d’amour avec Simy Wethein et Jocelyne Alatani.

 Un livre : « Colette de Jouvenel en Corrèze » par François Soustre en 2013.

 

 

Sources : Internet.

NDLR : Heureusement beaucoup lui ont emprunté le pas pour qu’enfin celles qui nous mettent au monde soient reconnues à leur juste valeur, il était temps ! ! !         

 

 

 

 

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