Les policiers dans la résistance suite 2 –
Roland SICARD
Alias « Durandal » né à Cazouls d’Hérault en 1905
Commissaire à la DST, mais rétrogradé à mi 1941 pour avoir laissé échapper, volontairement, un agent allié à Clermont Ferrand.
Récidive en Août 1942, interrogeant le capitaine FOURCAUD il le laisse s’échapper aussi.
De fait il est obligé de passer dans la clandestinité car recherché lui-même. Se met au service de FOURCAUD.
Octobre 1943, entre au réseau « Marco polo » recruté par Capitaine HARDIVILLER. Et travaille aussi pour le réseau « Morhange », ces 2 structures voulant infiltrer le QG de la gestapo, rue Laureston à Paris.
Après avoir rencontré Pierrre Loutrel (Pierrot le fou) à Toulouse en Mars 1944, il lui inspire confiance. Roland SICARD peut se renseigner, recueillir des infos lui permettant l’élimination des traîtres, des agents doubles, des « collabos » mais aussi d’échapper aux pièges tendus par les allemands. De même il fait disparaitre bon nombre de documents compromettants sur les personnes arrêtées. Après-guerre ses informations seront utiles pour opérer beaucoup d’arrestations.
Juillet 1944, œuvrant pour le réseau « Marceau », il traque des passeurs fourbes qui livraient des fugitifs en partance pour l’Espagne à la « Geheime Feldpolizei » (GFP la sûreté allemande) mais se fait piéger et est arrêté pour….trafic d’or ! il sera condamné à 3 ans de prison par le TGI de Milhau ( Aveyron)
12 septembre 1944 c’est la libération. Il est arrêté à nouveau, détenu pendant plusieurs mois pour avoir fréquenté la rue Lauriston.
Mais grâce à de nombreuses interventions il sera libéré, lavé de tout soupçon pour sa condamnation de Milhau.
Emile René Jean VIDAL.
Né le 6 Avril 1915 à Montauban (Tarn & Garonne) alias « moto » au groupe Morhange depuis 1942. Est dans la police urbaine de Toulouse en 1941.
Il espionne les membres de la commission d’armistice allemande (il y était garde motocycliste) il s’occupe de camouflage de matériel.
6 juin 1944 : rejoint le maquis de Querigut (Ariège) avec un convoi transportant matériel et armes dérobés aux Allemands.
15 juillet : direction Clarmont (Haute Garonne) pour y récupérer des armes et de la nourriture entreposées chez le boucher du village un certain Mr FAURE. Avec ses 2 compagnons, CALVET1 le chauffeur, LANFANT le chef de groupe ils logent à l’hôtel, le seul du village, jouxtant la boucherie.
16 juillet : tôt le matin il est 7 h 30 environ une troupe de 60 allemands, certainement de la division Das Reich, dans 15 véhicules cernent le village. (Ils opèrent sur dénonciation). A cette époque le général allemand BLASKOWITZ avait donné l’ordre d’éradiquer tous les maquis à compter d’Avril 1944. Y étaient désignées les unités de la 2 SS de Panzer divisions, assistées par des policiers du SD et quelques miliciens. Cinquante otages seront alignés devant un mur de la place des Canelles. Les trois résistants encore couchés sont arrêtés. CALVET et LANFANT seront emmenés dans les bois alentours pour interrogatoire sans succès. Ils y seront abattus2 ainsi que RUIZ (Mort pour la France) un jeune résistant de la commune arrêté avec une valise renfermant un pistolet mitrailleur.
Quant à VIDAL, arrêté le dernier, il sera pendu à un lampadaire ou bec de gaz. Détail horrible la corde casse VIDAL tombe donc, un milicien lui tire une balle dans la tête et VIDAL sera rependu. Il y restera 3 jours avec une pancarte autour du cou.
Les 50 otages seront libérés mais les allemands, toujours sadiques, tirent quelques rafales de mitraillette au sol derrière eux.
VIDAL sera nommé officier de paix à titre posthume, homologué sous-lieutenant.
Médaille de la résistance. Croix de Guerre avec citation à l’ordre de l’armée. Mort pour la France.
Henri Antonin LANFANT
Né le 1 er Mai 1918 à Toulouse ses parents, François et Jeanne. Marié à Denise Grangeteau. Licencié en droit, parle Anglais, Espagnol, Allemand et peut être Arabe.
Effectue son service militaire dans l’Armée de l’Air le 15 octobre 1938 et devient aspirant de réserve le 15 février 1939.
Mobilisé à la base de Toulouse Francazal du 2 septembre 1939 au 25 Juin 1940, il en sort sous-lieutenant de réserve.
En septembre 1942 il entre à l’école de police, devient officier de Paix de 1 ére classe et est affecté au GMR Aquitaine à compter du 20 janvier 943.
En Novembre 1942 incorpore le réseau Morhange dans « travaux ruraux », structure de couverture des résistants locaux.
15 juillet 1944 même parcours que Emile DUVAL décrit ci-dessus.
16 juillet 1944 exécuté à CALMONT (voir DUVAL § précédent)
Croix de guerre avec étoile d’argent, Médaille de la Résistance, promu officier de Paix Principal. FFI Mort pour la France.
Une rue de Toulouse porte son nom.
Notes :
1°) Louis CALVET n’était pas policier mais garagiste à Toulouse. Il était né à Graulhet (Tarn) le 21 Août 1914.Mobilisé en 1939 fut fait prisonnier en Juin 1940 mais s’évada en décembre. Rejoint la résistance en janvier 1942, il est arrêté le 3 Juin 1944 mais s’évade (une habitude chez lui) pour intégrer le maquis de Quérigut en Ariège. Croix de Guerre. Mort pour la France.
2°) suivant les sources ou les témoignages les corps seront retrouvés ou dans les bois ou dans la chambre d’hôtel si ce n’est au 1er étage de la boucherie.
Sources : pages internet pour l’essentiel. Archives départementales. Infos sur le groupe toulousain MORHANGE.
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