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       Maquis de LOMONT

 

Implanté dans un fort construit en 1887 sur une place forte naturelle haute de 844 mètres : le Lomont, chaîne montagneuse du Jura, dans la partie Nord du DOUBS. C’était un verrou entre Montbéliard et la Suisse.

 11 Août 1944 : le colonel Jean MAURIN chef de la sous région D2 (SRD2) décide d’en faire un maquis avec un terrain de parachutage1, une idée déjà évoquée en Juillet, suite à la demande de Londres car  observatoire de qualité et position stratégique majeure.

Ernest-Frédéric FLOEGE alias « Paul » agent secret américain muni des recommandations des FFI Londres, repère et choisit le terrain au lieu-dit  « La Fin-dessous » à la sortie de CHAMESOL.

9 Août 1944 : les Etats Majors des régions décident d’occuper le LOMONT à compter du 15 Août avec 900 hommes.

11  Août : le colonel MAURIN rédige les différentes étapes de l’occupation : nombre de compagnies, dates et ordre de départ.

Soit : dès le 15 Août, cinq compagnies de Montbéliard accèdent au plateau de Montécheroux, mais en ordre dispersé pour ne pas alerter l’ennemi, pour réception des parachutages hommes et armement puis font appel à d’autres compagnies en renfort.

MAURIN est arrêté par les allemands le 15 Août (débarquement de Provence) et l’installation va continuer  sous les ordres de « Paul ».

15 Août : « Paul » est seul, les résistants sont répartis entre LIEBVILLERS, CHAMESOL et MONTCHEROUX.

19 Août : attaque allemande avec 9 prisonniers et 2 tués. Le 1er d’entre eux se nomme Pierre TISSOT.

20 Août : le reste du maquis, 800 hommes environ, se disperse puis se reforme entre BRISETOUT la Tour Carrée et la ferme JONATHAN, quelques renforts se joignent à eux. Le maquis harcèle les allemands par sabotages de voies ferrées, embuscades et coups de mains aléatoires.

22 Août : 400 allemands attaquent ce maquis par surprise dès 8 heures vers la Tour Carrée qu’ils prennent. La lutte est acharnée, impitoyable, cependant l’ennemi en est délogé vers 11 heures.

Du côté de Brisepoulot la situation est identique quant à l’intensité, les résistants harcèlent la Werhmacht retranchée dans les fermes environnantes.

Vers 12 heures c’est le statut quo, mais des chars de la 11 éme Panzer division sont annoncés, ils sont à Noirefontaine  et bientôt là. A 15 heures la Tour Carrée est reprise par les allemands, ils y installent une mitrailleuse de gros calibre, qui dominant le plateau, occasionne de nombreux ravages.

Les chars continuent d’avancer, le 1er est détruit par un résistant, le combat se poursuit âprement. L’utilisation d’un bazooka par le capitaine FLOEGE, puis d’un deuxième, va réduire le nombre de chars qui, étant donné leurs pertes, se replient vers 17 heures suivis par leur infanterie.

18 h : l’ennemi a quitté les lieux emmenant ses 117 blessés (dont DIETZ alias « Karl le balafré » chef de la gestapo de Montbéliard), et ses morts. Du côté résistants il y aura 8 tués. Après cette date les effectifs  vont passer de 800 à 3200 maquisards.

28 Août : attaque d’un poste de douaniers allemands à Dannemarie.

29 Août : attaque d’un convoi ennemi à Pont de Rode.

31 Août : idem au lieu-dit Nadan, près de Liebvillers.

3 Septembre : 500 maquisards coupent la route aux allemands au col  des Fins.

5 Septembre : un message indique une nouvelle offensive ennemie.

6 septembre : le maquis attaque la  11 éme Panzer Division qui se replie.

6 septembre : chars et infanterie protégée par ces derniers convergent vers LOMONT par 3 directions différentes, les résistants organisent leur défense, évalue un repli voulant éviter des combats meurtriers dans les villages.

Vers 15 heures les FFI sont sérieusement accrochés : 5 tués (dont Maurice SCHRÖTER) et 7 blessés. Quelque temps après un officier du PC de commandement apporte une nouvelle : l’armée  B d’Afrique du Général de Lattre de TASSIGNY n’est pas très loin, même qu’à 16 heures ils sont tout près, mettant leurs canons en service ce qui a pour effet de faire fuir les allemands

Le 6 au soir les résistants se considèrent victorieux. Bilan2

15 Septembre 1944 : dissolution du maquis.

 

Info plus : témoignage vivant (La Dépêche du Midi 02/07/2021).

Claude BAILLY, 98 ans, toulousain depuis une vingtaine d’années est un jurassien, ancien de ce maquis. A 19 ans il effectuait des missions en Suisse pour cacher des armes. Le 21 Août il quitte l’usine Peugeot où il travaille pour incorporer un maquis. Plus tard il fait partie d’un bataillon envoyé prendre position dans un village à la bifurcation de 2 routes, idéal pour observer. Le 6 septembre 1944 une postière téléphone pour informer qu’une colonne de blindés ennemis se dirige vers le maquis. Dès leur apparition Claude BAILLY tire à la mitraillette jusqu’à épuisement des cartouches et c’était là son baptême du feu. Un lieutenant lui apporte allumettes et « plastic » jette ce dernier sur une automitrailleuse. Le conducteur est tué. Claude BAILLY continuera à se battre. Puis entrera en 1945 au service de renseignements français comme agent de transmission radio en Allemagne. Puis en Autriche. Démobilisé en 1946, il quitte l’armée pour œuvrer dans le commerce. A rencontré à Toulouse Marthe COHN, ancienne résistante, qu’il a connu en 1945 en Allemagne.

                                                  A édité un livre : « Dis Papy raconte »

Notes :

1°) Dans la nuit du 24 au 25 Août 3 avions, puis 18 dans la nuit du 31 au 1er Septembre effectueront au total 31 parachutages de 87 hommes, 328 conteneurs soit  plus de  53 tonnes de matériel (armement, ravitaillement, matériel médical et autres). Les bombardiers Short Sterling du 299 éme escadron venaient de la base RAF située à KEEVIL (comté de WILD au S/O de l’Angleterre). Cette nuit du 31 Août au 1er Septembre à 19 h 30 le maquis reçoit un message « le fermier a assommé son chat » c’est  le signal attendu pour le parachutage qui aura lieu vers 2 h 30 : 188 parachutes se déploieront. Mais des erreurs de repérage : 2 largages en Suisse et  1 à Sancy le Long.

2°) Au total 76 maquisards perdront la vie, 135 seront blessés sur les 3200 hommes composant le maquis. Ils étaient originaires de Haute Saône (500), du Territoire de Belfort (400), du Doubs (2300) et du Jura (une vingtaine). Certains blessés seront évacués vers la Suisse.

 

Sources : divers sites internet

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