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                      Marie-Louise DISSARD …………les femmes dans la résistance (11/13)

 

Née le 5 Novembre 1881 rue de la liberté à Cahors.

Son père Guillaume est professeur, sa mère Léontine, modéliste. La famille vient s’installer à Toulouse au début du siècle. Marie Louise suit une scolarité toute moyenne, son goût se porte plutôt vers la couture.

Son oncle, professeur aux beaux-arts, l’inscrit en peinture et dessin.

En 1913, à 32 ans, elle intègre les services municipaux de Toulouse comme secrétaire. Puis elle devient maîtresse d’internat au lycée de jeunes filles. C’est quelqu’un épris d’indépendance, de liberté, elle possède enthousiasme et joie de vivre. Elle finira par devenir Inspectrice de couture pour les écoles de filles de Toulouse.

Mais la fonction ne lui plaît guère, elle démissionne et ouvre une boutique rue de la pomme à Toulouse. Ce sera « Frivolités Féminines » où elle créera nombre de vêtements dont la renommée lui vaudra de fournir les costumes  pour le théâtre du Capitole.

Le 1er septembre 1939 son ami part au front où il sera fait prisonnier quelques mois plus tard.

En Novembre 1940 elle fête ses 59 ans au moment où Pétain fait sa 1 ère visite officielle en zone libre et à Toulouse.

Elle est rebelle, antifasciste et va transmettre les messages d’un général inconnu, par elle, Charles De Gaulle qui appelle à ne pas cesser le combat mais bien au contraire de le continuer.

Elle connaît bien le milieu toulousain, d’autant qu’elle est bavarde, exubérante et clame haut et fort ses idées. A tel point que la police française s’intéresse à elle et ouvre une enquête en Septembre 1941 avec comme conclusion qu’elle est atteinte d’un déséquilibre mental.

Elle va accentuer cet état qui pourrait lui être utile. Elle prend contact avec le réseau toulousain Bertaux. Elle sera « Victoire », diffusera des nouvelles, distribuera des tracts clandestins et fournira divers renseignements à la résistance.

Hélas la police française va démanteler ce réseau en Décembre 1941 dont tous les membres sauf « Victoire » seront arrêtés et enfermés à la prison de Furgole1. Par quelques ruses elle ravitaillera plusieurs fois les prisonniers.

Au printemps 1942 elle rencontre le Dr Albert GUERISSE2 alias « Pat O’Leary » et en juin 1942 sous le nom de « Françoise » elle travaille pour ce réseau.

Elle installe son PC chez elle, rue Paul Mériel à Toulouse pour gérer, recueillir et transférer des aviateurs alliés ou évadés. Elle assure l’hébergement, le camouflage et le convoyage des aviateurs qu’elle confie aux passeurs.

En Novembre 192 les allemands viennent occuper la zone Sud compliquant ainsi ses activités.

Mars 1943 le réseau est démantelé suite à une dénonciation. Pat O’Leary est arrêté dans un bar toulousain (voir  /13). Françoise ayant perdu ses camarades combattants se retire à Cahors sa ville natale, tout en ayant toutefois récupéré les papiers compromettants du réseau.

Elle revient ensuite chez elle, à Toulouse

Le « War Office » croyant la filière d’évasion hors service arrête tous les financements. Françoise part en Suisse rencontrer l’ambassadeur d’Angleterre pour l’informer de la situation et lui dire qu’elle peut reconstituer le réseau sous le nom de « réseau Françoise » qui comprendra plus tard environ 200 membres.

Les anglais vont lui redonner les moyens nécessaires. Mais c’est « l’oncle François » le vice-consul de Grande Bretagne qui lui communiquera finances et divers renseignements (lieux de récupération des combattants filières à utiliser, etc..).

Françoise devinant qu’elle est surveillée se cache dans les caves, les greniers, utilisant divers déguisements (veuve, paysanne, mendiante..) pour amener ses « colis3 » à la gare Matabiau de Toulouse ou  directement en Espagne.

Quelquefois elle ira au-delà de ses prérogatives en utilisant les filières d’évasion réservées aux alliés pour y faire passer des résistants français. Ils seront quelques 700 à franchir ainsi les Pyrénées

C’est une des seules femmes à avoir dirigé un réseau de résistants, et ce jusqu’à la libération de Toulouse le 19 août 1944.

 Essentiellement tournée vers l’apprentissage des jeunes filles. Elle va créer un centre d’apprentissage route d’Espagne à Toulouse en 1956, qui deviendra ensuite le Lycée Françoise (en partie détruit suite à l’explosion de l’usine AZF en Septembre 2001) maintenant situé à Tournefeuille commune voisine.

Marie Louise DISSARD dite « Françoise » décèdera en 1957 seule et infirme.

Le 17 Mai 1962, le général de Gaulle dévoilera une plaque en son honneur sur sa maison natale, 4 rue du Maréchal Foch à Cahors.

Le 16 Avril 2011 Pierre Cohen maire de Toulouse fera de même mais sur sa boutique 40 rue de la pomme à Toulouse. Une rue porte aussi son nom.

Par elle,

1946 : chevalier de la légion d’honneur, médaille de la résistance, croix de guerre belge, American Medal of Freedom, officier de l’ordre de Léopold II.

1947 : officier honoraire de l’ordre de l’Empire Britannique.   

 

Notes :

1°) prison de Furgoles : anciennement tour des Hauts Murats vestige des remparts romains, située dans le quartier Saint Etienne à Toulouse. Classée MH (monument historique). Utilisée pour interner temporairement les prisonniers lors de la guerre 39/45.

2°) GUERISSE : voir 10/13

3°) colis : aviateurs alliés et autres voulant gagner l’Angleterre.

 

         Françoise avec ses employées

Sources : pages internet. Archives. Documents ou revues spécialisés.

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