Sélectionner une page

French President Emmanuel Macron (R) attends a ceremony commemorating General Charles De Gaulle’s June 1940 appeal for French Resistance against Nazi Germany, at the Mont Valerien National Memorial in Suresnes on the outskirts of Paris on June 18, 2019. / AFP / LUDOVIC MARIN

Appel du 18 Juin 

Ce mardi à 11h, une cérémonie en présence d’Emmanuel Macron a lieu au mont Valérien (Hauts-de-Seine), à l’occasion du 79e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940.

Au lendemain d’un discours du maréchal Pétain annonçant son intention de réclamer aux forces d’invasion allemande un armistice, Charles de Gaulle appelait il y a 79 ans à continuer le combat sur les ondes de la BBC.

Utilisé pour la défense aérienne pendant la Première Guerre Mondiale, où des projecteurs de grande puissance y sont installés pour détecter les avions allemands, le Mont Valérien est devenu le symbole des martyrs de la résistance pendant l’occupation allemande.

Plus de 1000 otages et résistants y ont été fusillés dans une clairière des environs de la forteresse qui le surplombe.

Principal lieu d’exécution des autorités allemandes en France, situé à l’Ouest de la région parisienne, sur les communes de Suresnes, Nanterre et Rueil-Malmaison le Mont Valérien est un lieu qui porte la symbolique très forte de la résistance française pendant la Deuxième guerre mondiale.

En 1960, le Général de Gaulle propose d’y ériger le « Mémorial de la France combattante », près de la clairière des fusillés, comme le détaille le site du Mont Valérien.

Le caveau n°9 reste vide

La forme du monument symbolise le V du mot victoire, et son esplanade du fait plus de 10 000 m2.

Un mur de 150 m de long, en grès rose, est accolé au Mont Valérien. Au milieu de ce mur, une grande croix de Lorraine marque l’entrée de la crypte où reposent les 16 combattants, résistants et déportés. Le caveau n° 9 reste vide, en attendant le dernier Compagnon de la Libération.

Devant la croix de Lorraine brûle une flamme en permanence.

En 2000, un monument comportant l’épitaphe « aux résistants et aux otages fusillés au Mont-Valérien par les troupes nazies 1940-1944 et à tous ceux qui n’ont pas été identifiés » y est ajouté.

Emmanuel Macron a célébré mardi au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine), le 79e anniversaire de l’Appel du 18 juin en compagnie de l’un des quatre des derniers Compagnons de la Libération, Hubert Germain, âgé de 98 ans.

En présence d’anciens combattants et de nombreux enfants, le chef de l’Etat a assisté aux commémorations de l’Appel lancé en 1940 par le général de Gaulle et s’est recueilli dans la crypte aux victimes du nazisme en étant accompagné, pour la première fois, de deux arrières-petits-enfants de combattants de la 2e Guerre mondiale.

Hubert Germain, né en août 1920, est l’un des quatre Compagnons de la Libération encore en vie, sur les 1.038 qui avaient été distingués pour leur engagement au sein de la France libre pendant l’Occupation allemande. Les trois autres sont Daniel Cordier, Pierre Simonet et Edgard Tupët-Thomé.

Il est prévu que le dernier d’entre eux qui décèdera sera inhumé au Mont-Valérien, le principal lieu d’exécution de résistants et d’otages par l’armée allemande durant la Seconde guerre mondiale. Charles de Gaulle y a inauguré en 1960 le Mémorial de la France combattante.

A l’issue de la cérémonie, en présence notamment de la ministre des Armées Florence Parly et de la secrétaire d’Etat aux Anciens combattants Geneviève Darrieussecq, Emmanuel Macron a salué pendant près d’une heure de nombreux anciens combattants, invités et enfants.

AFP

Le fort du Mont Valérien, construit à partir de 1841, est situé à Suresnes, en région parisienne, d’où il domine le Bois de Boulogne. C’est là que les Allemands

fusillèrent, pendant l’occupation, de 1940 à 1944, un millier d’otages et prisonniers. Amenés de l’extérieur en camion pour leur exécution, ils étaient enfermés dans une chapelle désaffectée, puis conduits dans une clairière située à une centaine de mètres en contrebas. Leurs corps étaient ensuite dispersés dans les cimetières de la région parisienne.

Après la fin de la guerre, le 18 juin 1945, le général de Gaulle tient à consacrer lui-même ce haut-lieu au cours d’une cérémonie dédiée à la mémoire des massacrés et fusillés : précédé de deux cents Compagnons de la Libération, le Général pénètre dans le Fort, avec les porteurs de la flamme. Accompagné de l’amiral Thierry d’Argenlieu, il se recueille dans l’ancienne casemate où tant de condamnés ont marché à la mort. Après être ressorti, il se penche sur la vasque de bronze et allume le feu, symbole de la Résistance, qui ne doit pas s’éteindre.

Le Gouvernement Provisoire de la République Française décrète qu’un monument commémoratif de la guerre 1939-1945 sera érigé. Le Mont Valérien apparaît comme l’un des lieux les plus dignes pour l’hommage de la Nation à ses fils. C’est sur l’initiative d’Henri Frenay qu’une grande cérémonie se déroule le 11 novembre 1945. Quinze corps de combattants, dont les dépouilles symbolisent la campagne de 1939-1940, la France Libre, la Résistance et la Déportation, sont déposés, au cours d’une prise d’armes solennelle, à l’Arc de Triomphe puis dans une crypte provisoire au Mont Valérien.

En 1952, un seizième corps, celui d’un Français résistant d’Indochine tué par les Japonais, les y rejoint (voir la liste des seize Morts pour la France du Mont-Valérien).

Chaque année, le 18 juin, une cérémonie au rite immuable sera organisée sous l’égide de la Chancellerie de l’Ordre de la Libération, en présence du général de Gaulle.

Le Mémorial de la France Combattante

Devenu Président de la République, le général de Gaulle décide de concrétiser la volonté de la Nation, exprimée au lendemain de la Libération, en faisant édifier, au Mont Valérien, le Mémorial de la France Combattante Le monument, érigé près de la clairière des Fusillés, sur une esplanade de plus de 10 000 m2, présente seize haut-reliefs en bronze, œuvres de sculpteurs différents, qui rappellent, par des allégories, l’héroïsme des combattants. Au centre, figure une croix de Lorraine de 12 m de haut devant laquelle brûle une flamme permanente, sur un parvis d’airain. Sous la croix s’ouvrent deux portes en bronze : l’une débouche sur l’escalier qui mène au parcours du souvenir, l’autre donne accès à la crypte funéraire, creusée dans la roche.

Le Mémorial est inauguré, le 18 juin 1960, par le Président de la République. La veille, dans la nuit, lors d’une imposante cérémonie, les cercueils des seize combattants ont été transférés dans la crypte. Les corps, ensevelis dans des caveaux creusés dans le sol, entourent une urne contenant les cendres de déportés inconnus. Le caveau n°9 est vide : il est réservé au dernier Compagnon de la Libération.

Aller au contenu principal