Extrait de l’interview de Madame Laure Bonnet Directrice de l’ONaCVG de la Drôme
«   Mais en fait, les cartes de combattants, les titulaires du titre de reconnaissance de la nation, que nous appelons communément le TRN, ça peut être des pupilles de la nation, et pupilles de la nation, c’est de zéro à plus de 100 ans. On l’est tout au long de sa vie, pupilles de la nation. »
Merci Madame de porter ce message. La Drôme est l’un des symboles de la Résistance.
Nous pouvons penser à ces Pupilles de la Nation, Orphelins de guerre enfants de ces héros qui se sont battus jusqu’au sacrifice de leur vie.
Comme bon nombre d’entre nous, ils peuvent méconnaître les droits que leur confèrent ce statut !
Les victimes de guerre sont bien plus nombreuses qu’on ne l’imagine dans la Drôme. Mais beaucoup de bénéficiaires ignorent qu’ils peuvent prétendre à des aides. L’Office national des combattants et Victimes de guerre incite les familles à se manifester.

Christiane Dormois

 

dds © Radio France – Emmanuel Champale

Laure Bonnet, directrice de l’ONAC VG de la Drôme (Office national des combattants et Victimes de guerre) était invitée de France Bleu Drôme Ardèche ce mercredi matin.

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France Bleu Drôme Ardèche – Mardi, vous avez organisé une journée solidarité à Loriol-sur-Drôme pour faire connaître vos missions sociales et vous estimez à plus de 15 000 personnes, le nombre de bénéficiaires potentiels dans le département, qui sont ces gens ?

Nous, nous les appelons les ressortissants. C’est-à-dire, c’est un groupe de personnes, des hommes, des femmes, ça peut être également des enfants qui peuvent être vos voisins. Première chose, ce sont des gens qui sont titulaires de la carte du combattant. Ils le savent, mais parfois ils l’ont oublié. Ils l’ont dans leur porte-monnaie, ils l’ont dans leurs papiers. Des militaires, d’anciens militaires. À l’heure actuelle, beaucoup d’anciens de la guerre d’Algérie, leur veuve. Mais en fait, les cartes de combattants, les titulaires du titre de reconnaissance de la nation, que nous appelons communément le TRN, ça peut être des pupilles de la nation, et pupilles de la nation, c’est de zéro à plus de 100 ans. On l’est tout au long de sa vie, pupilles de la nation. Ça peut être des victimes d’actes de terrorisme, également qui sont donc ressortissants de l’ONAC-VG. Et en fait, toutes ces personnes sont très diverses, sont partout en Drôme. Force est de constater que certains savent qu’ils sont ressortissants de l’OnacVG, qu’ils peuvent se tourner vers ce service public mais beaucoup l’ont oublié, ou alors n’ont jamais eu de difficultés tout au long de leur vie, et tant mieux. Et puis, l’âge avançant commencent à rencontrer des difficultés, notamment financières, et peuvent se tourner vers l’ONAC-VG.

Vous parlez des victimes de terrorisme, d’attentats, ça veut dire que des personnes qui ont pu être touchées directement ou indirectement par l’attaque au couteau de Romans par exemple, ne savent peut-être pas qu’elles peuvent faire appel à vous ?

Exactement, pour l’attentat de Romans (l’attaque du 4 avril 2020 avait fait 2 morts et 5 blessés ndlr), c’est vrai. Au demeurant, ces personnes-là, nous voyons très bien qui elles sont, elles sont prises en charge. Mais il y a également en Drôme, des personnes qui ont été touchées par un attentat, où que ce soit, en France, sur le territoire métropolitain, ou à l’étranger. Nous avons des personnes en Drôme qui ont été victimes, malheureusement, du Bataclan, de Nice, du Bardo, ou d’attentats beaucoup plus loin dans le temps, et même géographiquement, comme à Ouagadougou, en Afrique.

Comment faites- vous pour les repérer ? Elles ne se manifestent pas spontanément ?

Alors si, justement, celles qui se manifestent spontanément, bien sûr nous sommes là, nous les accueillons, nous sommes un service public, mais il y a d’autres personnes, soit qui ne savent pas, soit qui n’osent pas, soit qui ont tellement été submergées d’informations qu’elles ne savent plus qu’elles peuvent s’adresser à l’ONAC tout au long de leur vie.

Pour aller les chercher aujourd’hui, vous faites comment ?

On utilise tous les moyens, les mails auprès des mairies, faire connaître que nous existons, et que ça « tilte ». C’est-à-dire, autour de vous, vous avez un militaire qui est en difficulté, ou un blessé de guerre, quelqu’un qui a de gros problèmes, des addictions, et vous savez qu’il a été militaire, appelez-nous s’il vous plaît, à l’ONAC de la Drôme, comme dans chaque département.

Quelles sont les aides que vous pouvez leur apporter ?

C’est une aide financière, comme ça, rapidement. Mais je crois que la première aide que nous avons, c’est déjà l’accueil, l’écoute au service. Ensuite, oui, cette aide est financière. Nous ne sommes pas des psychologues, il n’y aura pas une prise en charge, ni médicale, ni psychologique. Mais ce seront des aides financières qui peuvent être extrêmement diverses. Donc, venez poser des questions. Bien sûr, c’est sur condition de ressources, mais nous étudions tous les dossiers de manière collégiale.

Quel est le budget aujourd’hui dans la Drôme ?

L’enveloppe à l’heure actuelle est montée à 175.000 euros par an. Et régulièrement, nous nous réunissons en commission et la dernière, nous avons attribué à peu près 50 000 euros.

C’est suffisant ?

Oui, compte tenu du volume des personnes que nous aidons. Mais au demeurant, je pense qu’on est en deçà des besoins de notre société. Alors ça ne veut pas dire que toute personne qui est ressortissante, obligatoirement, va arriver et aura (des aides financières ndlr), mais on est là, c’est la France, c’est la République française, c’est notre nation qui est là pour aider toutes celles et ceux qui ont donné de leur temps, de leur jeunesse, de leur vie, quel que soit leur âge, pour la France.

Hier, (mardi) à l’occasion de la journée solidarité que vous avez organisée, il y a des personnes qui se sont présentées spontanément, et qui peuvent être bénéficiaires, qui ne le savaient pas ?

Oui, ou qui la veille ou l’avant-veille ne savaient pas, et qui ont réalisé. On a vu aussi des personnes qui, généralement, n’osaient pas venir dans des lieux, on va dire publics, des lieux où il y avait certes du monde, mais qui disaient « ce n’est pas pour nous », et on a pu voir arriver des victimes d’actes de terrorisme, par exemple. Pour nous, c’est une belle réussite. Et dans leur parcours à eux, ça veut dire qu’ils peuvent sortir. Et pour nous, de pouvoir les associer dans cette grande famille. Parce que l’ONAC est une famille, déjà en tant qu’institution, c’est vrai, mais c’est une famille aussi sur tous les bénéficiaires de l’ONAC.

  • Pour contacter l’OnacVG située avenue de Romans à Valence : 04.87.15.00.62 ou par courrier électronique, sd26@onacvg.fr
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