Par Stéphanie RAMOS
L’enfant
Monsieur, pourquoi les hommes font-ils la guerre ?
Est-ce qu’ils oublient qu’ils ont des cœurs ?
Est-ce qu’on peut se battre sans colère ?
Et pourquoi les fusils parlent plus fort que les fleurs ?
L’historien
Petit, la guerre est un livre que l’on ouvre
Quand les pages de paix sont déchirées.
C’est un cri dans la nuit, un feu qui recouvre
Les visages d’hier, les mots effacés.
L’enfant
Mais moi, j’ai vu des photos en noir et blanc,
Des enfants comme moi, qui ne souriaient pas.
Est-ce que leurs rêves sont tombés dans le vent ?
Est-ce que la mémoire les retient dans ses bras ?
L’historien
Ils sont là, dans les pierres, dans les noms sur les murs,
Dans les silences lourds des villes bombardées.
Ils sont les témoins d’un monde trop dur,
Mais leur souvenir est une étoile gardée.
L’enfant
Et toi, tu racontes pour qu’on n’oublie pas ?
Tu mets des mots sur les larmes anciennes ?
Tu fais parler les ombres, les pas,
Pour que demain soit moins incertain, moins obscène ?
L’historien
Je suis le veilleur des heures qui saignent,
Le passeur de vérité, le gardien des voix.
Et toi, petit, tu es l’avenir qui enseigne
Que l’amour peut renaître, même après l’effroi.
L’enfant
Alors je promets de ne pas oublier,
De lire tes livres comme on lit des prières.
Et si un jour le monde veut recommencer,
Je lui dirai : « Écoute les enfants, pas les guerres. »
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