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Récit de la rencontre de Néo Verriest avec Madame Odette Nilès le 14 janvier 2023

      Billet adressé par Guy Moquet à Odette

Cette grande résistante est la dernière survivante du camp de Châteaubriant où elle partagea la vie de son amour de jeunesse, Guy Môquet. 

Née en 1922, Odette a fêté ses 100 ans le 27 décembre dernier. Après un court mais intense moment d’échange, Odette m’a remis un magnifique livret réalisé par la famille à l’occasion de son centenaire. Un livret qui relate un siècle d’engagements et de luttes pour des lendemains meilleurs.

Membre des Jeunesses Communistes, Odette entre dans la Résistance dès les premières heures de l’occupation. Outre ses distributions de tracts, renseignements et collages, Odette participe à la manifestation du 14 juillet 1941. Odette est arrêtée un mois après par la Police française, traduite devant une cour martiale, internée à la Petite Roquette. Odette est transférée au camp de Châteaubriant, où elle fait la rencontre d’un certain Guy Môquet. Un amour de jeunesse pour deux jeunes militants de 17 ans qui partageaient la même fougue, la même jeunesse, les mêmes idéaux et la même envie de vivre. Le 21 octobre 1941, Odette voit partir Guy et ses camarades vers la mort, en chantant la Marseillaise et l’Internationale.

Odette est transférée de camps en camps, Aincourt, Gaillon, La Lande, Mérignac, d’où elle s’évade début août 1944 avant de rejoindre les FTP bordelais. De son internement, Odette garde un lien pour la vie avec ses anciennes compagnes de misère, les « Bistouillardes ». Elle rencontre à Bordeaux Maurice Nilès, responsable des FTP du Sud-Ouest, qui devient son mari en 1946. Toute une vie de combats s’ensuit. Présidente de l’Amicale de Châteaubriant jusqu’en 2021, Odette a longtemps témoigné de son passé devant les élèves. Et continue aujourd’hui de transmettre.

Une rencontre permise grâce à sa merveilleuse petite-fille Carine, qui a repris le relais de sa grand-mère pour continuer à témoigner des combats et des espérances des internés de Châteaubriant. Pour que leur voix continue de résonner, continue de nous alerter, pour qu’à jamais, nous tâchions d’être dignes de l’héritage des fusillés de Châteaubriant.

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