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Après les festivités des Journées Nationales, que reste-t-il dans la mémoire collective ?

« Ce discours, ces images d’un Elu entouré du conseil municipal des jeunes, des élèves de l’école militaire d’Aix en Provence, des jeunes sapeurs pompiers volontaires !!!! » lors de la célébration du 8 mai 2019.

 

Le Maire de la commune de Pourrières, Vice Président du conseil Départemental du Var s’est adressé à la population de sa commune, dans un fervent élan patriotique ! Ces regards attentifs, ce sont ceux de nos enfants, de nos petits enfants !

Ils seront nos dignes « passeurs de mémoire »

Les mots choisis par cet Elu honorent l’histoire de notre Patrie et de ses Défenseurs.

J’ai rencontré Sébastien Bourlin cet Elu à qui j’ai présenté notre Fédération cet été , je lui ai dit notre souhait de publier ce discours.

Il a accepté volontiers ce partage, et la publication de ces photographies qui ont reçu les accords requis !

Merci Monsieur de cette magnifique page d’histoire, Merci à vous jeunes élèves et enfants des écoles !

Christiane Dormois

Vice Présidente Nationale FNAPOG

 

Le discours :

8 mai 2019 à Pourrières. La commune a été à la hauteur du nécessaire devoir de mémoire, aidée en cela par la présence de deux sections du lycée militaire d’Aix en Provence et par la présence des autorités civiles et militaires.

Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants,
Messieurs les porte-drapeaux, 
Mesdames, Messieurs les représentants des corps constitués, Gendarmes et Militaires,
Mesdames, Messieurs les élèves du Lycée Militaire,
Mesdames, Messieurs les membres du corps enseignant, 
Mesdames, Messieurs les membres du corps des sapeurs-pompiers, Mesdames et Messieurs Les Jeunes Sapeurs-Pompiers,
Mesdames, Messieurs les membres du C.C.F.F,
Mesdames, Messieurs, les élus du Conseil Municipal, Adjoints et Conseillers, 
Mesdames, Messieurs, les membres du monde associatif,
Mesdames, Messieurs du Conseil Municipal des Jeunes, des bénévoles qui animent le CMJ,
Mes chers concitoyens,
Mes Chers Amis,

Le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied, du Monument aux Morts, un dépôt accompagné d’une minute de silence et de recueillement, cela suffit déjà pour que nous partagions un moment d’émotion et de souvenir.

Mais vous le savez, la tradition républicaine veut qu’en ces circonstances, je prononce, comme le font mes collègues dans toutes les communes, un discours officiel en tant que Maire.
Je le fais donc aujourd’hui une nouvelle fois, la 19 -ème depuis 2001, avec une émotion particulière.

Au demeurant, si la tradition républicaine l’exige, je le fais surtout parce que j’ai toujours pensé profondément que pas une occasion ne doit être manquée de dire et de répéter un certain nombre de vérités relatives à la mémoire des victimes des guerres en général et, bien sûr, de la seconde guerre mondiale aujourd’hui en particulier.

En effet, la célébration de la victoire du 8 mai 1945 n’est pas seulement l’affaire des anciens combattants, des élus et des corps constitués. Elle est fondamentalement l’affaire de tous les citoyens de notre pays et, pour nous, l’affaire de tous les pourriérois et de de toutes celles et ceux qui se sont joints à nous aujourd’hui.

Que célébrons-nous, une nouvelle fois aujourd’hui ? Nous célébrons la fin d’une terrible guerre, une victoire, la mémoire des victimes et le début d’un nouvel espoir.

La fin d’une guerre d’abord dont je pense qu’il n’est pas inutile de rappeler qu’elle fût probablement la plus inhumaine de l’Histoire si tant est qu’il y ait des degrés dans l’horreur. Elle fut, en tout cas, la plus meurtrière. Il n’est pas non plus inutile de rappeler qu’elle fût le combat de la liberté contre l’oppression, de la Démocratie contre le totalitarisme, de l’Humanité contre l’horreur démoniaque.

Le 08 mai 1945, c’est l’issu de cinq ans de ce combat qui se terminait par la victoire du camp des Démocraties contre celui des tyrans et de leurs bourreaux.

On me dira peut-être que c’est une vérité tellement évidente que personne ne peut l’ignorer, mais vous savez qu’il est souvent utile de répéter des vérités même évidentes.

Nous célébrons donc en 2019, une nouvelle fois, cette victoire, la victoire des alliés, la victoire de la France, Oui la victoire de la France, La victoire de la seule vraie France, celle qu’incarnait le Général de Gaulle et les femmes et les hommes de la Résistance, la victoire de la France qui refusa de se coucher devant la force brutale et qui refusa de collaborer avec l’ennemi. Cela aussi, il faut le répéter.

Ces combattants ont droit à notre fidélité dans la mémoire. Et delà de ces combattants français, nous célébrons aussi la victoire de tous les peuples assemblés et de tous les pays coalisés qui n’ont eu qu’un seul but : la Liberté.

74 ans après, en ce 8 mai 2019, nous célébrons la mémoire de ces innombrables femmes et hommes de France et des pays alliés, victimes et acteurs de cette terrible guerre. Si, en effet, le 8 mai est la commémoration d’une victoire, cette date ne sera jamais complètement ni uniquement une fête car nous ne pourrons jamais oublier celles et ceux qui ne virent pas ce jour tant attendu après avoir contribué à le préparer.

Pour autant, le 8 mai, 74 ans après, nous célébrons aussi le début d’un Espoir.

Ne l’oublions jamais : les femmes et les hommes qui voyaient le 8 mai 1945 la victoire des alliés ou qui, hélas, étaient morts pour elle, voulaient aussi un monde différent, un monde plus juste, un monde plus libre, un monde plus humain.

Nous sommes réunis pour commémorer la Victoire. Une victoire sur la barbarie qui, en Europe, sonna le glas des idéologies d’exclusion. Nous aimons nous en souvenir car depuis ce jour, une paix durable s’est installée.
Une paix que nos démocraties ont jusqu’à  aujourd’hui réussi à préserver, malgré des actes racistes et antisémites qui émergent dans certains pays, ou au sein de certains pays, dont le nôtre. La paix jusqu’à quand ?

Comme hier, aujourd’hui encore à travers des idéologies obscurantistes, des voix se lèvent ici ou là qui appellent à la haine et au rejet de l’autre. Elles portent en elles la guerre comme la nuée porte l’orage.

L’union des démocraties européennes construite dans l’immédiat après-guerre, malgré ses défauts, nous protège contre la tentation du repli nationaliste et du retour de la peste brune et la haine de l’autre.

Le 8 mai 1945 fut une paix chèrement conquise sur les forces du nationalisme, du mensonge, du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie, de la xénophobie.

Ces forces furent terrassées au prix de cinq ans d’un conflit atroce qui ensanglanta l’Europe puis le monde.

Un conflit qui prit fin à Reims en Champagne, au quartier général du Commandant en chef des forces Alliées, le général Eisenhower. Celui-là même qui deviendra le 34ème Président des Etats-Unis, en 1953.

Si les forces de la résistance, de l’intelligence et de l’humanisme ont vaincu l’obscurantisme, c’est au terme d’une longue lutte et au prix d’immenses sacrifices.

Les ravages de cette idéologie ont débuté très en amont. Dès 1933 en Allemagne, on ouvre des camps de concentration, celui de Dachau en tout premier. On y enferme des opposants, des juifs, des Tziganes, des homosexuels, des errants, des a-sociaux.
La peste brune se répand inexorablement, partout, dans les institutions comme dans les esprits, en Allemagne mais aussi ailleurs ici même en France où la collaboration et le gouvernement de Vichy se rendront complices des crimes nazis.

Ce qu’on nomme « le renouveau nationaliste » fleurit à Berlin, et prospère à partir de la crise économique de 1929.

Mais ce mouvement pour éclore, se répandre et s’épanouir a besoin de la puissance économique, de la complicité de grands groupes industriels, de banques, des journaux et de la radio. Progressivement, en Allemagne, ils se rallient à Hitler et au nazisme.

Certains industriels, certains banquiers, certains grands propriétaires terriens, ceux qui font partie de ce qu’on nomme alors le « club des Messieurs », deviennent les complices puis les meilleurs relais de la vulgaire et grossière propagande nazie.
Mais il y eut surtout la volonté politique d’un homme, Hitler, et de son gouvernement, d’installer une idéologie nationaliste totalitaire et de régner sans partage sur tous les secteurs de la vie publique et tous les domaines de la vie citoyenne.

Mais pour mettre en mouvement la société allemande, il fallut avoir recours à la stratégie bien classique du bouc-émissaire.
Ce furent les juifs, accusés d’être à l’origine de tous les maux ou accusés simplement d’être juifs.

Résultat : 6 millions d’entre eux, innocents de tout crime, hommes, femmes, enfants, furent exterminés industriellement, méthodiquement, sans pitié, dans des chambres à gaz, perpétuant ainsi sans doute l’un des pires crimes de l’histoire de l’humanité.

Un génocide d’une ampleur sans précédent, commis au nom de la soi-disant supériorité de la « race aryenne ».

Ces exécutions de masse, en ont aussi été victimes les tsiganes, les homosexuels, les personnes handicapées, les opposants politiques, notamment communistes. Elles ont fait des dizaines de millions de morts.

Avec les combattants, on estime le nombre de morts durant la seconde guerre mondiale à quelque 60 millions, ce qui fait de ce conflit le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité.

Il faut ici souligner le rôle que joua l’armée soviétique, qui au prix de la perte de 800 000 des siens, mit fin, lors de la bataille de Stalingrad en 1943, au mythe de l’invincibilité de l’armée allemande et permis aux Alliés de débarquer en Afrique et de préparer leur offensive sur le front ouest.

La victoire de Stalingrad poussa aussi les Résistants allemands à des actes spectaculaires à partir du printemps 1943, comme les lâchers publics de tracts par le groupe d’étudiants La Rose Blanche – ils furent guillotinés – ou la préparation des premiers attentats contre Hitler.

Les actes de résistance, en Allemagne et en France s’opéraient dans le contexte d’une société ou personne n’était à l’abri de la délation et de l’arrestation, dans une atmosphère de spoliations.

Ces crimes ont meurtri pour toujours des familles, des associations citoyennes, des syndicats, des mouvements de partisans, des mouvements de la Résistance et marqués le sol de l’Europe et ses innombrables maquis.

La terre s’en souvient encore en Pologne, en Grèce, en France. Partout où des citoyens dignes et braves se sont battus.

Partout où se sont levés des hommes et de femmes qui entendaient simplement rester des hommes et des femmes et qui ont décidé au péril de leur vie que le nazisme ne passerait pas, que ça ne pouvait pas être l’avenir de l’Europe et de leurs enfants, notre avenir, partout on se souvient d’eux.

C’est à eux, derniers témoins ou disparus à jamais, civils et militaires, combattants à mains nues ou en armes, que nous rendons hommage en ce jour où nous commémorons la paix retrouvée.
Grâce à eux, au sacrifice de leur vie, aujourd’hui nous vivons libres mais restons vigilants.

Loin de disparaître, le fanatisme, le racisme, la xénophobie ne cessent de ressurgir à travers un monde agité par des passions nationalistes, extrémistes, et des désordres économiques. Et notre Belle Europe est loin d’être épargnée. Jamais il n’a été autant indispensable de rappeler notre passé qui peut sembler lointain aux générations nouvelles.

Malgré le temps qui passe et les mémoires qui s’éteignent, nous avons le devoir de rappeler les leçons de notre histoire qui appellent aujourd’hui à la lucidité et à la vigilance.

Refusons d’emprunter ce sentier morbide. Tirons les leçons de l’Histoire.

VIVE LA PAIX.
VIVE LA LIBERTE.
VIVE LA REPUBLIQUE.
et VIVE LA FRANCE !

 

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