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                                                                          Yvonne BASEDEN 1 les femmes dans la résistance (4/13)

Née à Paris en 1922 de père anglais et de mère française elle arrive avec sa famille à Londres à l’âge de 15 ans, laquelle famille avait parcouru toute l’Europe.

Elle étudie à l’école Saint Mary’s de Tottenham en 1938, cueille même des pommes pendant les vacances.

Elle a 18 ans lorsqu’elle entend l’appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940 ; elle postule pour entrer dans « la France libre » mais c’est un refus car son père2 est Anglais. Qu’à cela ne tienne elle s’engage dans les WAAF3 le 4 Septembre comme secrétaire, employée de bureau.

Les échelons sont rapidement gravis les uns après les autres et elle devient ASF (assistante section officer) soit sous-lieutenant en décembre 1941 puis officier (LT) en Octobre 1942.

Parlant, outre le Français, l’anglais bien sûr mais aussi  quelque peu l’allemand elle sera affectée au service de renseignement de la RAF pour interroger les aviateurs ou marins allemands prisonniers.

Le 24 Mai 1943, recrutée par Selwin JEPSON responsable de la section française au SOE (direction des opérations spéciales) alias « Odette », elle sera formée à Thame Park comme opératrice radio et autres activités nécessaires pour mener à bien les missions qui lui seront confiées. Le SOE soutient les différents réseaux de résistance mais les femmes n’y seront admises qu’en 1942.

Dans la nuit du 17 au 18 Mars 1944 partie du terrain d’aviation de Tempsford près de Sandy (70 km au nord de Londres) elle est parachutée dans les Landes à HERRÉ ( à 40 km à l’ouest de Mont de Marsan).

                                                       

Elle est chargée de la mission « SCHOLAR » avec Gonzague de Saint Geniès, alias « Lucien » dans le Jura. Coordination des maquis, répartition des armes parachutées par la RAF, ses fonctions d’opératrice radio lui seront nécessaires à DÔLE, notamment pour les contacts radios des 36 avions engagés pour « ZEBRA ».

La réussite de l’opération « zébra », parachutage à Lays sur le Doubs de 43 conteneurs et leur récupération, est fêtée le 26 juin 1944 par le réseau « SCHOMAR » dans une fromagerie « la maison GRAFF », appelée la maison des orphelins.

Hélas un maquisard chargé du transport du matériel radio est arrêté à un barrage. Croyant ses amis partis il révèle l’adresse où vont se précipiter les Feldgendarmes pour découvrir une salle où se trouve une table dressée avec 9 couverts mais sans convives.

Un bruit venant du grenier alerte un policier qui y tire une rafale de mitraillette, du sang coule depuis ce plafond. Lucien y est blessé mortellement (ou s’empoisonne avec capsule de cyanure). Les feldgendarmes vont ainsi arrêter presque tous les membres du réseau qui étaient avec des gens du pays, sauf Fréderic Mayor le gardien caché dans la cave.

Yvonne BASEDEN qui participait à cette réjouissance est aussi arrêtée, ses papiers « faux » la dèsigne comme « Jeanne BERNIER », sténo-dactylo. Elle dit ne rien comprendre à ce qui se passe et qu’elle est là pour aider.

Elle sera emprisonnée à SARREBRUCK le 25 Août 1944 (jour de la libération de Paris) puis déportée à RAVENSBRÜCK le 4 Septembre 1944, elle a 23 ans. Pendant de longs mois elle ne révélera ni son véritable nom, ni ceux du réseau.

Les allemands n’ont jamais su que j’étais un agent, disait-elle d’autant que d’autres personnes ne faisant pas partie du réseau ont été arrêtées en même temps. Elle n’avait aucun papier sur elle ce qui lui a certainement sauvé la vie, mais pas l’emprisonnement.

Elle survivra à l’épreuve des camps, aux interrogatoires, à la torture. Au printemps 1945, le 25 Avril elle sera remise à la Croix Rouge Suédoise [en vertu d’un accord entre Himmler et Folke Bernadotte,  diplomate suédois, vice-président de la Croix Rouge pour la libération de prisonniers (15 000)] afin de repartir dans un sanatorium  de Grande Bretagne pour 9 mois.

Après la guerre elle sera invitée à la BBC pour différentes émissions. Elle se marie et part en Rodhésie avec son mari qui sert dans le service colonial.

Elle décède le 28 Octobre 2017 à l’âge de 95 ans.

 

Distinctions :   Commandeur de la Légion d’Honneur.

                        Croix de guerre 39/45

 

 

Notes :

 1°)  son vrai nom : Yvonne Jeanne Thérèse de Vibraye Baseden.

2 °) Clifford Baseden, pilote du RFC (Royal Flying Corps) de la 1 ére guerre mondiale fit un atterrissage forcé près du chateau de Frescines (proche de Blois). Invité à diner par le Vicomte Ludovic Hurault de Vibraye (général de cavalerie en retraite) il fait la connaissance d’Antoinette, ambulancière, qu’il épouse par la suite.

3°) WAAF :  Women’s Auxilary  Air  Force

 

 Sources : internet (doc français , anglais) ,revue spécialisée.

 

                                   

Stèle à la mémoire des résistants

                                                                                             

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