11 Novembre 1918

                                                                              11/11 /1918 /11 heures.

Dans tout le pays, la France, les cloches des églises retentissent allègrement (même Big Ben à Londres), tandis que sur le front les clairons français se font entendre en sonnant le cessez le feu tant du côté Français que du côté Allemand (avec les « bugles » clairons allemands).

Le 7 Novembre déjà le caporal Pierre Sellier de  Beaucourt (territoire de Belfort) avait sonné un 1 er cessez le feu à La Capelle à 20 h 30 de même que son adversaire allemand Arthur ZOBROWSKI mais un peu avant.

Ce moment tant attendu depuis 4 ans est enfin arrivé, les combattants des deux bords se voient, se dévisagent mais ne se tirent pas dessus, ne s’entretuent pas.

C’est l’ARMISTICE. à de « arma » arme et « statio » immobilité.             

Les combats cessent, c’est la der des-der ! ! !     (hélas 20 ans après ? )

Comment en en est-on arrivé là ?

En juillet 1918 les allemands ont raté leur contre-offensive et réalisent qu’ils ne pourront vaincre.

Pourquoi ?  Les Anglais et les Français se voient renforcés par 2 à 3 millions d’hommes des troupes américaines. Les 500 tanks français, résistant aux tirs allemands, vont enfoncer les lignes allemandes vers Villers Cotterêts et faire reculer les « Feldgrau ».

Du 28 septembre au 1 er Octobre 2018 beaucoup de discussions et d’échanges se font entre les divers responsables allemands.

De fait le 3 Novembre l’empereur Guillaume II nomme le prince Max De BADE, un député socialiste centriste, au poste de Chancelier, afin qu’il négocie des conditions de paix convenables. Conditions de fin des combats déjà demandées dès le 4 Octobre.

 Le 9 au matin Max de Bade appelle Guillaume II et lui suggère d’abdiquer afin de sauver l’Allemagne du désastre mais aussi du désordre naissant dans la population civile, déjà révoltée depuis quelque temps.

Celui qui va négocier l’armistice sera Mathias ERZBERGER,  député catholique centriste. Un civil puisque les militaires n’ont pas assumé, voulant éviter la responsabilité de la défaite. Il sera ministre sans portefeuille du gouvernement du socialiste SCHEIDEMAN et assassiné le 26 Août 1921 à Bad Griesbach, une ville du S/O de l’Allemagne.

En France, Raymond POINCARÉ, le président de la République et le général Philippe PETAIN débattent du contenu du traité d’’armistice, allant jusqu’à évoquer l’expulsion des Allemands de la Belgique puis l’occupation de  l’Allemagne, pour montrer au peuple allemand que son armée avait été battue.

Mais le Maréchal Ferdinand FOCH, commandant des forces alliées, et Georges Clémenceau chef du gouvernement veulent quant à eux en finir rapidement conscients que l’armée Française, fatiguée et démoralisée, ne peut aller plus loin.

La 1 ère rencontre a lieu le 8 novembre. Les plénipotentiaires allemands sont pressés, leur pays est en proie à une crise politique. Les alliés leur donnent 3 jours pour réfléchir aux propositions.

Le 9 novembre le Kaiser Guillaume II abdique et s’enfuit au Pays Bas. Quelques heures plus tard la République Allemande sera proclamée, avec à sa tête Friedrich EBERT. Ce dernier demande à son représentant à Rethondes de signer rapidement.

Ce sera chose faite à 5 h 15 le 11 Novembre 1918 dans le wagon du général FOCH implanté au carrefour de Rethondes dans la forêt de Compiègne (Oise).

Le Général WEGAND major général des Armées lit chaque article du texte (13 pages et 34 clauses).

Les signataires seront le maréchal FOCH et ERZBERGER.

Les allemands sont soumis à des conditions non négociables :

          1°) livrer les armes (5 000 canons, 25 000 mitrailleuses), munitions, avions (1 700) et sur demande des Anglais la totalité de leur flotte. Sans oublier évidemment le rapatriement des prisonniers.

          2°) ils ont un délai de 15 jours pour évacuer la France, la Belgique et le Luxembourg et un autre de 30 jours pour nous rendre l’Alsace et la Lorraine et quitter la rive gauche du Rhin, donc en Allemagne.

Cet armistice est valable 36 jours et sera reconduit 3 fois jusqu’à la date du 28 Juin 1919, date de la signature, dans la galerie des glaces de Versailles, du traité de Paix.

Ce sont des civils qui ont fait la démarche pour obtenir l’armistice ce qui fait que les militaires ne se verront pas attribuer la défaite.

: HINDERBURG et  LUDENDORFF 

 

Quelque temps après les généraux Von HINDENBURG et LUDENDORFF (eux, qui sachant la guerre perdue et ne voulant pas en porter la responsabilité ont convaincu l’empereur à redonner le pouvoir aux civils) estiment que la défaite est due à « un coup de poignard dans le dos », donné par la classe politique, les bourgeois et les aristocrates tel un sabordage. Ces déclarations auront un impact sur le peuple allemand humilié et ce sera la naissance des partis ultra nationalistes puis « nazi ».

Bilan approximatif des 4 ans 3mois et 12 jours de guerre :

  • 9 millions de morts
  • 20 millions de blessés, invalides et mutilés
  • 8 millions de civils.
  • 70 millions d’hommes mobilisés
  • 1 milliard d’obus utilisé.

 

Mais au matin du 11 novembre on se bat encore, il y aura 96 morts et 200 blessés notamment à Vrigne sur Meuse, où Augustin TREBUCHON (voir article  du 5 janvier 2019 « à 1/4 d’heure près…..), agent de liaison, sera le dernier poilu mort au combat tué d’une dernière balle « de guerre ».

D’ailleurs les soldats tués ce 11 Novembre, il y en aura 11 000, le seront déclarés pour le 10.

 

Remarques :

             1°) en réalité 3 autres armistices ont eu lieu, mais qui ne nous concernaient pas directement :

                            —    Le 29 Septembre avec la Bulgarie, signé à Thessalonique (Grèce).

                               —     Le 30 Octobre avec l’empire Ottoman signé à MOURROS (port grec)

                                    —    Le 3 Novembre avec l’Autriche Hongrie signé à la villa Giusti près de Padoue  (Italie)

 

             2°) le wagon de Rethondes n’existe plus. En 1940 Hitler revanchard l’utilise pour signer la défaite française de 1940 au même endroit. Puis le fait acheminer à Berlin pour y être exposé (un trophée pour lui). Et en 1945 il ordonnera aux SS de l’incendier.

             3°) le 11 novembre est un jour férié depuis la loi du 24 Octobre 1922.   

 

             4°) le caporal SELLIER refusa de vendre son clairon aux américains.

 

       

 

Sources : revues spécialisées, pages internet pour l’essentiel.

 

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