Ces sites classés à l’Unesco se composent de six articles séparées sur le site..

jeudi 21septembre 2023

Région/Lorraine

GRAND EST

26 sites lorrains de la Grande Guerre classés à l’Unesco

                                                Lea Boschiero et Philippe Marque

La nécropole de Douaumont, dans la Meuse, fait évidemment partie de cette inscription à

l‘Unesco. Photo Frederic Mercenier

L’Unesco a entériné ce mercredi 20 septembre à Riyad (Arabie Saoudite) l’inscription de 139 sites funéraires et mémoriels français et belges de la Première Guerre mondiale au patrimoine mondial. Parmi eux, 26 se situent en Lorraine. Ce qui devrait engendrer pour eux d’importantes retombées touristiques.

Jusque-là, pas grand monde ne les connaissait et ne les fréquentait. La nécropole nationale française du Trottoir dans la Meuse ou de la Fontenelle dons les Vosges, le cimetière militaire allemand de Pierrepont en Meurthe et Moselle ou le cimetière national français des prisonnier de guerre de Sarrebourg, pour ne citer qu’eux, s’apprêtent à changer de dimension.

Depuis ce mercredi 20 septembre, ils sont inscrits au patrimoine universel de l’Unesco, parmi 139 sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre Mondiale, situés en France et en Belgique. Les deux pays en avaient fait la demande en 2011. Le dossier a connu une issue favorable douze années plus tard. La nouvelle est tombée de Riyad (Arabie Saoudite}, où se réunissait le comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

Serge Barcellini, à la tête du Souvenir français et vice-président de l’association « paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre », s’y trouvait. « En nous battant pour 14-18, nous nous sommes battus pour tous les sites de mémoire », résume par téléphone celui qui a « fait voter le dossier Unesco au conseil général de la Meuse » en 2009, alors qu’il était directeur de la Mission Histoire du Département de la Meuse.

•     << Nous avons pu compter sur le soutien de 18 pays >>

Deux ans plus tard, ii créait avec Marie–Madeleine Damien l’association qui a mené le dossier jusqu’au bout.

Il en dévoile les coulisses : « Il a fallu imaginer un nouveau thème autour de la mémoire à l’Unesco. Nous avons pu compter sur le soutien de 18 pays, essentiellement d’Asie et d’Afrique et de seulement deux pays européens : l’Italie et la Belgique. C’est d’ailleurs la Belgique qui portait le dossier car la France avait trop de dossiers à l’Unesco »Ils sont 43 en Belgique et les 96 restants dons 14 départements français allant du Nord à l’Alsace. On en comptabilise 26 en Lorraine : 12 dans la Meuse, 7 en Moselle, 4 en Meurthe-et-Moselle et 3 dans les Vosges. Composant ensemble un « bien en série », ils correspondent à des cimetières et mémoriaux construits par les Nations belligérantes sur les champs de bataille. Incarnant l’horreur de cette guerre qui fit 10 millions de morts issus de 130 pays. Un caractère mondial qui ressort dans ce classement, comme en témoigne la présence d’un cimetière polonais à Aubérive (Marne), d’un cimetière russe à Saint Hilaire-Le-Grand (Marne) ou encore du plus grand cimetière chinois de France à Noyelles-sur-Mer (Somme).

<< Plaidoyer pour la Paix >>

« A l’heure ou la guerre est revenue aux portes de l’Europe, ou des destructions patrimoniales majeures sont perpétrées par les forces russes en Ukraine, ces lieux du souvenir incarnent plus que jamais un plaidoyer pour la paix, le dialogue et la culture », s’est réjoui Rima Abdul-Malak, le ministre de la Culture.

Pour ces sites, les retombées touristiques pourraient être conséquentes. Un classement au Patrimoine mondial de l’Unesco offre une fréquentation supérieure de l’ordre de 30 %. « C’est incontestablement un plus. Mais il y a aussi des obligations. La première d’entre elles sera d’avoir une coordination globale, une politique cohérente et pédagogique des champs de Bataille et des nécropoles », souligne Serge Barcellini. Une manière de rappeler que ce classement Unesco n’est finalement « que le commencement ».