Bob Maloubier
Agent secret au service de Churchill pour la France
Robert Maloubier naît le 2 février 1923 à Neuilly-sur-Seine.
Il est le fils d’Eugène Maloubier, natif de Paris, engagé en 1914 pendant la Première Guerre mondiale et affecté à l’état-major du général Haig, commandant du Corps expéditionnaire britannique, comme interprète, et d’Henriette, une Franc-Comtoise, née en 1880. Il a un frère aîné, Jacques, né en 1920. Ses parents, professeurs aux États-Unis, quittent ce pays en 1920 et débarquent au Havre.
Il fait ses études au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, où il est membre de l’équipe de natation du Racing Club de France où on l’appelle Bob.
En mai 1940, alors qu’il prépare son baccalauréat, les troupes allemandes déferlent sur la France ; en raison des événements « les épreuves du baccalauréat sont reportées à une date ultérieure ». En juin, il quitte Paris avant l’arrivée des envahisseurs. Décidant de rejoindre le général De Gaulle, il essaye de partir par Bordeaux puis par Saint-Jean-de-Luz et enfin par Marseille mais il échoue à chaque fois. En décembre, il regagne Paris pour embrasser ses parents une dernière fois. Il revient à Marseille avec un crochet par Royat où il rencontre le colonel Émile Bonotaux, qui lui conseille d’aller en Afrique plutôt qu’en Angleterre.
C’est ce qu’il fait et s’embarque pour l’Afrique du Nord restée fidèle au Maréchal. Il arrive à Bizerte en Tunisie où ses velléités gaullistes lui valent quelques semaines de prison dorée. « On était bien nourri, face à la mer, les arpions en éventail, c’était cocagne ».
Il s’enrôle dans l’aviation de l’armée d’Armistice, résolu, dès son premier lâcher seul aux commandes d’un avion, à mettre le cap sur Gibraltar ou Malte. Il est affecté à la garde de la base aérienne de Bizerte, en Tunisie.
Le 8 novembre, la base est encerclée par les Allemands. Bob Maloubier et son ami Henri Silhol partent à vélo où Ils y rejoignent des soldats britanniques débarqués depuis peu (opération Torch). Après l’assassinat de Darlan par leur ami Fernand Bonnier de La Chapelle, ils sont recrutés comme agents secrets du SOE par ←←Jacques Vaillant de Guélis une sorte de major Thomson.
Un peu plus tard, Maloubier arrive à Alger, direction cap de Matifou, ou se trouve le SD « spécial détachement » de sa Majesté, l’antichambre du SOE, ce nid d’espions spécialement créé par Churchill →→ en 1940 pour embraser l’Europe allemande.
C’est là qu’il apprend les rudiments du métier : tir au revolver, maniement des explosifs, combat à main nues etc…
Puis en février. Il est brièvement interrogé par le MI5 à Patriotic School et emmené à Orchard Court où les membres dirigeants et les officiers traitants de la section F rencontrent les agents opérationnels.
En mars. Il est inscrit à la session d’entraînement en compagnie de Pierre Raynaud et d’Henri Silhol. Tous trois se joignent à une vingtaine de stagiaires, dont Diana Rowden, Éliane Plewman et Éric Cauchi : maniement des armes et des explosifs, liaisons radio, actions de commandos (Wanborough Manor) ; sécurité (New Forest) ; parachute (cinq sauts, dont un de nuit, à Ringway).
En août, dans la nuit du 15 au 16, il est parachuté en France, à la périphérie de Louviers. Il atterrit, à minuit passé, dans un champ de blé. Au pied d’un pommier où patiente un homme « jeune, plutôt petit, aux lèvres bien ourlées, au regard gris pétillant d’intelligence et d’humour ». C’est Philippe Liewer, qui sera son « boss », le chef du réseau SALESMAN. Maloubier vient remplacer Gabriel Chartrand comme saboteur du réseau.
Après la guerre, il rejoint en tant qu’officier de renseignement le SDECE.
Il participe à la création des premières unités de nageurs de combat.
A son départ de l’armée, il travaille en Afrique pour des compagnies pétrolières. Personnage essentiel de la « Françafrique » dans les années 1960, il met sur pied et dirige la garde présidentielle du Gabon et contribue à imposer Omar Bongo à la tête du régime en 1967.
Ses distinctions ↓ ↓ :
L’union nationales des parachutistes lui rend les honneurs lors de ses obsèques à l’église des invalides et un extrait de l’éloge funèbre par le patron des services secrets français :
« —Vous êtes à l’origine d’opérations secrètes de premier plan et la nation ignore encore aujourd’hui ce que vos nageurs ont fait pour elle— ».
Un boulevard de la ville de Limoges (Haute-Vienne) porte le nom de Boulevard Robert Maloubier, en hommage à son action avec le maquis limousin. Il a été inauguré le 21 août 2015.
Une plaque commémorative lui rend hommage au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Dévoilée le 29 septembre 2017, elle est fixée dans le parloir du lycée, afin d’honorer la mémoire de cet ancien élève.
Réalisé avec mes documents et internet.
Serge Clay
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