La butte des fusillés de la Maltière.
A l’origine un stand de tir construit en 1937 par l’armée française, à Saint-Jacques-de la-Lande (Ille et Vilaine) au Sud-Ouest de Rennes.
18 juin 1940, la Wehrmacht arrive à Rennes, prend possession de cet ouvrage mais aussi des bâtiments et casernes militaires et s’installe dans la commune.
Qu’ont-ils fait de ce lieu les occupants ?
Un lieu d’exécution tout simplement, le mot est faible.
Le 1er exécuté sera un rennais, Marcel BROSSIER, le 17 juillet 1942 pour motif : coupure de câble téléphonique.
Le 2 ème est Roger BARBE de Lannion le 4 octobre.
S’en suivirent 75 autres cas de résistants d’Ille et Vilaine, du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan.
Le fait le plus marquant fut le procès de 7 jours commencé le 15 décembre. Trente résistants, dont 2 femmes, du groupe « organisation spéciale » pro communiste âgés de 16 à 45 ans furent jugés par le tribunal FK 7481 de Rennes, composé de 4 avocats dont 3 français et 1 allemand auxquels était adjoint un professeur d’allemand en tant qu’interprète Emile MORICE2.
Vingt cinq d’entre eux, dont 18 rennais, furent condamnés à mort le 22 décembre suivant pour sabotages, attentats, détention d’armes et d’explosifs. Du 22 mars au 22 juin 1942 ils réalisèrent une douzaine d’opérations.
Ils seront amenés par 2 camions, ils chantaient la marseillaise ou l’internationale. Ils sont exécutés le 30 décembre 1942 de 9 h 20 à 10 h 12 par groupe de 3 ou 4. Puis mis ou plutôt jetés dans une fosse commune au cimetière de Saint-Jacques. Les obsèques officielles eurent lieu le 27 janvier1945.
Les 25 condamnés ont pour nom, dans l’ordre d’apparition ou plutôt de disparition : Jean BRAS, Léo JAFFRE, Pierre L’HOTELLIER, Yves DENIEL, Ernest MORAUX, Louis MORAUX, Henri DERO, Jean BELLIARD, Albert DENIEL, Albert MARTIN, René NOBILET, Georges RIANDIERE, Henri BOUGEARD, René HIREL, Albert GERARD, Victor FORTIN, Joseph VAILLANT, Yves LE BITOUS, Maurice LEOST, Jean JAFFRES, Joseph BOUSSIN, Albert DESHOMMES, Maurice FOURRIER, Pierre LANGLAIS et Edouard HERVE. Beaucoup d’entre eux étaient employés à la SNCF.
Hélas les faits se reproduiront de mars 1944 à juillet 1944, faisant 47 autres victimes passées par les armes allemandes ou françaises (gendarmes ou miliciens).
Après la libération, le 30 décembre de chaque année une commémoration est célébrée en cette commune pour pérenniser le souvenir de ce macabre lieu de massacre.
Des lycéens et étudiants ont participé en 2015 à une étude en vue d’améliorer ce site. Le projet retenu sera réalisé en 2017 sous la tutelle d’Eric CHABOT
.
Soit une allée où sont érigées 76 stèles dédiées à chaque martyr, à leur histoire, allée inaugurée le 30 décembre 2017.
Des tractations eurent lieu de 1953 à 1958 entre autorité militaire et commune de Saint-Jacques pour réhabiliter ce lieu.
Cette année un cycle de conférences et une exposition sont envisagés en cette commune.
Notes :
1°) Feld Kommandantur.
2°) il sauva au moins quelques 31 vies.
Sources : divers sites internet et info radio.
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