Maurice Jean Paul Boyau, plus tard renommé Joannès, est un as de l’aviation de la Première Guerre mondiale mais aussi Il est également international de rugby à XV.
Il est né le 8 mai 1888 à Mustapha, aujourd’hui Sidi M’Hamed (Algérie française) fils de Jean Boyau, entrepreneur de travaux publics landais originaire de Castets (Landes), et de Blanche Nouguier, originaire de Saint-Félix-de-Sorgues (Aveyron).
Mobilisé au 37e régiment d’infanterie coloniale comme simple soldat lorsque la guerre éclate (décret du 1er août 1914) et combat avec lui dans les Vosges. Il est ensuite muté le 26 octobre 1914 au 8ème escadron de train des équipages, où il officie comme conducteur d’automobiles, pendant environ un an, avant d’être détaché le 26 novembre 1915 au 1er groupe d’aviation de Longvic pour suivre une formation de pilote.
Il reçoit son brevet de pilote militaire le 28 novembre 1915 à l’école de pilotage de Buc et est nommé brigadier le 3 février 1916. Ses connaissances techniques et ses talents de meneur d’hommes incitent les autorités militaires à l’affecter comme pilote-instructeur d’abord à l’école d’aviation de Pau puis à celle de Buc où il est détaché le 1er août 1916 où il insiste pour rejoindre une unité de combat. Sa demande sera entendue et, le 19 septembre 1916, il est affecté avec le grade de caporal à l’Escadrille N 77, plus tard surnommée par le journaliste Jacques Mortane « Escadrille sportive » en raison du grand nombre d’athlètes dans ses rangs. Il va y passer le reste de la guerre. (J’y reviens après sa carrière sportive) !
Passionné et doué pour tous les sports (1,81 m pour 75 kg), il pratique surtout le rugby à un haut niveaux, international avec six sélections, quatre en 1912 et deux en 1913 comme capitaine lors des deux derniers matches du dernier tournoi des Cinq Nations avant la déclaration de la Première Guerre mondiale.
Il évolue au poste de troisième ligne aile ou troisième ligne centre d’abord à l’US Dax de 1907 à 1909 – dont le stade porte actuellement son nom depuis 2001 et où une statue fut érigée en son honneur en 1924 – puis au Stade bordelais pendant cinq ans jusqu’en 1914, avant de rejoindre pendant la guerre de 1914-1918 la région parisienne, avec un passage d’un an à Versailles suivi deux saisons au sein du Racing Club de France de 1916 à 1918.
Il est aussi l’un des plus grands internationaux de l’époque (alors aux côtés de Marcel Communeau et Fernand Forgues).
À la veille de la Première Guerre mondiale, son palmarès comprend :
En 1911 un titre de champion de France de rugby à XV avec le Stade bordelais qui remporte le 9 avril sa septième et dernière finale; puis 6 sélections en équipe de France : 4 en 1912 et 2 en 1913 comme capitaine lors des deux derniers matches du dernier tournoi des Cinq Nations avant la déclaration de guerre.
(Retour comme mentionné ci-dessus) :
L’escadrille N 77, à sa création, n’a pas d’insigne propre et les pilotes décorent leur appareil d’un insigne personnel. Boyau décore son Nieuport d’un grand teckel dont le corps s’étend sur toute la longueur du fuselage.
Le 20 décembre 1916, il est promu au grade de maréchal des logis. Le 16 mars 1917, il remporte sa première victoire sur un Aviatik, qui vient d’abattre son camarade Raymond Havet sous ses yeux. Malgré ce succès, Boyau trouve que vraiment « ça manque de Boches » dans la région. Il médite des projets audacieux. Il demande l’autorisation d’aller lancer quelques bombes chez l’ennemi sur avion de chasse. On commence par sourire, mais on finit par comprendre.
Le sergent Boyau obtient les obus nécessaires et, le 23 mars 1917, s’en va avec le sergent Boillot, frère du champion de course automobile, attaquer l’aérodrome de Marimbois, près de Thiaucourt-Regniéville. Lancés à 150 km/h, ils descendent à 220 mètres du sol et laissent tomber leurs projectiles. L’effet est immédiat : des réserves d’essence sont incendiées, les hangars s’effondrent en flammes au bout de quelques instants. Cet exploit lui vaut la citation suivante : « Le 16 mars 1917, a abattu un avion allemand dans les lignes ennemies. Le 23 mars, est descendu à moins de 250 mètres sur des hangars d’aviation ennemis et les a bombardés avec plein succès ».
Il remporte ses dix premières victoires aériennes entre mars et septembre 1917, dont six sur des ballons d’observation, ce qui lui vaut l’honneur d’être mentionné dans le communiqué des armées du 10 octobre 1917.
Le 1er juin 1917, l’Escadrille N77 est rééquipée avec des SPAD plus performants, elle change de nom et devient l’Escadrille Spa77.
Le 3 juin 1917, il partage sa première victoire sur un ballon avec son compagnon d’armes, un autre grand as Gilbert Sardier, au-dessus de Géline sur la commune d’Hoéville. Maurice Boyau remporte ses dix premières victoires aériennes entre mars et septembre 1917, dont six sur des ballons d’observation, ce qui lui vaut l’honneur d’être mentionné dans le communiqué des armées du 10 octobre 1917.
Le 1er octobre 1917, il abat un biplace allemand au nord de Champenoux, pour sa onzième victoire et est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 6 octobre. Il est fin 1917 l’as des as français dans la spécialité de la chasse aux ballons d’observation.
Au printemps de 1918, Boyau équipe son SPAD XIII de fusées Le Prieur, des roquettes air-air pour abattre des ballons. Avec cet équipement il continue de remporter un certain nombre de victoires à l’été 1918 : quatre en juin, neuf en juillet, et trois en août.
Ces divers succès valent au futur as une citation : « Pilote de chasse de grande valeur. Le 3 juin 1917, a attaqué un premier drachen qui est tombé en flammes, en a attaqué un deuxième, contraignant l’observateur à sauter en parachute » et, pour prendre rang du 27 juin 1917, la médaille militaire et chevalier de la Légion d’honneur pour faits de guerre: « Pilote de chasse d’une audacieuse bravoure. Trois fois cité à l’ordre, compte à son actif un avion et un drachen ennemi abattus. Le 5 juin 1917, a de nouveau détruit un drachen. Contraint d’atterrir en territoire ennemi, a remis son appareil en marche sous le feu d’autos-mitrailleuses et a passé les lignes à 200 mètres d’altitude ».
Entre le 14 et le 16 septembre 1918, il abat ses quatre derniers ballons et porte à 35 le nombre de ses victoires homologuées, ce qui fait de lui le 5ème As français de la Grande Guerre.
Il disparaît le 16 septembre 1918 au-dessus de Mars-la-Tour au cours d’un combat aérien dont la victoire est attribuée par les allemands à l’as Georg von Hantelmann du Jasta 15. Les causes exactes de sa mort demeurent incertaines et Boyau pourrait également avoir été victime de tirs d’artillerie allemands. Ni son avion ni son corps ne sont retrouvés.
Le 23 octobre 1918, il est fait officier de la Légion d’honneur pour prendre rang du 12 août1918, avec la citation suivante:
« Pilote d’une incomparable bravoure dont les merveilleuses qualités physiques sont mises en action par l’âme la plus belle et la volonté la plus haute. Officier magnifique, animé d’un admirable esprit de sacrifice, fournit, chaque jour avec la même simplicité souriante un nouvel exploit, qui dépasse le précédent. A excellé dans toutes les branches de l’aviation, reconnaissances, photographies en monoplaces, bombardement à faible altitude, attaques des troupes à terre, et s’est classé rapidement parmi les premiers pilotes de chasse.
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