LA DEPECHE le 24 février 2024 SAINT-ROMAIN
Carmaux. Ces résistants étrangers dans le Tarn
Roman Pietrowski dit Maurice.
J.-L.G
L’essentiel
Le 21 février dernier, Missac Manouchian, résistant, arménien, fusillé le 21 février 1944 à la forteresse du Mont-Valérien, est rentré au Panthéon. C’est la reconnaissance tant attendue de la résistance étrangère en France en 1944. Des résistants étrangers qui étaient nombreux dans le Tarn.
Jean-Pierre Przybylski (auteur du livre La Résistance polonaise dans le Tarn) rappelle : « N’oublions jamais que dans le Tarn, des résistantes et des résistants d’origines étrangères se sont également battus pour la libération du département en 1944 ».
On peut citer Roman Pietrowski alias capitaine « Maurice », responsable d’un maquis polonais dans la vallée du Viaur, qui s’est sacrifié pour ses hommes, de façon héroïque, le 6 août 1944.
Cette communauté étrangère du Tarn aura payé un lourd tribut à la liberté.
Plus de 500 volontaires polonais
Plus de 37 résistants étrangers se sont fait tuer durant les combats de la libération du département. Indépendamment de leurs opinions politiques, ces immigrés étaient pour la majorité polonais, espagnols, italiens, ukrainiens d’origine polonaise, tchèques, hongrois.
La majorité d’entre eux étaient arrivés dans le Tarn dès les années 1920 aux mines d’Albi et de Carmaux, puis en 1944 renforcés par des Géorgiens, Kazaques, Ukrainiens, déserteurs de l’armée allemande.
Parmi ces nombreux résistants étrangers, on peut citer Wladislaw Hamerlack, Giacomini, de Blaye-les-Mines ; Elviro Gonsalez, Trcziolek de Saint-Benoît de Carmaux ou encore Capelna Paco (Aveyron), Adamski, Smola, Szkirus, Zykowski Boleslaw père et Zykowski Boleslaw fils de Cagnac-les-Mines. Ils étaient pour la plupart issus de cette nombreuse communauté étrangère installée dans le Tarn dès les années 1920.
« Nous voulions juste retrouver un pays libre »
Tajchman Boleslaw capitaine Stachek dit « Albert », mineur polonais à Blaye-les-Mines, estime que plus de 500 volontaires polonais ont participé aux actes de résistance, ils étaient de Blaye-pour ses hommes et Cagnac-les-Mines.
Jadowski, mineur de fond à Cagnac, écrira dans ses mémoires : « Je ne suis pas rentré dans le maquis par convictions politiques, mais nous voulions juste retrouver un pays libre ». Stanislas Kubacki, membre de la M.O.I sur Paris laissa une lettre à sa femme et à son fils dans laquelle il écrivait : « Je meurs pour la liberté, pour la France et pour la Pologne ».
PS: Roman Pietrowski dit « Maurice » était le papa de notre ancien Vice-Président André Pietrowski, de la délégation de Moselle !
Après de nombreux courriers, de bataille en bataille, il a réussi à obtenir l’indemnisation qui lui était due !
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