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Libération : il y a 75 ans, le général Leclerc entrait dans Rambouillet avec la 2e DB
Une avenue porte son nom en ville, mais tout le monde ne conserve pas un souvenir précis de celui qui a libéré la capitale.
Rambouillet. L’avenue du Maréchal-Leclerc mène du centre-ville au monument aux morts dédié aux soldats américains tombés lors de la Libération de la commune. Alors Général, Leclerc était entré dans Rambouillet avec la 2e DB le 22 août 1944 avant de foncer sur Paris avec ses chars. DR ET LP/L.Mt.
Par Laurent Mansart
Le 21 août 2019 à 16h35
Rambouillet, le mardi 22 août 1944. Le temps est clément, une belle et chaude journée d’été s’annonce. Pas de quoi adoucir les nerfs du Général Leclerc cependant, lequel vient d’arriver en ville dans sa jeep avec chauffeur, à la tête de la 2 e Division blindée. 16 000 hommes et 200 chars se positionnent autour de la commune, libérée deux jours plus tôt par les Américains (voir encadré). Ils attendent que leur commandant donne l’ordre de foncer sur Paris. Comme ses troupes, Philippe Leclerc de Hautecloque ronge son frein. Il sait que dans la capitale, les barricades se dressent contre les Allemands mais que la Résistance ne tiendra pas longtemps sans l’aide de l’Armée.
Le lendemain, enfin, le Général de Gaulle apporte la bonne nouvelle : les Américains, qui n’en faisaient pas un objectif stratégique prioritaire, acceptent que la 2e DB fasse route vers Paris. De Gaulle et Leclerc se retrouvent alors au château de Rambouillet afin de planifier l’action qui sera lancée 24 heures plus tard.
« Il a un rapport avec Seconde Guerre mondiale : c’était un résistant, non ? »
75 ans après, c’est par l’avenue du Maréchal-Leclerc, dignité à laquelle il a été élevé en 1952, que l’on entre dans Rambouillet en provenance de Gazeran. Une rue de 600 m de long menant, depuis le centre-ville, vers le monument aux morts dédié aux soldats américains tombés lors de la Libération de la commune. « Il méritait au moins cela, estime Joseph, 68 ans, en balade du côté de la place Felix-Faure. Mon père parlait de lui au moins autant que de de Gaulle. Il avait été fait prisonnier au début de la guerre et a toujours regretté de n’avoir pas pu se battre à ses côtés ou dans la Résistance. »
Du côté des plus jeunes, le souvenir du libérateur de Paris et de Strasbourg est déjà un peu plus flou. « Il a un rapport avec la Seconde Guerre mondiale : c’était un résistant non ? » s’interroge Gaëlle, 23 ans. Pour Maya, collégienne de 13 ans, c’est la bouteille à l’encre. Quant à son grand frère Mattéo, 17 ans, le cours sur le conflit mondial de 39-45 semble loin. « Je ne sais plus exactement ce qu’il a fait », concède le jeune homme, pour qui le programme d’histoire « n’a pas abordé ce sujet en particulier » « Ils apprennent beaucoup de choses différentes et tout finit par se noyer dès qu’ils passent à un autre cours », explique leur maman, Céline.
Gaëlle, elle, promet de « se renseigner » en découvrant la plaque marquant le début de l’avenue. 1 472 voies communales portent ainsi le nom du Général Leclerc en France. Mais, contrairement à celle de Rambouillet, toutes, loin de là, n’ont pas eu la chance de voir passer le héros de la 2e DB.
La 2e DB attend l’autorisation d’aller libérer la capitale
Rambouillet, le 22 août 1944. Le général Leclerc patiente dans sa jeep. Il espère que les Américains vont laisser ses troupes fondre sur Paris. DR.
UN HOMMAGE AUX LIBÉRATEURS AMÉRICAINS
Un hommage leur sera rendu ce vendredi au monument aux morts qui leur est dédié (photo ci-dessous). DR.
LP/LAURENT MANSART.
Une cérémonie en mémoire des soldats américains tués lors de la Libération de Rambouillet, mais aussi en hommage au départ de la 2e DB vers Paris, aura lieu ce vendredi (à 10 heures) au bien nommé rond-point du 23 août 1944, sous la Croix de Lorraine. Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées sera présente.13 noms de combattants en provenance des Etats-Unis figurent sur le monument aux morts situé avenue du Maréchal-Leclerc. Ils sont tombés sous le feu des Allemands entre le 16 et le 18 août 1944.
La nuit du 18 au 19, après des bombardements alliés autour de Rambouillet, les occupants se décident à quitter la ville. Les FFI (Forces françaises de l’intérieur) s’empressent de prévenir les Américains d’annuler un autre bombardement prévu, lui, sur la commune pour la nuit suivante. Les troupes de Patton ont pu entrer dans Rambouillet libérée le 20 août avec, parmi elles, un certain Ernest Hemingway, alors correspondant de guerre.
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