Mis en ligne le Dimanche 25 Avril 2021 à 19:46
A l’initiative de la municipalité de Rambouillet, un hommage sera rendu ce lundi 26 avril à 17h30 à Stéphanie M. victime d’une attaque terroriste sur son lieu de travail au commissariat de police
Les policiers sont toujours sous le choc de la disparition tragique de leur collègue Stéphanie M. . Cette fonctionnaire de 48 ans, mère de deux filles de 13 et 18 ans, a été assassinée vendredi vers 14h30 sur son lieu de travail, au commissariat de Rambouillet, dans les Yvelines où elle était secrétaire administrative. Tuée de deux coups de couteau au niveau de la gorge et de l’abdomen.
L’auteur de cette attaque qualifiée de terroriste (il aurait crié « Allah Akbar ») a été mortellement blessé par un brigadier, témoin des faits.
D’origine tunisienne et âgé 36 ans, l’assaillant, qui était en situation régulière sur le sol français, présentait « certains troubles de personnalité », a indiqué ce dimanche Jean-François Bernard, procureur national antiterroriste.
Quatre proches, dont le père de cet homme, Jamel G., inconnu jusqu’alors des services de police et de renseignement, ont été placés en garde à vue quelques heures après le drame. Une cinquième personne, un cousin de l’assaillant, a été interpellé ce dimanche.
Après la remise en liberté d’un couple du Val-de-Marne aujourd’hui dans l’après-midi, trois des gardés à vue étaient toujours interrogés ce soir par les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire et ceux de la Direction générale de la sécurité intérieure qui cherchent à savoir si Jamel G. a bénéficié de complicité dans son entourage.
« Les habitants sont conviés à s’associer à cet hommage. Un registre de condoléances sera mis à disposition dans le hall de la mairie et une boîte sera aussi disponible près de l’agent de sécurité si des personnes souhaitent faire un don », précise la mairie de Rambouillet.
Samedi, à 18 heures, un rassemblement a eu lieu à proximité du commissariat de police où travaillait Stéphanie. Vingt-cinq personnes sont venues se recueillir derrière les barrières qui interdisaient l’accès au bâtiment devant lequel on peut voir de nombreux bouquets de fleurs, témoignage de l’émotion très forte suscitée par la mort de cette femme appréciée de tous.
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Une fonctionnaire de police a été assassinée cet après-midi lors d’une attaque au couteau dans le commissariat de police de Rambouillet dans les Yvelines. L’assaillant a été abattu. Le parquet national antiterroriste se saisit de l’enquête.
Publié le 23 avril 2021 à 19h59, mis à jour le 23 avril 2021 à 21h27
C’est un quartier résidentiel, d’ordinaire tranquille, cet après-midi, en quelques minutes, il a basculé dans l’effroi. Tout s’est passé au commissariat de Rambouillet vers 14h15. Une fonctionnaire de police, agent administrative à l’accueil, vient d’aller changer le disque horodateur de sa voiture. Elle retourne travailler et pénètre dans le sas du bâtiment lorsqu’un homme s’engouffre derrière elle et la poignarde à la gorge. Les policiers du commissariat tirent sur l’assaillant à deux reprises et l’abattent. Mais il est trop tard, la fonctionnaire décédera de ses blessures quelques minutes plus tard.
Le caractère terroriste de cette attaque ne fait guère de doute pour plusieurs raisons. « En premier, le déroulement même des faits qui comprend des éléments de repérage. Également, la réalisation des faits, la modalité même du crime, la personne de la victime, mais aussi les propos tenus par l’auteur au moment de la réalisation de faits », explique Jean-François Ricard, procureur de la république antiterroriste. Car plusieurs témoins l’ont entendu crier « Allah akbar ».
Cet homme était âgé de 37 ans. Né en Tunisie et arrivé en France en situation irrégulière en 2009, il était inconnu des services de police et de la justice, et les services de renseignements n’avaient jamais entendu parler de lui. Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur se sont rapidement rendus sur place. Dans ce quartier de Rambouillet, les habitants ont du mal à réaliser ce qui vient de se passer. La fonctionnaire de police tuée était âgée de 49 ans. Elle travaillait au commissariat de Rambouillet depuis 28 ans.
On en sait plus sur le profil de l’assaillant qui a tué à coup de couteau une fonctionnaire de police à Rambouillet. Le procureur antiterroriste vient de donner des précisions importantes sur la radicalisation du Tunisien de 36 ans.
Publié hier à 13h00, mis à jour hier à 14h28
Les minutes qui ont précédé l’attentat de Rambouillet sont désormais connues. Jamel Gorchene a bien effectué des repérages. Il a fait plusieurs allées et venues devant le commissariat et a ciblé sa victime de 49 ans lorsqu’elle est sortie changer le disque horodateur de sa voiture. Les enquêteurs ont récupéré de précieuses informations sur le téléphone portable que l’assaillant avait sur lui.
Jamel Gorchene, chauffeur livreur de 36 ans, avait effectué un aller-retour à M’saken en Tunisie où vit une partie de sa famille. À son retour, ses voisins et son père, qui vit lui aussi dans l’Hexagone, l’avaient trouvé changé. Une évolution qui avait commencé dès le début de cette année.
Ce dimanche matin, les fidèles de la région ont profité de la messe dominicale pour avoir une pensée pour Stéphanie M. assassinée vendredi dernier. Un hommage sera rendu à la fonctionnaire de police lundi après-midi sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Rambouillet.
Terrorisme et immigration : Valérie Pécresse, LR et le RN ouvrent une nouvelle brèche contre l’exécutif
POSITIONNEMENT – Les propos tenus dimanche par Valérie Pécresse sur un lien entre les actes terroristes et l’immigration ont suscité des condamnations au sein du gouvernement. Des déclarations polémiques qui confirment le choix, à droite, d’attaquer la majorité sur les sujets régaliens.
Vincent Michelon – Publié aujourd’hui à 13h33
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La droite poursuit son offensive contre le gouvernement sur les sujets régaliens. Après la proposition de Xavier Bertrand, potentiel candidat à la présidentielle, d’instaurer une peine de 50 ans de prison pour les auteurs d’attentats, la dernière salve est venue dimanche de Valérie Pécresse. La présidente du conseil régional d’Île-de-France est elle-même particulièrement active ces derniers temps sur les thèmes sécuritaires, sur lesquels l’exécutif est régulièrement accusé d’être à la traîne.
Après l’assassinat terroriste d’une fonctionnaire, vendredi 23 avril à Rambouillet (Yvelines), par un individu radicalisé d’origine tunisienne, l’ancienne ministre a jugé, lors du Grand rendez-vous sur Europe, Les Échos et CNews, « que si l’on veut lutter contre le terrorisme de manière efficace, il faut cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration récente ». « L’Europe et la France doivent reprendre le contrôle de leurs frontières par la maîtrise des flux d’immigration et l’accélération des expulsions des clandestins », a-t-elle poursuivi.
ATTAQUE TERRORISTE AU COMMISSARIAT DE RAMBOUILLET cliquez sur le lien
Vous pourrez consulter plusieurs vidéos à la suite de ce lien.
Valérie Pécresse n’est pas la première sur cette thématique depuis l’attentat de Rambouillet. La présidente du RN Marine Le Pen avait été la première à fustiger, quelques heures seulement après l’attaque, la présence en France d’un homme « qui est resté clandestin durant dix ans sur notre territoire » et qui a été « régularisé ». Elle n’est pas non plus la première, à droite, à établir ce lien, puisque le patron de LR Christian Jacob les avait déjà évoqués en octobre dernier, après l’assassinat de Samuel Paty.
Droite et extrême droite au diapason
Les propos de Valérie Pécresse ont d’ailleurs été relayés par de nombreux élus du Rassemblement national, un parti qui établit de longue date ce lien présumé entre le terrorisme et l’immigration et compte bien conserver son leadership sur cette thématique, à un an de la présidentielle. « Si ce clandestin tunisien avait été expulsé du territoire national, si nos lois avaient été appliquées, cette fonctionnaire de police, mère de deux enfants, aurait été en vie aujourd’hui. Voilà la triste réalité », affirmait ainsi, lundi matin, le député européen et chef de file du RN en Île-de-France Jordan Bardella.
« L’attaque de Rambouillet nous dit qu’il y a un lien très concret entre terrorisme et immigration », a également pointé, lundi sur LCI, l’eurodéputé Nicolas Bay, évoquant le suspect, « un individu tunisien, entré illégalement sur le territoire français et pas inquiété pendant dix ans ». La tête de liste RN pour les régionales en Normandie a critiqué au passage Valérie Pécresse et, à travers elle, une droite qui tient ces propos « quand elle n’est pas aux affaires, mais qui, ensuite, gouverne comme la gauche. Il y a eu un million d’entrées illégales supplémentaires sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy ».
Ce gouvernement refuse de tout mettre en œuvre pour expulser les clandestins- Rachida Dati
Plusieurs responsables LR se sont également engouffrés dans la nouvelle brèche. « Ce gouvernement refuse de tout mettre en œuvre pour expulser les clandestins qui arrivent sur notre territoire », a expliqué Rachida Dati au JDD. Pour la maire du 7e arrondissement de Paris, « parmi ces personnes qu’on n’expulse pas, certaines s’attaquent aux valeurs de la France et une minorité dérive vers le terrorisme ».
« Je refuse le discours angélique sur le lien entre immigration, délinquance et terrorisme », a assumé pour sa part, lundi sur RMC, Eric Ciotti. Le député des Alpes-Maritimes, qui incarne l’aile droite de LR, a affirmé « qu’un quart des détenus sont étrangers contre 10% d’étrangers dans la population globale ». « Il faut dire la vérité », a-t-il également déclaré. « Il y a un lien direct entre immigration incontrôlée, délinquance et terrorisme. »
Le gouvernement contraint de répliquer
Alors qu’Emmanuel Macron a fait des sujets régaliens un chapitre central de la fin du quinquennat, dans la perspective des prochaines élections, plusieurs ministres et membres de la majorité ont dû riposter lundi à l’offensive menée par la droite et le RN. « Je n’accepterai jamais qu’on tire un trait, c’est-à-dire qu’on dise que l’immigration est égale au terrorisme, comme certains responsables politiques cherchent à le faire », a répondu, sur LCI, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, lui-même issu de la droite, a offert pour sa part une réponse plus nuancée à son ancienne collègue de gouvernement. « Il y a un fait : les attentats perpétrés sur le sol français depuis plusieurs mois l’ont été par des personnes immigrées », a-t-il reconnu sur Europe 1, plaidant comme Valérie Pécresse pour « la nécessité absolue de mieux contrôler nos frontières » et de « poser la question de notre droit migratoire au niveau national et européen ». Et de répéter : « Il n’est pas bon de nier les faits sur ce genre de sujet. »
Il serait injuste et dangereux d’établir une équivalence entre immigration et terrorisme- Bruno Le Maire
Pour autant, a ajouté le ministre, « il serait injuste et dangereux d’établir une équivalence entre immigration et terrorisme. Cela serait injuste vis-à-vis de l’immense majorité des personnes immigrées en France qui sont venues y chercher la paix, le travail, la tranquillité, et qui respectent nos valeurs et les règles de droite ». « Le mal terrorisme est plus profond et ne se résume pas au problème migratoire », a-t-il conclu.
Face aux attaques à répétition sur les thèmes sécuritaires qui le mettent décidément sur la défensive, le gouvernement veut montrer qu’il agit. Après les textes sur le séparatisme et la sécurité globale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin présentera mercredi en Conseil des ministres un nouveau projet de loi de lutte contre le terrorisme.
Sur le plan de l’immigration, Emmanuel Macron, qui avait porté une réforme au début de son quinquennat, compte en revanche se tourner vers l’Union européenne, dont la France doit prendre la présidence tournante en 2022, pour y défendre une réforme des accords de Schengen renforçant la maîtrise des frontières nationales. Un chantier qui pourrait toutefois largement déborder le calendrier de la prochaine élection présidentielle.
La présidente de l’exécutif francilien a notamment plaidé pour une remise à plat des examens de demandes d’asile, qui doivent selon elle se faire aux frontières et non en France, et pour une réforme de la « directive retour », qui consisterait à « prononcer immédiatement des ordonnances d’expulsion » sur la base d’un délit de présence illégale sur le territoire.
Vincent Michelon
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