Il y a 80 ans..
Dimanche 4 avril 1943
Bombardements de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt
En tout début d’après-midi de ce dimanche 4 avril 1943, l’aviation alliée apparait une nouvelle fois dans le ciel de Boulogne-Billancourt. Cette fois-ci, les bombardiers sont américains, escortés par des chasseurs britanniques. Mené en plusieurs vagues, le raid est dévastateur et tout comme le premier, il est aussi imprécis. De fait, et de par la très haute altitude depuis laquelle les bombes sont larguées, un obus tombe sur l’hippodrome de Longchamp, particulièrement fréquenté ce jour-là. Dans un temps très rapproché, un second explose sur la station de métro Pont-de-Sèvres, causant la mort de 80 personnes civiles.
Une nouvelle fois, la sidération s’empare des habitants qui ne peuvent que constater les nombreuses habitations détruites et endommagées par ce raid qui fait 327 morts et plus de 900 blessés. De son côté et au cours d’une déclaration, le maréchal Pétain s’indigne, dénonçant une énième agression anglo-saxonne alors même que la BBC regrette ces morts et rejette la faute sur la politique de collaboration menée par le gouvernement de Vichy.
Jusqu’à la fin du mois de septembre 1943, les Alliés effectueront de nouvelles sorties au-dessus de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt, dans lesquelles 300 autres vies seront encore sacrifiées.
→ Les bombardements de l’usine Renault
Lundi 5 avril 1943
Paul Reynaud est transféré en Allemagne
Rapidement accusé après l’armistice d’être l’un des responsables de la défaite par le régime de Vichy, Paul Reynaud est emprisonné au fort du Portalet alors même que se déroule le procès de Riom, sensé juger l’ensemble des responsables de la défaite. Après l’invasion de la zone libre, les Allemands récupèrent l’ancien président du Conseil et l’envoient au camp de Sachsenhausen, près de Berlin. Léon Blum, Edouard Daladier et Georges Mandel connaissent plus ou moins le même sort.
Lundi 5 avril 1943
Première victoire homologuée sur le front russe pour les Français libres de l’escadrille Normandie-Niémen. Elle est obtenue conjointement par Albert Preziosi et Albert Durand. Cette fameuse escadrille reste active sur le front russe jusqu’au 1945 ; elle est créditée de 245 victoires homologuées.
Mercredi 7 avril 1943
La Bolivie déclare la guerre à l’Axe.
Jeudi 8 avril 1943
Jonctions de Montgomery et Patton en Afrique du Nord.
Samedi 10 avril 1943
Entrée de Montgomery à Sfax(Tunisie).
Lundi 12 avril 1943
Entrée des troupes franco-américaines à Sousse(Tunisie).
La radio allemande annonce la découverte, à Katyń, de huit grandes fosses contenant les corps de plusieurs milliers d’officiers polonais; les Allemands accusent les Soviétiques du massacre.
Samedi 17 avril 1943
L’amiral japonais Yamamoto tué dans un accident d’avion est remplacé par Koga.
Lundi 19 avril 1943
Soulèvement du ghetto de Varsovie
Heinrich Himmler décide de nettoyer le ghetto de Varsovie en l’honneur de l’anniversaire d’Hitler qui a lieu le lendemain
Alors qu’il avait atteint 450 000 habitants, les forces allemandes entrent dans le ghetto de Varsovie – où il n’en reste plus que 40 000 – pour procéder à une dernière déportation. Mais 3 000 Juifs prennent part à une insurrection désespérée. En parfaite connaissance des lieux, ils parviennent à se défendre héroïquement. Mais le combat est inégal, l’insurrection prendra fin le 16 mai suivant. Les survivants seront déportés et le ghetto entièrement rasé.
21 avril 1943
Jan Jankowski devient le nouveau Délégué en Pologne du gouvernement en exil.
Condamnation à mort par le Japon de plusieurs pilotes de bombardiers américains.
Rupture des relations officielles entre l’URSS et la Pologne, Staline prenant comme prétexte la demande d’enquête polonaise au sujet du massacre de milliers d’officiers polonais, prisonniers des soviétiques, à Katyn (Katyń).
Apparition des Forces armées polonaises en URSS avec l’annonce, par l’Agence Tass, de la formation de la 1re Division Tadeusz Kościuszko.
Jeudi 29 avril 1943
Rencontre entre Hitler et Laval
D’abord reçu par Joachim von Ribbentrop en Allemagne, Pierre Laval se rend ensuite à Berchtesgaden, dans la résidence d’Adolf Hitler, aussi appelée le « nid d’aigle », dans laquelle il est accueilli par ce dernier. Le chef du gouvernement de Vichy essaye de démontrer la bonne volonté de la France dans sa politique de collaboration. De cette entrevue, il n’en ressort finalement rien de concret.
Laval n’obtient qu’un communiqué imprécis reconnaissant « la place de la France en Europe ».
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