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          Daniel ALBOHAIR     un malouin de 3 ans à Auschwitz ..funeste destination. 

    Daniel et sa mère Rajla ( photo de Marc JEAN)

 

Fils de Samuel né le 15 février 1916 à Barcelone et de Rajla (Rose) née Jablonka le 18 octobre 1913 à Radom (Pologne) qui se sont mariés le 21 novembre 1935 à Paris.

Le petit Daniel, Michel voit le jour le  juin 1941 à Paramé, un quartier de Saint-Malo. Le père est commerçant , la vie s’écoule paisiblement. Mais les allemands occupant la zone côtière la région devient  moins sure, quelques arrestations se produisent de-ci , de-là. La famille décide de quitter  Saint-Malo pour l’Isère.

Elle s’installe rue du pont Carpin à Saint-Martin d’Hères, à l’est de Grenoble. La zone est occupée depuis 1943 par l’armée italienne et Samuel pense y être en sécurité.

Cruelle réalité, le 25 mars 1944 toute la famille est arrêtée en même temps que d’autres hélas.

Le 3 juin la famille Albohair part direction Drancy accompagnée par 27 autres Juifs de Grenoble ou d l’Isère.

Dans ce camp ils ne doivent garder aucune valeur et le chef du camp s’empresse de le leur rappeler, c’est ainsi que Samuel lui remet une somme de 89000 francs environ plus tous les bijoux de la  famille.

30 juin 1944 : gare de Bobigny le convoi n° 761 se met en place, il accueille, si l’on peut dire, 1153 réfugiés pour une destination ultime Auschwitz-Birkenau.

Après 4 jours de voyage dans des conditions déplorables , sanitaires, alimentaires etc le convoi 76 arrive à BIRKENAU. Les portes des wagons s’ouvrent et déjà un tri s’effectue : 398 hommes, les plus jeunes évidemment, sur 654 sont désignés comme aptes à « l’Arbeit » le travail donc.

Ensuite la sélection continue  et 272 femmes sur 495 seront gazées d’entrée. Parmi ces dernières il y a RAJLA et son fils Daniel qui n’a que 3 ans et qui bien sûr ne se rend compte de rien, heureusement.

Le père Samuel, faisant partie des 654 cités plus haut, ira travailler dans une usine de fabrication de caoutchouc synthétique à Monowitz-Buna près Auschwitz III, le plus grand camp de travail commandé par le capitaine SS Heinrich  SCHARZ. 12 000 détenus y sont employés.

Le 18 janvier 1945 les déportés sont évacués du camp, c’est la marche de la mort 60 km jusqu’à Gleiwitz (ou Glinice) annexe d’ Auschwitz ……….la Whermacht étant préoccupée par l’avance des troupes de l’armée rouge.  Puis 3 jours après ils sont embarqués dans des wagons à charbon, ce camp était rattaché à la Reichsbahn (SNCF allemande) c’est-à-dire sans toit, en direction de Buchenwald où Samuel arrive toujours en vie malgré les conditions extrêmes de 6 jours de  voyage dans le  froid, la neige, sans nourriture,  sans sanitaires etc, et ils sont 100 dans son cas à atteindre ce camp le 26 janvier 1945.

Il repart de ce camp le 5 ou le 9 mars pour Natzweiler-Struthof en France. Et enfin pour Dachau, 15 km  de Munich, où il sera libéré le 29 avril 1945 par les troupes US.

Ces nombreux déplacements2 sont dus  à l’avance de l’armée rouge, qui leur fait jouer une espèce de « sauve qui peut » une fuite en avant de la Werhmacht.

Samuel retrouve Paris le 22 mai 1945 et il décédera le 22 juillet 1997.

 

Notes :

     1°) composé de 1153 déportés : 653 hommes, 500 femmes, parmi lesquels : 163 enfants et 190 personnes de plus de 60 ans. A l‘arrivée, 621 déportés entrent au camp 398 hommes et 223 femmes. Seront exterminés 906 personnes. En 1945 il y a 122 hommes et 125 femmes qui ont survécus.

  2°) le Reich comprenait 44 camps annexes dont 28 dédiés à l’armement, situés dans les 10 km aux alentours Auschwitz.

NDLR : le lycée Jacques Cartier de Saint-Malo s’est totalement investi pour ce devoir de mémoire notamment piloté par les professeurs Stéphane AUTRET et Fabienne MASSARD-WIMEZ avec les 2 classes de terminale A et F. Ceci afin de retracer le parcours  des 63 déportés de cette ville, sous le titre « Parcours des déportés de Saint-Malo ». ils ont le soutien de Marc JEAN président du souvenir Français de la ville, mais aussi de Claire ZALE du CNRS et de Tal BRUTMANN spécialiste de la Shoah. Sont déjà venus témoigner :  Ginette KOLINSKA et Joseph WEISMANN ( articles réalisés antérieurement  sur ce site) .

La plus jeune déportée Simone ROTH avait 8 mois (décès le 30 septembre 1942, Auschwitz) et la plus agée Marie BERENGER 80 ans (Ravensbruck)

En projet : un voyage du 14 au 16 avril 2023 en ces lieux historiques,  la pose d’une « Stolpersteine  »   (pavé 10 x 10 cm, incrusté dans le sol, recouvert d’une plaque de laiton à la mémoire du déporté) au n°1 du Bd Châteaubriand, lieu de naissance du petit  David et un site internet dédié à ce travail mémoriel.

Merci à tous.

Sources : divers sites internet, émissions TV ou radio.

NOTA : notre site à aussi cette vocation d’honorer ce genre de mémoire, de la faire revivre de la restituer ou de la faire connaître afin que nul n’oublie surtout en ces moments où émergent des signes inquiétants rappelant des fractions de période du passé.

 

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