Des familles de soldats défunts réclament la reconnaissance « Morts au service de la Nation »
Elles vont aujourd’hui déposer une gerbe sous l’Arc de Triomphe en mémoire de ces militaires tombés en exercice ou à l’entraînement, auxquels le ministère des Armées refuse le statut de « mort pour la Nation ».
Franck Cognard franceinfo Radio France
L’équipage du Mirage 2000 tué en janvier 2019, lors d’un entraînement dans le Jura ? Pas « mort au service de la Nation ». Les cinq pilotes d’hélicoptère tués en février 2018, lors d’un entraînement dans le Var ? Pas « morts au service de la Nation ». Il y a 16 cas comme ça, 16 noms, parmi lesquels celui de François Woignier, adjudant-chef, écrasé sous son blindé lors d’un entraînement avant projection au Sahel.
Son père, Jean-Pierre, a créé l’association Les oubliés de la Nation. Il a lancé une pétition en ligne pour soutenir un projet de loi étendant les conditions d’attribution de la mention « Morts pour le service de la Nation ». Pour que les familles des 16 militaires disparus à l’entraînement, en exercice opérationnel ou en mission intérieure puissent bénéficier du soutien de l’État, notamment matériel.
Une injustice pour les familles
« Que peut donner l’attribution de la mention ‘mort pour la Nation’? Tout d’abord la reconnaissance des orphelins », commence à énumérer Jean-Pierre Woignier.
Aujourd’hui, il y a vingt enfants qui ne sont pas reconnus comme pupilles de la Nation. Jean-Pierre Woignier, père d’un adjudant-chef mort lors d’un accident à franceinfo.
« Le deuxième point, poursuit-t-il, l’épouse, le conjoint, ne touche que 50% de la pension de réversion. Et un autre élément qui est important, leur nom ne sera jamais gravé sur le monument aux morts de leur commune. »
Parce qu’il existe un flou juridique sur les circonstances exceptionnelles amenant à ce statut de « mort au service de la Nation », des parlementaires vont proposer d’amender les textes existants. Reste pour l’instant l’injustice et l’incompréhension, comme elles disent, des familles, qui remarquent que des policiers morts à l’entraînement ou lors d’un accident ont droit eux, à un meilleur traitement et à une plus grande reconnaissance. Elles vont déposer mardi 3 mars une gerbe sous l’Arc de Triomphe pour interpeller le ministère des Armées.
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