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      ENIGMA

Dès 1931, les polonais conscients de la menace allemande, s’intéressaient au système de communication allemande.

Un mathématicien de 23 ans Marian RESEWSKHI dirigeant une solide équipe de mathématiciens polonais, dont ROZYCKI et ZYGALSKI, comprend que les échanges étaient basés sur le chiffrement utilisant un système mécanique très élaboré, très perfectionné.

Chronologie.

A l’origine c’est Arthur SCHERBIUS  ingénieur qui en 1918 met au point ENIGMA d’après le brevet du Néerlandais Hugo KOCH de 1919 et du Suédois DAMM, dont le principe est de remplacer une lettre tape au clavier par une autre mais en utilisant un principe différent à chaque fois.

Hugo KOCH n’avait trouvé que le principe d’une machine à chiffrement, il cède son brevet déposé le 17 Octobre 1919 à SCHERBIUS en 1927 afin que ce dernier protège le sien.

Une tentative de HEBERN avait eu lieu en 1917 aux USA.

En 1923 lors d’un salon en 1923, SCHERBIUS fait plusieurs tentatives de vente de son « Enigma » mais il n’obtient que quelques commandes, trop peu étant donné le prix demandé : 30 000 € actuels.,

En 1925 l’armée suédoise paraît intéressée mais ne donne pas suite

La Kriegsmarine en 1926 fait une commande importante suivie par la Wehrmacht 3 ans après.

Hélas SCHERBIUS ne verra pas le succès obtenu par sa machine car il meurt en 1941 suite à une ruade de cheval.

Dès 1930 les allemands possèdent environ 30 000 machines.

                                                                 

Signalons qu’en juin 1931 un employé du chiffrage allemand Hans Thilo SCHMIDT, anti nazi, frère d’un haut gradé de la Wehrmacht, se présente à l’ambassade de France à Berlin pour négocier son secret, il y est reçu par le général BETRTRAND.

Le 1er Novembre 1931 Hans Tilo SSCHMIDT officier du « Chiffrierstelle » est accepté par LEMOINE (alias Rex) des services secrets français et sera ensuite reçu par Gustave BERTRAND.

Le 20 Novembre 1931, le colonel BASSIERE patron du chiffre français signifie à BERTRAND qu’il est impossible de déchiffrer un encodage, BERTRAND s’adresse alors au Commander Wilfrid DUNDERDALE de l’Intelligence Service britannique qui lui fait la même réponse.

Dépité, mais pas découragé, il se rend à Varsovie entre le 7 et 10 décembre 1932.

De plus le 9 Mai 1932 « Ashe » lui fournit des documents, il récidive le 1er Août avec des photos d’Enigma.

Le 1er Septembre 1932 le major CIESKI embauche Marian RESEWSKHI.

Marian RESEWSKHI récupère les plans et codes laissés par SCHMIDT. Il étudie particulièrement les répétitions des messages qu’envoyaient les allemands, constatant que chaque message est précédé de 6 lettres. C’est sur ce détail qu’il insiste pour trouver la clé du chiffrage.

Il découvre les liens entre 1 ére et 4 éme lettre, puis s’intéresse à ceux entre 2 éme et 5 éme.

La tâche est compliquée, difficile à réaliser mais au bout …d’un an il obtient des résultats encourageants puis continue ses recherches

Il conçoit des « bombes » c’est-à-dire 6 machines électromécaniques qui permettent d’essayer les différents codes trouvés.

En 1939 à l’été, il donne à la France et à la Grande Bretagne le résultat de ses travaux bien qu’entre temps les allemands aient renforcés et modifiés leur machine, en ajoutant 3 rotors.

Après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne le 12 Mars 1938, Anglais, Français et Polonais travaillent de concert pour percer les codes secrets des allemands. Le bureau du chiffre polonais « Binro Szyfrow » est dirigé par le lieutenant-colonel LANGER alors que le colonel MAYER est chef du 2 éme bureau polonais.

Le 9 Janvier 1939 LAGER et CIELSKI indique au Commander DENNISTON , à KNOX et FOSS l’avancement des travaux.

Le 25 Janvier suivant, une réunion de tous les intéressés a lieu au château de Vignolle (40 km au S-E de Paris) où se décide l’utilisation de la plate-forme de BLETCHLEY.- PARK

A Bletchley-Park, à 6 km au nord-ouest de Londres entre Oxford et Cambridge, le centre du chiffre codé un mathématicien anglais Alan TURING, qui avait fréquenté l’université de Princeton de 1937 à 1938, se décide à étudier en septembre 1939 les messages des allemands et découvre la relation existante entre texte clair et texte chiffré.

L’équipe comprend aussi John JEFFREY, Peter TWINN, Hugh ALEXANDER et la féminine du groupe Joan CLARKE.

Cinquante-six brillants élèves, dont une majorité de femmes, des universités de Cambridge, Oxford et Aberdeen ont été envoyés à Bletchley.

Ce centre comprendra jusqu’à 8500 personnes : chercheurs et administratifs.

Il, Alain TURING, met au point un ensemble de machines capables d’imiter ENIGMA

Hitler annule le traité de non-agression avec la Pologne en 1939, les polonais se disent qu’ils doivent partager leur secret, ne l’ayant pas fait jusqu’alors pour éviter que les allemands ne le sachent et modifient ensuite leur code.

De juillet 1939 à Août 1940 poursuite de travaux, de nouveaux venus y participent.

8 mai 1941 récupération d’une machine Enigma dans l’épave d’un U-BOOT le U-110 coulé par la Navy ainsi que des documents le 30 octobre 1942 dans le U-BOOT 559.

Les Anglais parachutent des mines afin que le sous-marins U-BOOT les signalent entre eux. Ce mot indiqué dans chaque message est repéré par les services de BLETCHLEY pour vérifier leur machine.

 Enigma :

La machine comprend : -un clavier alphanumérique

QWERTZUIO

ASDGHJK

PYXCVBNML

  • Un tableau de connexion
  • Trois rotors pouvant prendre 26 positions
  • Un rotor réflecteur
  • Un tableau de 26 ampoules (les 26 lettres de l’alphabet bien sûr), qui s’allument à chaque frappe.

Elle était dans une caisse en bois, d’une dizaine de kilos donc facilement transportable et à mettre en œuvre.

Le principe de base est de donner à une lettre la valeur d’une autre, ce qui est simple, mais ensuite de donner 10 16 solutions pour chaque lettre.

Trois roulettes permutaient les lettres plusieurs fois ce qui donnait 150 milliards de possibilités.

 

Treize versions ont vu le jour, et plus de 200 000 machines créées.

La France possède 4 machines dans ses musées : 2 venant d’Allemagne, une autre de Pologne et 1 faite par BERTRAND.

Cette découverte aurait permis de réduire de 2 ans la fin du conflit donc moins de morts.

Les documents relatifs à ce récit ont été déclassifiés en 1990.

 

Notes :

  1. Le symbole la pomme croquée d’Apple serait un hommage rendu à TURING car il s’est suicidé avec une pomme empoisonnée, comme Blanche Neige ou alors serait dédiée à une variétè de pomme, la Mac Intosh.
  2. Turing est à la base de l’informatique, de ses algorithmes, ainsi qu’à l’intelligence artificielle dont on parle maintenant.
  3. Des élèves du lycée Maurice Génevoix d’Ingré (Loiret) ont réalisé un superbe travail à ce sujet.
  4. Les fins de messages interceptés se finissaient par : ZQAT    KFBCMJ  ce qui signifie Heil Hitler.
  5. Un film « Enigma » sur ce sujet est sorti en 1982 et un deuxième en 2001.Et aussi « Imitation Game » film sur TURING en 2014.
  6. Dermot neveu de TURING a publié l’Histoire de « ENIGMA ».
  7. Alan TURING a eu quelques ennuis avec la justice pour son homosexualité condamnable à l’époque, il fut déconsidéré mais la Reine Elisabeth II lui a octroyé « le Royal Pardon » en Décembre 2013……il était temps !

 

NDA : le sujet est complexe, la diversité des données très souvent différentes, par exemple sur les U-BOOT ou  avion, ne permettent pas de le réaliser avec précision, mais l’essentiel y est.

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