Jeanne BOHEC ou « la bicyclette beige ».
Jeanne est née le 16 février 1919 à Plestin-les-Grèves (Côtes du nord–> d’Armor aujourd’hui).
Elle est fille de marin, sous-marinier de 1906 à 1913, retraité en 1929 avec emploi réservé à Angers, sa mère est de Plestin.
Jeanne passe son enfance à Angers, fréquente le collège Joachim du Bellay où elle excelle en mathématiques, ce qui ne l’empêche pas de dévorer des livres, notamment ceux relatant les histoires de femmes belges espionnes pendant la grande guerre.
Elle réussit son baccalauréat 1 ère partie en 1937, s’inscrit au lycée « David d’Angers » où elle obtient son 2 ème BAC en 1938.
Septembre 1939 : déclaration de guerre.
Mars 1940, Jeanne BOHEC postule, pour un poste aide-chimiste à la poudrerie de Brest, qu’elle obtient. Elle étudie en même temps.
Juin 1940, un jour où elle travaille, l’ordre d’évacuer la poudrerie est donné car les troupes allemandes arrivent.
Jeanne repart donc chez elle, décide de partir illico en Angleterre, non sans avertir ses cousines, ses parents n’étant pas là. Elle arrive au port de Brest, repère un bateau, un remorqueur « l’Abeille 4 », se fait embarquer comme passagère. Appareillage à 19 h pour l’Angleterre. Arrivée à Plymouth le bateau reste à quai jusqu’au 21 juin où la permission de débarquer leur est donnée. Passage obligatoire par un centre de triage où des officiers du renseignement interrogent ces passagers.
Jeanne se retrouve dans un bus pour Londres, où en arrivant, elle est placée comme dame de compagnie dans une famille anglaise, ce qui ne l’enchante pas vraiment. Quelque temps après elle découvre l’existence du corps des volontaires des FFL1, elle s’y engage donc en janvier 1941.
Elle officie come secrétaire, puis comme chimiste dans un laboratoire de fabrique d’explosifs
Août 1943 elle entre au BCRA2 (, grâce à Henri Frenay3), elle est formée en tant qu’instructeur de sabotage (sous le nom de code « râteau »). Elle obtient le droit d’être parachutée en France. Avec des difficultés d’organisation car avec sa taille de 1,48 m et pointure 35 : pas de vêtements réglementaires, elle sautera avec son manteau et ses chaussures de ville. C’est chose faite le 29 février 1944 sur le terrain « Ouragan » près de Assé-le-Boisne (Sarthe) au sud d’Alençon.
Après un court passage à Paris, elle revient en Bretagne sous le nom de « Micheline » le 8 mars à la gare de Questembert (Morbihan).
Elle retrouve ses parents installés à Rennes, récupère une bicyclette avec laquelle elle parcourt la campagne bretonne. Ce n’est pas du tourisme comme le pensent les allemands mais des actions de sabotage (« plan vert ») destiné à ralentir l’avance allemande vers la Normandie, en plus elle forme certains résistants aux techniques de sabotage.
Exemple : un rail de 11 mètres, près de la gare de Roc-Saint-André (Morbihan), sera plastiqué le 7 mai 1944.
Le 8 août Jeanne participe à la libération de Quimper.
On lui refuse de participer aux combats du maquis de Saint-Marcel (Morbihan). La guerre se termine, on ne lui confie plus de missions, des hommes la remplacent, de la misogynie sans doute !
Jeanne reprend ses études jusqu’en 1980 où elle devient professeur de mathématiques au collège Roland Dorgelès (écrivain, journaliste Amiénois), dans le 18 ème à Paris. Elle y sera même maire-adjoint de 1975 à 1983.
Cette résistante « pédalante », décède le 11 janvier 2010 et est inhumée à Plessin-les-Grèves.
Distinctions : Officier Légion d’honneur.
Commandeur ordre National du mérite.
Croix de Guerre 39/45
Médaille de la Résistance Française
Un livre : ses mémoires « La plastiqueuse à bicyclette « 1975.
Une place : Jeanne BOHEC dans le 18 ème PARIS.
Notes : 1°) Forces Françaises Libres.
2°) Bureau Central de Renseignements et d’Action.
3°) Résistant et homme politique Français.
NB : beige : couleur du « plastic »
Sources : internet,
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