JUSTINIAC un 26 Juin………………….1944
Près de Saverdun dans la vallée de l’Ariège, sur la RN 20, le Corps Franc POMMIÉS recrute les réfractaires au STO afin de former un maquis dirigé par Armand SAINT MARTIN, un gendarme de Saverdun.
Ce dernier et sa femme Josette, appartenaient au Corps Franc Pommiés depuis 1943 et s’occupaient du renseignement.
Depuis le 22 Avril José ALONSO « alias Robert », d’un maquis voisin, demande des armes à Armand SAINT MARTIN qui lui en fournit enfin le 6 juin soit : 2 mitrailleuses et 6 grenades.
Armand SAINT MARTIN et les gendarmes de Saverdun désertent la gendarmerie le 9 juin 1944, non sans que SAINT MARTIN ait fait transporter les armes de la Gendarmerie à MALBA (31) commune de CANTÉ (Ariège). Dans la forêt de cette commune un maquis est en formation, toujours composé de réfractaires STO qui n’avaient pu passer en Espagne, mais qui ne voulaient pas adhérer au « AGET » (Agrupaciõn de Guerrilleros Espaňoles) le maquis d’ALONSO.
SAINT MARTIN prend la direction du nouveau maquis le 9 Juin 1944 tandis que nombre de volontaires affluent, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes.
Les Allemands semblent avoir repéré ce maquis ce qui décida SAINT MARTIN à le disperser. Certains rejoignirent la ferme de PIQUETALENT (près de Saverdun) où était récupéré l’armement parachuté pour le SOE, d’autres à ROQUEFIXADE. Tandis que SAINT MARTIN, sa femme et 7 compagnons partent pour JUSTINIAC.
Ils prennent position au château de l’ESCARRABULAT appartenant à Mr SANDRY et se ravitaillent auprès des fermes ou des habitants du village, non sans créer quelques inimitiés
Ce château fut repéré par la milice qui prévint la SIPO-SD1.
25 Juin, un agent de liaison bien informé avertit Armand SAINT MARTIN de ce fait et lui conseille de partir. Conseil renforcé à 20 h 30 par Rigobert CUSSORT, maire de DURFORT (Ariège), accompagné d’Etienne LACKO et de Roger LESTRADE.
Armand SAINT MARTIN acquiesçât mais en précisant qu’il le ferait à l’aube. Marthe ALONSO alias « Suzanne » vint aussi lui dire de partir.
26 Juin : une colonne de 25 véhicules de la 2 éme division SS Das Reich, commandée par le major GROSS et stationnée à Venerque se dirige vers le château dont un fermier voisin, Louis BISOGNIN leur indique le chemin.
Par précaution SAINT MARTIN à 2 heures poste un maquisard, ROUCAL, en observation sur un promontoire, mais ce dernier s’endormit et ne s’aperçut de rien tant et si bien qu’un obus tiré sur le château le réveilla à 5 heures. Pris de panique, Il s’enfuit abandonnant son arme.
L’attaque se poursuivit par des tirs d’obus jusqu’à la reddition des résistants.
OBJECTIF des SS :
Capturer le Docteur Georges DURIN2 « alias VADER » chef des MUR3 de SAVERDUN qui par sécurité n’avait dit mot à ses compagnons sur le lieu de sa cache (le presbytère d’ESPLAS à 2 km de Justiniac).
Armand SAINT MARTIN interrogé, torturé, pendu par les pieds à un arbre, frappé à coup de baïonnette SS jusqu’à lui ouvrir le ventre, ne parla pas et agonisant succomba.
Son épouse Josette, révoltée, se rue vers les SS, les griffe au visage mais elle est stoppée par une balle de revolver tirée par LARGENMÜLLER, 20 ans, un caporal alsacien qui l’acheva ensuite d’une balle en pleine nuque.
Auguste BELBEZE, Louis GORLIER, Joseph ORSONI furent respectivement fusillés par le major GROSS, le capitaine HAUSSER et l’adjudant HISS.
Manquait Pierre MAURETTE, les SS le cherchèrent dans le village, aux alentours, sans succès. Furent arrêtés le facteur SEGALA, l’instituteur DESARNAUD, le curé DESPLAS et Jacques BELONDRADE le dernier maquisard. Tous sauf BELONDRADE furent libérés.
Les SS fouilleront les environs le lendemain et là malheureusement Pierre MAURETTE, qui changeait de cachette et franchissait une route, fut aperçu et aussitôt abattu.
Jean-Marie BELONDRADE fut conduit à la prison Saint Michel de TOULOUSE, puis transféré à BUCHENWALD ou BERGEN BELSEN et décédera le3 septembre 1944 à NORDHAUSEN (Land de Thuringe).
Les SS exécutèrent encore des résistants à Saverdun et à Calmont le 16 Juillet 1944.
Notes :
1°) Police de la sécurité allemande, créée par HIMMLER en 1932.
2°) Fils d’instituteurs brillantes études devient médecin et s’installe à SAVERDUN. Facilite les évasions de Français, radio Londres, signale à Londres un terrain pour parachutages (plateau de Taillebrougues) réceptionne l’armement (17 tonnes). A assisté, impuissant, au massacre de Justiniac.
3°) Mouvements Unis de la Résistance, créés en Janvier 1943.
Sources : sites internet.
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