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L’affaire du Pavillon des Orphelins

Le 26 juin 1944 un drame de la résistance s’est déroulé à Dole dans le JURA. Il est retracé en quelques pages dans l’ouvrage de F. MARCOT. « La résistance dans le Jura » . Il s’agit d’une opération de représailles allemande nommée « l’affaire des orphelins ».Elle décapita fortuitement le réseau Lucien MESNARD

C’est alors que les résistants sont en train de déjeuner dans les entrepôts « les Orphelins » de la fromagerie GRAF à l’entrée de Dole, que la maison est cernée par les Allemands. Les résistants ont juste le temps de détruire leur poste émetteur, de brûler les codes avant de se cacher dans les combles, sous le toit du bâtiment. Malheureusement, la table d’une dizaine de personnes encore mise, intrigue les Allemands qui fouillent les lieux sans résultat.

C’est alors qu’un soldat ennemi resté de garde au grenier, est surpris par le bruit d’une machine qui se met en route. La surprise le fait tirer une rafale de mitraillette en l’air qui blesse à la jambe, l’un des résistants cachés dans le double toit du grenier, sous les tuiles.

La blessure saigne abondamment et le sang tombe goutte-à-goutte en dessous, trahissant la présence du groupe de résistants cachés. Dans la cachette, se trouve le baron Gonzague de St-GENIES, alias « Lucien » ancien prisonnier évadé venant d’Angleterre et parachuté en France comme agent de la direction des opérations spéciales (SOE). Voyant qu’il va être pris, il annonce aux autres, dont le docteur Morel, qu’il a ordre de se tuer pour ne pas tomber vivant aux mains des nazis.  Il avale sa pilule de cyanure ….

Capturés, les autres résistants sont alors attachés par deux avec des menottes, et durement frappés à coup de crosse et barre de fer. Ils sont conduits attachés au cadavre de « Lucien » jusqu’à la prison de Dole.

L’un deux, qui était caché dans cette cave d’affinage au milieu des meules de fromage, échappera à cette rafle. Il pourra s’échapper au cours de la nuit pendant un violent et bruyant orage… !!

Alors qu’une opération se montait à Dole, afin d’attaquer la prison pour délivrer les prisonniers, ceux-ci sont transférés à Dijon. Sur les 11 résistants arrêtés du « pavillon des orphelins », 7 ne survivront pas et vont mourir dans les camps de concentration allemands ; 4 dont les 2 femmes vont en revenir.

Seul le rescapé de la rafle, caché entre les meules survivra. Il est mort en 1997 à 93 ans

Une gerbe est déposée chaque année devant la cave d’affinage qui a été le théâtre de ce dramatique épisode de la résistance il y a 75 ans.

Anne CHALONS
OFFICIER DE LA Légion d’Honneur
Présidente

 

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