Les femmes résistantes dont on parle peu (4 ème partie)

 

                                             Simone MICHEL-LÉVY

Elle naît le 18 janvier 1906 rue de la gare, à Chaussin, petite bourgade du Jura. Son père Jules (1879-1948) est plâtrier, sa mère Marguerite, née Petitperrin (1882-1968) est ouvrière dans le textile.

  Simone   avec ses parents

Après l’obtention de son brevet élémentaire elle quitte, avec ses parents, la région pour Chauny (Aisne).

Elle réussit à entrer « aux PTT », nous sommes en 1922. Elle se perfectionne, passe le concours de rédacteur en 1939 avec Maurice Horvais. Cela lui vaudra une nomination à la direction régionale des PTT à Paris (VII éme), rue du général Bertrand.

Elle a en charge l’utilisation du standard téléphonique permettant la mise en relation avec chaque abonné. De fait elle occupe un lieu très stratégique, toutes les communications transitant par elle. Simone va donc profiter de son poste pour diffuser les informations clandestines, les courriers vers la Grande-Bretagne. De même elle récupère et détourne, de son affectation prévue, du matériel télégraphique et téléphonique, évidemment au profit de la résistance

.

Simone Michel-Lévy établit des contrats de travail pour les réfractaires au STO, une centaine environ.

1942 : création du réseau « Action PTT » supervisé par Ernest Pruvost, afin de créer des cellules de renseignements et de transmissions.

Son travail aux PTT, l’oblige à se déplacer fréquemment en France, elle en profite donc pour « héberger » clandestinement des postes émetteurs. C’est ainsi que sous le pseudo Mme Flaubert dans le réseau PTT d’Henri Veillé, elle amènera avec elle 2 opérateurs radio, mettant aussi à contribution les postiers ambulants.

Novembre 1942 : entre en relation avec OCM1 et confrérie N-Dame2.

Le 5 novembre 1943 « Tilden » alias Robert Bacqué chef opérateur radio du CND lui donne rendez-vous au café « Le François Coppée » boulevard Montparnasse XVème. En réalité, elle y allait confiante mais c’était un piège. Elle est arrêtée par l’organisation de Christian Masuy (collabo belge de l’Abwerh) et conduite au réputé 101 avenue Saint-Martin, pour finir au siège de la gestapo rue des Saussaies.

Une plaque posée sur la façade de l’immeuble du 1 boulevard de Montparnasse indique que c’est ici que la résistante Simone Michel-Lévy a été arrêtée par les auxiliaires français de la police allemande le 5 novembre 1944. Au café restaurant Le François-Coppée, remplacé depuis un mois seulement par un autre établissement.

Torturée, elle ne parle pas. On l’envoie à Fresnes. Juste une étape car après ce sera le camp de Royallieu à Compiègne (Oise), puis le 28 janvier 1944 direction Ravensbrück par le convoi des 7 000, où elle arrive le 3 février.

En avril, transfert au « Kommando » de Holleischen, camp de travail en République Tchèque, rattaché au camp de concentration de Flossenbűrg3.

 Affectée, atelier 101 A, à un poste de fabrication de munitions, elle en freine le processus, aidée pour cela par 2 autres femmes Hélène Lignier et Noémie Suchet. Ce poste est constitué d’une presse destinée à la mise de poudre dans les cartouches ou obus. Simone la fait fonctionner à vide ce qui a pour effet de gravement l’endommager, voire la rendre inutilisable. Ce seront plus de 10 000 munitions qui ne seront pas opérationnelles.

Elles sont donc accusées de sabotage et emmenées au commandant du camp. Elles seront battues : 25 coups de bâton devant ce commanadant et l’ensemble des prisonniers à titre d’avertissement.

Puis on les condamne à la pendaison qui aura lieu le 13 avril 1945 quelques jours  avant la libération du camp.

 

Distinctions :  Chevalier de la Légion d’Honneur.

                      Compagnon de la libération.  (20 septembre 1948).

                      Croix de Guerre 39/45, palme de Bronze.

                      Médaille de la Résistance Française. (31 mars 1947).

                      Croix du combattant volontaire de la Résistance.

                      Insigne blessé militaire.

                      Médaille commémorative Française guerre 39/45.

                      Médaille de la déportation pour faits de résistance.

 

 Autres : 

              Plaque au terre-plein central « avenue de Saxe »

                                                                                                          

              Rue à Issy les Moulineaux.      

              Plaque au siège d’Orange (ex PTT) d’Issy les Moulineaux.

              Une résidence de vacances à Trébeurden (29).

              Cénotaphe au cimetière de Chaussin

             Une  BD « les compagnons de la liberté » Simone Michel-Lévy. (éditions grand angle 2022)

                             

              Plaque sur sa maison de Chaussin (6 juillet 1957).

              Dernier hommage le 13 avril 2023 à Chaussin.

              Un timbre   

              Un livre ( éditions grand angle 2022

 

Infos :   a) Une malle de Simone Michel-Lévy a été retrouvée dans un grenier en

                   2022.  (hebdo 39.JC.Barbeaux en 2023)

  1. b) Autres pseudos : Emma, Françoise, Mme Royale, Mme Bertrand.

 

Notes :    1°) OCM   Organisation Civile et Militaire.

                2°) Notre-Dame : CND Bastille à réseau de renseignement contrôlé par le Colonel Rémy ( 1940).

                 3°) situé en Bavière, créé en 1938. Environ 100 000 prisonniers y travaillent.  

 

Sources : internet, dont photos « ordre de la libération », revue « Jura 39 », etc.

               Et toujours des différences au niveau des dates ou lieux.

      

 

 

 

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