Les stratégies des troupes au sol ont profondément évolué entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, reflétant les bouleversements technologiques, tactiques et humains de ces deux conflits majeurs.

Pendant la Première Guerre mondiale, les armées européennes sont entrées en guerre avec des doctrines héritées du XIXe siècle, fondées sur la manœuvre rapide et les charges d’infanterie. Mais très vite, la réalité du front transforme ces ambitions. Le conflit devient une guerre de position, dominée par les tranchées, l’artillerie lourde et les assauts frontaux meurtriers. Les troupes au sol sont souvent figées dans un no man’s land, où chaque mètre gagné coûte des milliers de vies. L’infanterie avance sous le feu nourri des mitrailleuses, protégée parfois par des barrages d’artillerie roulants. L’apparition des tanks en 1916 tente de briser cette impasse, mais leur usage reste limité et expérimental.

Entre les deux guerres, les états-majors tirent les leçons de cette impasse. Les doctrines évoluent vers une guerre de mouvement, plus mobile, plus coordonnée. L’infanterie est désormais appuyée par des blindés, de l’artillerie motorisée et une aviation tactique. Cette transformation atteint son apogée avec la Seconde Guerre mondiale.

Dès 1939, l’Allemagne inaugure la stratégie de la Blitzkrieg, ou guerre éclair : une combinaison fulgurante de blindés, d’infanterie mécanisée et d’aviation pour percer les lignes ennemies, les contourner et les désorganiser. Les troupes au sol ne sont plus de simples fantassins : elles sont intégrées dans des divisions mobiles, capables de frapper vite et fort. En face, les Alliés doivent s’adapter. En URSS, l’Armée rouge développe une défense en profondeur, puis des contre-offensives massives appuyées par des chars lourds. Dans le Pacifique, les troupes américaines adoptent une stratégie d’« island hopping », combinant infanterie, artillerie et débarquements amphibies pour reprendre les îles une à une.

Ainsi, entre 1914 et 1945, les troupes au sol passent d’une guerre d’usure statique à une guerre de mouvement intégrée, où la coordination entre les armes devient la clé du succès.

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