Liliane SEGAL la plus jeune déportée du Morbihan
La mère Sala OKRENT née le 1er septembre à Cracovie (Pologne), quitte sa ville vers 1930 pour venir se réfugier à Paris, naturalisée Française elle prend le prénom de Lucienne. Elle y rencontre un certain Gilles SEGAL, camelot parisien au carreau du temple, dans le 3 ème arrondissement.
Ils se marient 1934, le 1er août suivant naît Liliane1. La vie se déroule paisible, heureuse pendant les années qui suivent puis survient septembre 1939, l’invasion de la France par les troupes allemandes et le début de la traque des juifs.
Ces événements décident Gilles à envoyer épouse et fille à Lorient, à l’été 1942 chez un oncle fourreur de métier. Sala s’occupera d’une boutique de lingerie et bonneterie. Sa sœur Gisèle Rosembaum2, née en 1893, tient une boutique de fourrures « au tigre royal » à Lorient. Mais l’occupant intensifie sa traque et réquisitionne tous les commerces tenus par des juifs.
Début 1942 c’est le début des rafles, des déportations qui prennent ensuite beaucoup trop d’ampleur. L’oncle décide par sécurité de les mettre à l’abri chez un ami hôtelier à l’hôtel du Scorff à Plouay. Au bout d’un certain temps cet hôtelier s’éprend de Sala ce qui provoque bien évidemment la réaction de son épouse.
Cette dernière par vengeance signale aux autorités, par courrier, que 2 personnes de confession juive fréquentent l’hôtel. Mais le mari au courant de cette démarche envoie Sala et Liliane à l’hôtel du Scorff, supposé tenu par Mme Eon, à Guémené sur Scorff (Morbihan) fin 1943.
Le fils Christian Perron, ancien maire de Guémené (2001-2014), et le neveu de deux femmes travaillant dans cet hôtel ont bien connu ces 2 malheureuses. Liliane a été scolarisée à l’école primaire de Plouay dans laquelle elle s’est faite de nombreuses amies dont Roselyne Gay3 et Jeanne Moreau devenue Mme Thal, sa préférée.
Hélas 4 janvier 1944 nouvelle dénonciation, arrestation. Transférée à la maison d’arrêt de Vannes pendant 1 mois. Ensuite direction Drancy. Elles seront déportées à Auschwitz par le convoi n° 68 le 10 février et y arriveront le 13 février.
Le 15 février suivant la suprême condamnation les attend : gazées.
Mais Liliane avait réussi à informer son amie Jeannine, et lui avait écrit une lettre, certainement depuis Vannes. Cette dernière fut lue par l’institutrice de sa classe de cours moyen déclenchant pleurs et sanglots parmi les élèves.
Une dame du convoi Ida Grispan née en 1929 à Paris fut miraculeusement épargnée, revint en France où elle a témoigné à Guémené en 2012.
Distinctions :
Une plaque au monument aux morts en 2012.
Notes
1°) ou 1 er avril selon les sources.
2°) aurait été déportée par le convoi n° 30 le 9 septembre 1942.
3°) a raconté avec Hélène, cousine de Liliane, quelques souvenirs communs.
Sources : divers sites internet, Ouest France, photos : archives familiales.
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