Maurice BERGER gendarme résistant
Né le 3 mars 1901 à Paris (7ème), il est le fils de Jean BERGER, receveur des Postes et de Françoise Guillaume sans profession.
Le 5 mars 1922, il est appelé à 21 ans comme canonnier de 2ème classe au 36ème régiment d’artillerie de campagne à Moulins (Allier). Le 2juin 1923 il devient Maréchal des Logis fourrier.
Il est versé le 10 novembre 1923, dans la réserve de l’armée active. Puis 6 mois après il s’engage pour 2 ans dans le 113ème régiment d’artillerie de Clermont-Ferrand (Puy de Dôme).
Admis dans la gendarmerie nationale. Il est affecté à la garde républicaine de Paris le 25 juin 1926 comme « garde à pied ». Le 10 juin 1928 il est nommé Maréchal des Logis-chef, à la 2ème compagnie de la caserne de Babylone (7ème ) fief de la Garde Républicaine à Paris.
10 octobre 1930 : il est élève officier à l’Ecole d’Application de la Gendarmerie, au 55 rue d’Anjou à Versailles. Il fera partie de la promotion « Maréchal Joffre ». Nommé sous- lieutenant il rejoint la Garde Mobile à Cheval le 25 décembre 1931. Il devient commandant du peloton 73 d’Héricourt (Haute-Saône).
Le 31 décembre suivant il épouse à la mairie de Clermont-Ferrand, Madeleine Pallier 28 ans (30/09/1903-6/06/1991) professeur de musique, fille d’un professeur de violon. Et le 2 janvier 1932 à l’église du Sacré Cœur. Deux enfants viennent agrandir la famille : André (6/12/1932- 28/10/2020) et Jean-Claude (20/06/1936-22/07/1998).
25 décembre 1933 : il est nommé Lieutenant, il aura en charge la commande du peloton 177 de Roanne le 20 mars 1934 .
25 septembre 1938 : c’est le grade de Capitaine qui est attribué avec le commandement de la 3ème compagnie, à Bruyères (Vosges) au sein de la 4ème légion de la Garde Républicaine Mobile.
Dans son parcours de gendarme, il ne suit pas vraiment les directives du régime de Vichy. Il opte pour la protection des familles juives. C’est ainsi qu’il sauve 8 membres de la famille Wajsbrot dont les 2 fils, mais aussi Herbert Hertz.
Son action prend de l’ampleur, il évitera à nombre de juifs un funeste destin. A tel point qu’il est repéré et arrêté le 8 février 1944. Action due au fait qu’une serviette en cuir d’Emile Coulaudon, alias Gaspard, a été trouvée le 11 décembre 1943 au château de Saint-Maurice près de Billom (Puy de Dôme). Cette serviette contenait la liste des camps de résistants, leurs occupants, les noms des dirigeants des MUR1 du Puy de Dôme.
Le SIPO-SD2 et son dirigeant Paul Blumenkampf interrogent le Commandant madeleine et surtout l’adjudant de gendarmerie Dodinet dont le nom figurait sur la liste comme celui de Maurice Berger. Paul Blumenkampf par ses méthodes brutales, finit par faire parler Dodinet, qui le guidera vers divers camps.
Maurice Berger est enfermé 2 jours à la caserne d’Anteroche de Riom, il sera molesté, battu par un certain Dubois connu pour sa violence. Le 30 mars il est envoyé au camp de Royallieu à Compiègne
12 mai 1944 : 2 jours de train l’amènent à Buchenwald. Douze jours plus tard nouveau départ, nouveau train pour Flossemburg où il arrive le 25 mai.
Ce n’est pas fini, le 14 juillet, départ pour Janowitz (Janovice) au milieu de la Bohême-Moravie, dans un Kommando isolé et ce jusqu’au 30 mars 1945.
Et enfin ultime voyage pour Krĕpenice, près de Janowitz, protectorat de Bohême-Moravie (République Tchèque). Il y décède le 27 avril, de dysenterie et mauvais traitements. Le lendemain l’armée Rouge libérait le camp.
Il laisse 2 orphelins : André et Jean-Claude de 13 et 9 ans, qui deviennent donc Pupilles de la Nation.
Son corps n’a été retrouvé qu’après la chute du mur de Berlin. Sa sépulture est à Hřbitov Nalžovice, à une vingtaine de km, au sud de Prague.
Distinctions ;
- Chevalier de la Légion d’honneur
- Croix de guerre 39/45
- Médaille de la Résistance Française
Une rue « Maurice Berger » à Riom (26 avril 2009).
le 20 avril 2025 un Stolperstein (pavé de laiton ou béton de 10 cm/10) est incorporé dans le sol au 7 rue Antoine Caux.
Fait « Juste parmi les Nations » n° 7042, le 8 avril 1996.
Info :
Exposition à l’Espace Diversité Laïcité de Toulouse 38 rue d’Aubuisson du 7 au 25 juillet 2025 sous le thème « Juste dis-moi », prévenir l’antisémitisme en Occitanie.
Le vernissage a eu lieu le 9 juillet en présence de Hubert Strouk et de Maurice Lugassi coordinateur régional de la Shoa et professeur à l’université de Montpellier et d’Agnès BERGER la petite fille de Maurice.

photo La Dépêche du midi
Notes :
1°) Mouvement Unis de la Résistance (janvier 1943).
2°) SIPO-SD police de sûreté et service de sécurité des SS
Sources : divers sites internet et « La Dépêche du midi » pour l’article « info »
Les photos sont d’origine familiale, fournies par Agnès BERGER sa petite-fille
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